US Open : Medvedev après sa victoire sur Alcaraz : “Très important pour la confiance… Mais si je perds dimanche, je serai quand même effondré”
Daniil Medvedev savourait évidemment son triomphe face au tenant du titre. Mais la seule chose qui continue de compter pour lui, c’est le titre.
Daniil Medvedev était évidemment très fier de sa performance face à Carlos Alcaraz, vendredi. Désormais en lice pour remporter un deuxième titre du Grand Chelem, le n°3 mondial ne fait pas pour autant dans l’excès de confiance : il sait bien que face à Alcaraz comme face à Novak Djokovic dimanche, il n’a pas de marge et reste l’outsider.
Un statut qu’il a parfaitement réussi à utiliser dans son approche de la demi-finale face au n°1 mondial et tenant du titre. “J’avais dit que j’allais devoir jouer à un niveau de 11 sur 10 et je l’ai fait sur les trois sets que j’ai gagnés. Dans le troisième set, j’étais peut-être à 9,5 sur 10 et on a vu que ce n’était pas assez face à Carlos. Mais j’ai réussi à très bien jouer, à très bien servir et à trouver quelques lignes et quelques grands coups dans les moments importants.”
“Content d’être parvenu à lui rentrer dans la tête”
Le champion de 2021 est tout de même bien en terre promise tant la surface de l’US Open pousse naturellement son jeu dans la seule direction possible pour le faire gagner gros. “Le truc avec l’US Open c’est que je joue toujours de manière agressive et rapide ici, en servant bien aussi, je ne sais pas trop pourquoi. C’est probablement parce que la surface m’aide.”
Battu à Indian Wells et Wimbledon par Alcaraz, ce changement de surface a en effet donné au n°3 mondial un tout autre visage. “Je ne peux pas taper une balle à Indian Wells… Face à un joueur comme Alcaraz, ça n’allait jamais passer. Mais là-bas comme à Wimbledon, j’avais le même plan de jeu, c’est juste que les courts sont trop compliqués à gérer pour moi, surtout en coup droit. Ici, je suis content d’être parvenu à lui rentrer dans la tête.”
“Novak n’est jamais le même après avoir perdu”
Daniil Medvedev a désormais les neurones concentrés sur Novak Djokovic, le dernier obstacle vers le titre. Encore une fois, il reste pragmatique : avoir battu le Serbe ici en 2021 est bon pour la confiance mais ça vient avec l’inconvénient d’être désormais la cible de l’orgueil adverse.
“Noval est toujours meilleur ensuite. Je l’ai battu en finale ici et il a ensuite sorti un grand match pour me battre à Bercy. Carlos l’a battu à Wimbledon : Novak l’a battu à Cincinnati. Il va être la meilleure version de lui-même dimanche et je vais devoir être la meilleure version jamais vue de moi-même si je veux le battre. C’est la seule façon dont je peux me servir de ma victoire ici face à lui : en ayant bien conscience qu’une fois qu’il a perdu, il n’est plus jamais le même ensuite. Sa mentalité est différente et c’est pour ça qu’il a 23 titres du Grand Chelem et je ne sais plus combien de titres en Masters 1000 et de semaines de n°1 mondial. Il sera dix fois meilleur cette fois que la dernière et moi je dois donc faire pareil.”
“Quand je suis dans la zone…”
Medvedev a le jeu pour cela avec non seulement de vraies qualités offensives quand il est d’humeur, un grand service pour se protéger du retour du Djoker, un côté imprévisible qui met Djokovic mal à l’aise et surtout des qualités défensives qui viendront tester la patience sous pression du Serbe. “Nole” mène 9-5 dans leurs duels et n’avait plus perdu depuis la finale de New York 2021 avant de s’incliner de nouveau cette saison à Dubaï en demi-finales (6-4, 6-4).
“Quand je suis dans la zone, je suis très bon en défense. Face à Carlos, j’ai perdu certains points en étant quand même épaté des balles que j’avais réussi à ramener alors je me disais qu’au prochain point je pouvais recommencer et qu’il allait peut-être rater ou que j’allais peut-être sortir un meilleur coup. Parfois je me disais que je devais aller encore plus vite mais c’est parce que je regardais ce que mon rival faisait or face à Carlos c’est dangereux car il joue tellement vite. A chaque fois que je jetais un oeil, je me trouvais lent.”
La confiance, oui mais…
Battre Alcaraz va bien évidemment booster la confiance de Medvedev au moment de croiser la route de Novak Djokovic. Mais celui qui semblait désormais coincé dans un rôle d’outsider n’est pas là pour se satisfaire de ce seul exploit. Medvedev veut le titre, c’est tout.
“Oui, pour l’amour-propre et la confiance, c’est important. C’est génial d’avoir gagné ce match, mais si je perds dimanche je serai quand même effondré. C’est le tennis, c’est comme ça. J’espère que j’ai encore beaucoup d’années de carrière devant moi, alors de savoir que je suis capable d’accomplir ça dans les plus grands tournois ça me donne à chaque fois encore plus de confiance. Je sais que je peux le refaire. Je veux le refaire. Mais, en même temps, c’est aussi important d’utiliser ça que de l’oublier pour se concentrer sur la suite.” Et la suite à un nom : Novak Djokovic.