La clim’ à l’italienne : Sinner dévore Fritz et remporte l’US Open, son deuxième titre en Grand Chelem
L’Italien s’est imposé en trois manches face à l’Américain (6-3, 6-4, 7-5) pour s’offrir son deuxième Grand Chelem cette année après l’Open d’Australie
Il n’en avait que faire de l’attente du public américain, de l’effervescence autour de Taylor Fritz, choisi pour succéder à Andy Roddick à New York ou encore du bouillant court Arthur-Ashe. Jannik Sinner, plus que jamais imperméable à une quelconque pression, a dévoré l’Américain en finale de l’US Open (6-3, 6-4, 7-5) pour s’offrir son deuxième tournoi du Grand Chelem, qui suit son titre à l’Open d’Australie en début d’année. 2H16 ont suffi à l’Italien pour affirmer qu’il était le patron sur dur cette année en Majeur.
L’Italie peut aussi le remercier : il devient le premier joueur de son pays à ajouter son nom au palmarès du prestigieux US Open. Il faut mesurer la nature de son exploit : depuis Guillermo Vilas en 1977, soit 47 ans, aucun joueur n’avait remporté ses deux premiers Majeurs la même année. C’est fait pour Jannik Sinner et avec la manière dans une finale qu’il a, à 95%, largement maîtrisé.
“J’ai le sentiment que je vais très bien jouer et gagner”, avait anticipé Taylor Fritz avant d’entrer sur le court Arthur-Ashe dimanche. Allez, disons que cela a duré six jeux dans la première manche et une poignée de points dans le troisième set. Sinon, celui qui était le premier américain à jouer une finale à New York, depuis Andy Roddick en 2006, a subi la loi d’un numéro un mondial qui n’était pas du genre à être titillé par qui que ce soit ce dimanche.
Sinner partout et trop clinique pour Fritz
Il y a eu ces six premiers jeux du match, avec un break de chaque côté, qui ont laissé croire qu’un combat pouvait s’installer entre les deux joueurs. Fritz ne semblait pas tendu par l’enjeu, Sinner encore moins, et lâchait ses coups d’une décontraction presque étonnante.
C’était avant que l’Italien ne monte réellement en puissance et pour confirmer ce qu’il était à craindre : il était le seul joueur sur ce court Arthur-Ashe à pouvoir garder cette cadence sur la longueur. À 3-3, le protégé de Daren Cahill remportait trois jeux de suite (dont deux breaks) pour rafler le premier acte 6-3.
Comment déborder Sinner ? Fritz, qui avait promis en conférence de presse que son jeu collait parfaitement à celui de l’Italien, faisait face à la vérité du terrain. Le 12e joueur mondial tapait plus fort, servait mieux mais la balle revenait toujours plus forte, plus longue. Alors, mené 5-4 dans la seconde manche, le tombeur de Frances Tiafoe en demi-finale réalisait un jeu catastrophique pour offrir le deuxième acte à Sinner, auteur d’une seule faute directe dans ce set.
La mission semblait de plus en plus impossible pour Fritz : seulement huit finales, depuis le début de l’Ère Open, avaient été renversées en Grand Chelem. Une à l’US Open, celle de Dominic Thiem face à Alexander Zverev en 2020.
L’espoir pour Fritz… de courte durée
Poussé par le court Arthur-Ashe, qui n’assistait pas au combat qu’il attendait, Fritz se battait pour ne pas quitter cet US Open par une défaite en trois sets. Après un échange stratosphérique, conclu par une faute directe de son adversaire, il sauvait deux balles de break à 3-2 contre lui et enflammait le public. Puis breakait le numéro un mondial, qui connaissait son premier vrai moment de tension, sur le jeu suivant après une double faute de Sinner.
Devant un public en délire, Fritz laissait espérer à un invraisemblable retournement de situation… vite calmé par le patron du jour. L’Américain, qui servait pour recoller à deux sets à un, voyait son adversaire retrouver sa solidité pour débreaker… puis breaker de nouveau pour lever les bras et savourer le 16e titre de sa carrière, l’un de ses plus beaux sans aucun doute.
“Ce titre représente beaucoup pour moi, la dernière période de ma carrière n’a pas été facile. Il y a mon équipe qui me soutient tous les jours, les gens qui sont proches de moi”, s’est réjoui le vainqueur du jour après la rencontre.
“J’ai remporté tellement de victoires importantes cette saison, en commençant par l’Australie. Le fait d’avoir si bien joué là-bas m’a donné confiance. Le travail ne s’arrête jamais. Je sais que je peux encore m’améliorer, comme nous l’avons vu aujourd’hui, sur certains points. Mais il faut être fier de ce que l’on a et pour le reste, il faut travailler. J’ai hâte de poursuivre le processus”
Ce sacre de Jannik Sinner confirme une nouvelle tendance dans le tennis : les jeunes pousses prennent le pouvoir. Pour la première fois depuis 30 ans, les quatre tournois du Grand Chelem de la saison ont été remportés par des joueurs de moins de 25 ans (Sinner à l’Open d’Australie et l’US Open, Carlos Alcaraz à Roland-Garros et Wimbledon). Vite, 2025 !