Menée 6-0, 5-3, Sabalenka remporte un duel épique contre Keys pour rejoindre Gauff en finale de l’US Open
Dans la nuit de jeudi à vendredi, heure française, Aryna Sabalenka s’est qualifiée pour sa deuxième finale de Grand Chelem, la première à l’US Open.
Passée à deux pas de la sortie, Aryna Sabalenka s’est finalement imposée. Deux fois, dans sa tête. Opposée à Madison Keys en demi-finale de l’US Open, la Biélorusse, célébrant la victoire, a cru avoir plié la rencontre à 7-3 dans le tie-break du troisième set.
Seul hic, en Grand Chelem, le jeu décisif du dernier round se joue en 10 points. Un simple contretemps pour celle qui était déjà assurée, depuis la défaite d’Iga Świątek contre Jelena Ostapenko, de s’emparer de la première place mondiale à l’issue du tournoi. Cinq échanges plus tard, elle a pu lever les bras victorieusement pour de bon. Après un match épique qui avait bien mal commencé pour elle.
Avant de s’imposer en 2h32, la gagnante de l’Open d’Australie 2023 a perdu la première manche 6-0, puis gagné les suivantes 7-6¹, 7-6⁵ pour aller chercher sa deuxième qualification en finale de Grand Chelem. Non sans avoir été au bord du précipice.
Sabalenka secouée dans tous les sens, et agacée
Au cours de ce duel de cogneuses – 35 coups gagnants pour Sabalenka, 32 pour Keys – cherchant à concasser la balle pour envoyer directs, crochets et uppercuts à l’adversaire dès la moindre occasion, l’actuelle numéro 2 mondiale a d’abord servi de véritable sac de frappe.
À 0-6, 1-2, juste après avoir été breakée, elle en a même perdu ses nerfs. “Elle fait un gros coup par an, pourquoi contre moi en demi-finale ?! C’est une mauvaise blague qu’on me fait !”, a-t-elle crié à son box, d’après les traductions de plusieurs comptes Twitter russophones, tout en maltraitant son outil de travail.
Malgré ce coup de sang, la Biélorusse n’a pas flanché nerveusement : débreak dans la foulée. Une respiration de courte durée, toutefois. Dès le jeu suivant, elle s’est de nouveau retrouvée la tête sous l’eau en concédant encore son engagement.
Au moment de servir pour le match, Keys a pris un jeu blanc
Menée 6-0, 5-3, Sabalenka, ne lâchant rien, a su tirer profit d’une adversaire, logiquement, rattrapée par ses émotions au moment de servir pour le match à 6-0, 5-4. Résultat : débreak, sur un jeu blanc. Malgré deux balles de set consécutives non converties à 0-6, 6-5, 15-40, Sabalenka a ensuite géré le jeu décisif d’une main de maître : 7-1.
Face à une Keys ardemment soutenue par un public désireux d’assister à sa première finale 100% américaine depuis celle de 2017 – remportée par Stephens… face à Keys –, Sabalenka a de nouveau dû se montrer solide dans la tête au cours de la dernière manche. Menée 4-2, elle a réussi à débreaker dès le jeu suivant pour pousser le match au super tie-break.
Globalement plus forte dans les moments décisifs, elle a rapidement pris les devants. Au point de mener 7-3, puis de laisser tomber sa raquette au sol et de se prendre la tête entre les mains pour célébrer sa victoire. Avant de voir son équipe lui rappeler le format en 10 points du jeu décisif du dernier set en Grand Chelem.
La fausse joie, avant la vraie
Quelques instants plus tard, après avoir mené 9-3, elle s’est imposée 10-5 sur sa troisième balle de match. “J’ai cru que le tie-break était en sept points, c’était fou”, s’est-elle exprimée lors de l’interview sur le court, un peu avant 1h à New York. “Heureusement, j’ai réussi à rester concentrée.”
“Je ne sais pas comment j’ai fait pour renverser ce match”, a-t-elle ajouté. “Elle a joué un tennis incroyable. Je sais que vous (le public) vouliez qu’elle gagne, c’est normal. Mais merci d’être resté si tard. L’ambiance était incroyable.”
En finale, samedi, Aryna Sabalenka, 25 ans affrontera une Coco Gauff, 19 printemps, qui jouera elle aussi sa deuxième finale de Grand Chelem après celle perdue contre Iga Świątek à Roland-Garros l’an passé. L’Américaine, 6e mondiale, mène 3-2 au bilan de leurs rencontres, mais la Biélorusse a remporté la dernière en date. Sèchement, 6-4, 6-0, sur le dur d’Indian Wells cette saison.