Les 5 enjeux de l’US Open, dernier Grand Chelem de la saison 2024

Le dernier Grand Chelem de l’année 2024, l’US Open, va avoir de multiples enjeux à tous les niveaux. La place de numéro un mondial chez les hommes ou encore sauver la saison française chez les femmes.

Djokovic et Medvedev Us Open 2023 (Chryslène Caillaud/Panoramic)

L’US Open est l’un des quatre Grands Chelems qui réserve le plus de surprises. Dominic Thiem, Marin Cilic, Emma Raducanu… la fin de saison approchant et les organismes fatigués offrent au public des chances de s’enflammer encore un peu plus. Malgré tout, en cette fin d’année 2024, les joueuses et joueurs vont ferrailler pour de nombreux enjeux tous aussi palpitants les uns que les autres.

Sinner ou Alcaraz numéro 1 ? Djokovic doit défendre 2000 points

En cette fin de saison 2024, la bataille pour la place de numéro 1 mondial chez les hommes va faire rage. Entre un Jannik Sinner qui connaît une baisse de régime physique, un Carlos Alcaraz déterminé à tout emporter sur son passage et un Novak Djokovic qui retrouve des couleurs… la lutte pour la place de meilleur joueur du monde sera très intéressante.

Au 12 août 2024, Jannik Sinner est le leader au classement ATP. Il détient 9570 points, soit 1110 de plus que son premier dauphin Novak Djokovic et 1340 de plus que Carlos Alcaraz, 3e mondial. A priori, pas de quoi s’inquiéter pour l’Italien, vainqueur de l’Open d’Australie – sur la même surface que l’US Open – en début de saison. D’autant que le Serbe, qui vient de remporter la médaille d’or aux Jeux Olympiques, doit défendre les 2000 points de son titre à l’US Open 2023 et est déjà assuré de perdre les 1000 points qu’il a glané à Cincinnati l’an passé, étant forfait pour le tournoi dans l’Ohio.

La menace se situe donc en Espagne pour Jannik Sinner. Car oui, Carlos Alcaraz a déjà remporté deux Grands Chelems cette saison (Roland-Garros et Wimbledon) et ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Il a très envie de lui menacer sa première place, qui est un objectif principal pour lui.

“Cette année, finir à la première place est l’un de mes principaux objectifs.”

Carlos Alcaraz pour l’ATP avant de débuter le Masters 1000 de Cincinnati

Malgré tout, ‘Carlitos‘ n’aura pas la tâche facile. Il doit défendre une finale à Cincinnati ainsi qu’une demi-finale à l’US Open. Sinner avait lui perdu en 16e de finale au Masters 1000 et en demi-finale à New York. Suspens !

Krejcikova, Zheng, Tsitsipas, De Minaur… qui ira au masters ?

Outre les classements principaux, les classements que l’on appelle Race (classant les joueurs selon les points qu’ils ont gagnés sur l’année civile) vont avoir une grande importance sur ce dernier Grand Chelem. Outre la gloire d’être parmi les meilleurs joueurs de l’année, ce classement apporte aux huit premiers une qualification pour ce que l’on appelle le Masters. Chez les hommes et les femmes, il y aura des enjeux forts pour les dernières places qualificatives.

Chez les femmes d’abord. Iga Swiatek est la seule joueuse déjà qualifiée pour le tournoi des reines – qui se déroulera pour la première fois à Ryad en Arabie Saoudite. On imagine qu’Elena Rybakina, Aryna Sabalenka, Jasmine Paolini et Coco Gauff devraient se qualifier sans encombre au vu de leur nombre de points déjà élevé. Bien qu’un peu en retard sur ses concurrentes de devant, Danielle Collins devrait, elle aussi, valider son ticket pour l’Arabie Saoudite.

La bagarre va se jouer pour les deux dernières places, et elle risque d’être rude. Emma Navarro et Barbora Krejcikova tiennent pour l’instant la corde, mais leur avance est très maigre. Jelena Ostapenko et Qinwen Zheng peuvent encore espérer chiper les places de l’Américaine et la Tchèque. La Lettonne n’a que 75 points de retard sur Navarro, 125 pour la Chinoise. Le Masters 1000 de Cincinnati cette semaine et l’US Open auront donc un très grand impact sur le classement Race de ces quatre filles.

Chez les hommes aussi la lutte va être grandiose pour se qualifier au Masters de Turin. Comme chez les femmes, certains joueurs sont presque assurés d’y participer. C’est le cas de Jannik Sinner – seul joueur d’ores et déjà qualifié -, Carlos Alcaraz, Alexander Zverev, Daniil Medvedev et dans une moindre mesure Casper Ruud. Derrière, ils sont nombreux à vouloir voler les places de Novak Djokovic, Andrey Rublev et Alex De Minaur (touché à la hanche et très incertain pour l’US Open).

La liste est longue : Stefanos Tsitsipas, Taylor Fritz, Tommy Paul, Grigor Dimitrov ou encore Hubert Hurkacz vont tout donner pour aller chercher la qualification au tournoi le plus prestigieux de l’année. L’écart est plus important que chez leurs homologues féminines : Alex De Minaur détient environ 220 points d’avance sur son premier poursuivant Stefanos Tsitsipas, mais il reste encore beaucoup de points à distribuer avant la fin de la saison.

Djokovic va t-il être à 100% physiquement et 100% engagé ?

