Le qualifié tchèque Jakub Mensik fêtera ses 18 ans au troisième tour face à Taylor Fritz : “Je n’aurais pas pu imaginer un meilleur cadeau d’anniversaire”
Grand fan de magie, Jakub Mensik va essayer de réserver quelques tours au n°1 américain Taylor Fritz en night session du Armstrong ce vendredi.
Cela faisait déjà un petit moment que le talent de Jakub Mensik attirait les regards. Même ceux de son idole, Novak Djokovic, qui lui avait ainsi accordé l’an passé une invitation pour les qualifications du tournoi de Belgrade. Certes, il n’avait pu prendre que trois jeux à Liam Broady mais seize mois plus tard le joueur de 17 ans montre à tout le monde ce dont il est capable dans les grandes occasions.
Mensik, qui n’avait même jamais disputé un seul match de qualification en Grand Chelem, en est désormais à cinq victoires consécutives lors de cet US Open. Le Tchèque a ainsi dominé Fabio Fognini, Leandro Riedl, Zdenek Kolar, Grégoire Barrère and Titouan Drouget afin de devenir le plus jeune joueur au troisième tour de l’US Open depuis Fabrice Santoro en 1990.
Et vendredi, Mensik va donc célébrer son dix-huitième anniversaire lors d’une night session sur le court Louis Armstrong, le deuxième plus grand court de l’US Open, face au n°1 américain Taylor Fritz.
“Je suis assez fort mentalement”
“Je n’aurais pas pu imaginer un meilleur cadeau d’anniversaire”, a-t-il ainsi confié aux journalistes tchèques. “C’est la récompense de tout le travail que j’ai fourni. Je sens que mon niveau de jeu ne fait que progresser.”
Mensik est né à Projestov, avec des courts de tennis à proximité et des panneaux indiquant qu’on cherchait les prochains Tomas Berdych ou Petra Kvitova. Comme ses parents désiraient le voir faire un sport, il leur demanda de jouer au tennis et ce fut le début d’une aventure qui, il l’espère, le conduira à de grandes choses mais qui a déjà aussi produit son lot de souffrance.
Son premier coach, Ivo Muller, qui lui a inculqué tout ce qu’il sait des valeurs de ce sport et transmis tout son amour du jeu, est décédé en 2013 des suites d’un cancer. “Il était le meilleur, car il pouvait faire grandir l’amour du jeu et le transmettre aux enfants”, a ainsi confié le père de Jakub, Michal, à l’ATP. “Et il apprenait aussi aux parents à devenir de bons ‘parents-du-tennis’.”
Perché à 1,95m, Mensik se décrit comme “un gros attaquant de fond de court”. “J’ai des coups puissants, surtout au service et en coup droit. J’aime dicter le jeu, attaquer et finir les points au filet. Et puis je trouve que je suis assez fort mentalement parce que sur les points importants je réussis à rester concentré et à garder le même niveau de jeu.”
Cela n’a pas toujours été le cas, mais cela fait désormais quatre ans qu’il travaille avec un préparateur mental serbe, Dragan Vujovic. “Quand j’étais plus jeune, j’avais du mal à contrôler mes émotions sur le court, je montrais trop d’énergie négative alors on a commencé à progresser dans ce domaine que ce soit sur le court ou hors du court. A New York, ma stabilité mentale a été la clé.”
Le lien avec la Serbie continue puisque l’an passé Jakub Mensik fut invité par Novak Djokovic à venir s’entraîner avec lui pendant une semaine. “Je n’étais pas seulement avec lui sur le court, mais aussi en-dehors donc on a pu discuter de beaucoup de choses, pas seulement de tennis”, a-t-il confié à l’ATP.
“Djokovic m’a dit de savourer le moment et de prendre du plaisir sur chaque point”
Tomas Berdych avait l’habitude de s’entraîner dans le même club que Mensik mais le jeune joueur tchèque assure pourtant que c’est surtout Novak Djokovic qui lui a servi de modèle.
“Novak fut une grande inspiration pour moi. Ici à New York, il est venu me voir jouer en qualifications et on a pu bavarder dans la salle de gym. Il m’a dit de savourer le moment et de prendre du plaisir sur chaque point et ça a été aussi l’un des clés de mes victoires ici.”
Tout n’a pas été simple pour Mensik alors que des blessures ont perturbé la première moitié de sa saison. Mais depuis sa victoire dans le Challenger de Prague, il a retrouvé sa voie, toujours coaché par Tomas Josefus et entraîné physiquement par Jan Pospisil.
La plus grande différence jusqu’ici, c’est la maturité avec laquelle Mensik joue malgré ses 17 ans. Il est intelligent dans la puissance qu’il met dans ses coups donc il commet peu de fautes ; il bouge très bien malgré sa taille et sait se servir de l’énergie des courts de New York alors qu’il n’en avait jusque-là pas l’expérience.
Les journalistes tchèques le décrivent comme quelqu’un de déterminé tandis que son agent, Miroslav Ceronsek leur a confié qu’il avait rarement rencontré “quelqu’un de si concentré sur le succès que Jakub”, alors tous les ingrédients semblent réunis pour la naissance d’une nouvelle star.
Mensik aime le basketball, le golf, et jouer de la batterie. Il avait aussi l’habitude de réaliser des tours de magie par le passé, et il connaît encore quelques tours de cartes donc on verra s’il trouve un lapin à sortir du chapeau face à Taylor Fritz au troisième tour.