“La récupération est différente d’il y a dix ans” : Djokovic ou l’art de se réinventer sans cesse
En conférence de presse après sa victoire en quarts de finale de l’US Open face à Taylor Fritz, le Serbe est revenu sur sa récupération et l’apport de son clan pendant les matchs.
À 36 ans, Novak Djokovic est encore en demi-finale d’un Grand Chelem, à l’US Open, pour la 47e fois de sa carrière dépassant ainsi le record de Roger Federer. Cette longévité au super haut niveau, le Serbe le doit à une rigueur physique et mentale exemplaire.
En quarts de finale, face à un joueur du top 10 (9e mondial) avec onze ans de moins, le futur numéro un mondial n’a jamais flanché, surtout quand les points étaient importants et s’est imposé en quarts de finale (6-1, 6-4, 6-4). Taylor Fritz a lui sombré comme s’il ne pouvait pas suivre la cadence dans tous les compartiments du jeu. Difficile après une rencontre pareille de deviner qui était le joueur le plus âgé sur le court.
Avec une chaleur et une humidité insupportables, le natif de Belgrade a réussi à s’en sortir en trois manches. La récupération est plus que jamais primordiale à son âge, encore plus qu’il y a dix ans. En conférence de presse, Djokovic est revenu sur celle-ci, pas forcément plus difficile selon lui.
“C’est simplement différent. Je dois avoir une approche différente de celle d’il y a dix ans. Je dois m’adapter à ma vie et aux changements. Je suis père de deux enfants, il se passe beaucoup de choses en dehors du terrain qui font évidemment partie de ma vie et qui m’affectent d’une manière ou d’une autre, mon état mental, mon état émotionnel. Il y a probablement beaucoup plus de choses à gérer dans ma vie privée qu’il y a dix ans. Mais c’est la beauté de la vie, vous savez. Les choses évoluent, elles vont de l’avant” a expliqué le principal intéressé qui n’a lâché que deux sets depuis le début du tournoi (au troisième tour face à son compatriote Laslo Djere).
Avant d’évoquer la santé mentale : “C’est un sujet dont on parle beaucoup depuis trois ou quatre ans, ce dont je me réjouis. Il faut en parler, il faut l’aborder de manière appropriée pour que les joueurs comprennent bien ce qu’ils traversent et qu’ils aient l’aide et les conseils nécessaires pour surmonter certains obstacles”.
Son clan et ses coachs essentiels pour le Serbe
En début de match, Novak Djokovic semblait douter de ses capacités à survivre à une telle chaleur sur le court Arthur Ashe. Son clan l’a alors très vite rassuré. S’il parait parfois sévère avec son entourage, le vainqueur du Masters 1000 de Cincinnati compte énormément sur eux. Quitte à les challenger.
“Nous attendons le plus grand dévouement et, je suppose, la plus grande implication de la part des membres de notre équipe, comme les membres de notre équipe et l’équipe d’entraîneurs l’attendent de nous. L’intensité est là. Dans le feu de l’action, on peut évidemment faire beaucoup de choses différentes sur le terrain. Mais, vous savez, dans l’ensemble, nous sommes une équipe, nous nous serrons les coudes dans les bons comme dans les mauvais moments, et je suis reconnaissant d’avoir l’équipe que j’ai” a reconnu celui qui est entraîné par Goran Ivanisevic.
“Oui, je peux être difficile, mais qui ne l’est pas ? Je ne connais pas de joueur au plus haut niveau qui soit, vous savez, facile […] Il faut que ce soit un défi pour tout le monde, pour le joueur et pour l’équipe d’entraîneurs, sinon il n’y a pas de croissance. Je pense que c’est ainsi que l’on se pousse les uns les autres dans nos retranchements et que l’on comprend vraiment comment on peut développer le jeu, comment on peut s’améliorer sur le terrain et en dehors” a t-il conclu. Devant un public en feu en demi-finales, face à un Américain (Shelton ou Tiafoe), Novak Djokovic comptera encore un peu plus sur son box.