Si l’on peut imaginer que Novak Djokovic n’a plus rien à gagner après avoir enfin remporté la médaille d’or aux Jeux Olympiques qu’il convoitait tant, il ne faut pas sous-estimer l’appétit énorme du Serbe. Déjà le plus grand vainqueur de Grand Chelem, il va probablement maintenant jouer plus libéré, et pourquoi pas aller chercher un 25e tournoi majeur.

Maintenant, il faut encore que son corps le lui permette. Blessé au genou pendant Roland-Garros et toujours diminué pendant Wimbledon et les Jeux Olympiques, il est logique de se demander si ‘Nole‘ sera prêt pour le dernier Grand Chelem de la saison.

Même si son forfait à Cincinnati n’a rien d’alarmant, le Serbe ayant pris l’habitude de ne pas participer à tous les tournois de la saison pour se préserver, l’effort qu’il a mis pour s’imposer à Paris en août à de quoi interpeller.

Lui, en tout cas, avoue avoir rempli son dernier objectif en carrière avec cette médaille d’or. Il veut maintenant profiter :

“ J’ai complété tous les exploits avec cette médaille d’or, mais j’aime ce sport. Je ne joue pas seulement pour gagner le tournoi. Je joue parce que j’aime la compétition, entraîner mon corps, perfectionner mon jeu. Ce sport m’a donné beaucoup dans ma vie et j’essaie de lui rendre la pareille avec dévouement et le sacrifice que je fais sur le terrain quand personne d’autre ne me regarde. Je le fais aussi dur que n’importe quel jeune joueur, donc ces succès ne sont pas un accident. Je ne sais pas ce que l’avenir me réserve. J’ai travaillé très dur, j’ai fait beaucoup de sacrifices pour arriver à ce moment. Maintenant, il s’agit de bonheur, de joie et de célébration. ”

Après Dodin et Gracheva, quelle(s) Française(s) en deuxième semaine ?

Si le tennis féminin français n’est pas au mieux depuis quelques saisons – malgré l’éclaircie Caroline Garcia en 2022 -, il y a eu quelques motifs d’espoir cette année en tournoi majeur. Tout avait commencé en Australie quand Océane Dodin, en énorme surprise, avait rallié les huitièmes de finale d’un Grand Chelem pour la première fois de sa carrière. Elle y avait été sèchement battue par la championne olympique Qinwen Zheng.

À Roland-Garros, elle a été imitée par la souriante Varvara Gracheva. Naturalisée française en 2023, elle avait été copieusement encouragée sur tous les courts, et avait été très émue lorsque une Marseillaise lui avait été dédiée après sa victoire au 3e tour contre Irina Begu sur le Court Suzanne-Lenglen.

La France aura-t-elle le droit à une nouvelle belle histoire à New York ? Varvara Gracheva semble être la Française la plus armée pour le faire à l’heure actuelle. Elle a retrouvé de la confiance sur dur, sortant des qualifications à Cincinnati. La joueuse de 24 ans peut espérer une belle quinzaine si son tableau le lui permet.

Mais il faudra garder un œil sur deux jeunes joueuses : Clara Burel (23 ans, 56e WTA) et Diane Parry (21 ans, 59e WTA). Elles sont capables de coup d’éclat, même si pour l’instant, le cap des deuxièmes semaines de Grand Chelem est difficile à franchir. Elles détiennent en tout cas toutes les deux les aptitudes pour le faire sur dur.

Il ne faut pas non plus oublier la numéro un française : Caroline Garcia (30 ans, 26e). En manque cruel de confiance et de résultats, elle paraît tout de même capable d’atteindre une deuxième semaine si elle parvient à trouver le relâchement qui lui avait permis de se qualifier en demi-finale à New York en 2022. Elle devrait d’ailleurs y être tête de série.

Humbert, Fils, Mpetshi… un Français enfin en quart de finale ?

Cette saison marque un tournant dans le tennis français des années 2020. Récemment, les joueurs français n’arrivaient pas (plus) ou très peu à se qualifier pour les deuxièmes semaines en Grand Chelem. En 2024, ils ne sont pas moins de six à avoir réussi cette performance, et ils appartiennent à toutes les générations. Adrian Mannarino (36 ans) et Arthur Cazaux (21 ans) à l’Open d’Australie, Corentin Moutet (25 ans) à Roland-Garros et Arthur Fils (20 ans), Giovanni Mpetshi-Perricard (21 ans) et Ugo Humbert (26 ans) à Wimbledon.

Bien qu’elle paraît très positive, cette statistique est à double tranchant. Elle l’est bien-sûr, montrant le nombre important de joueurs capables de ce genre de performances en France. D’autant que certains sont particulièrement jeunes et pourraient encore se montrer à l’avenir. Elle a cependant un côté négatif, mettant en exergue le manque de régularité des joueurs français au plus haut niveau de compétition.

Pour cet US Open, les performances des Bleus vont encore être suivies de près. Au moins deux d’entre eux devraient être têtes de série (Arthur Fils et Ugo Humbert, interrogation autour d’Adrian Mannarino en manque de résultats ces derniers mois). Ces deux joueurs devraient donc être “protégés” au moins jusqu’au troisième tour. S’ils sont à leur meilleur niveau, ils pourraient bien être les premiers depuis Gaël Monfils à l’Open d’Australie 2022 à atteindre les quarts de finale d’un Grand Chelem. Sinon, les autres auront aussi une grande envie de s’en charger, mais auront un chemin plus encombré.

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