Éliminé d’entrée, Paire a fissuré contre Lajovic
En 2021, Benoît Paire n’a pas passé un tour en Grand Chelem. Malgré un regain de forme à Cincinnati, le Français s’est incliné d’entrée à l’US Open. 6-3, 7-5, 2-6, 6-4 face à Dusan Lajovic.
“Be normal”.
C’est avec se slogan imprimé sur son t-shirt, côté cœur, que Benoît Paire est entré sur le court. Et bien que la “normalité” soit concept difficile à définir, le match du Français a été bien différent de ce qu’on peut avoir l’habitude de voir sur le circuit. Que ce soit par son tennis fait, entre autres, de décalages revers et amorties illisibles, ou par son attitude, l’actuel 49e joueur mondial s’est démarqué. Une nouvelle fois.
S’il s’est procuré la première balle de break de la rencontre, à 2-2, le natif d’Avignon a finalement craqué le premier. Dans la foulée, sur un jeu blanc. Un retard qu’il n’est jamais parvenu à combler. Suite à un service manqué à 5-2, 40-15, premier geste d’humeur : il a mis une balle en orbite. De quoi lui valoir un avertissement. A la fin de la manche, semblant un peu patraque, il a fait appel au médecin.
Encore 14 doubles fautes pour Paire
Retrouvant des jambes et réussissant des séquences défensives épiques, il a pu tenir jusqu’à 4-4 dans le deuxième set. Malgré des soucis en second service – 14 doubles fautes – il a fait parler ses qualités de retour pour tenir jusqu’à 5-5 après deux breaks de chaque côté. Là, le Tricolore à la barbe broussailleuse a cédé son engagement pour la quatrième fois du duel. Puis il a “fissuré”.
A 6-5 sur la mise en jeu adverse, ses petits démons intérieurs sont venus danser sous son crâne. Après le cri d’un spectateur en plein échange, Paire s’est mis à fulminer contre l’arbitre en frappant violemment le parasol avec sa raquette. Deuxième avertissement, point de pénalité, 30-0 Lajovic. Après la perte du point suivant, le trentenaire s’est laissé aller à faire voler quelques noms d’oiseaux vers le perturbateur honni : “Fils de pute. Gros fils de pute. Vous avez compris ?”
Cette fois Paire n’a jamais baissé les bras
Pas de quoi l’entraîner vers les enfers du pétage de plomb total pour autant. S’il avait laissé couler sans combattre le troisième acte de sa défaite contre Emil Ruusuvuori à Winston-Salem après son beau quart de finale à Cincinnati, Paire s’est cette fois accroché. Déployant un jeu offensif spectaculaire, n’hésitant pas à venir régulièrement au filet, il a marché sur un Serbe un ton en-dessous dans le troisième round. Une affaire bouclée 6-2 en en 28 minutes.
Un sursaut d’orgueil plus qu’une vraie rébellion. Après un échange de breaks dès l’entame du dénouement, le Bleu a définitivement craqué à 3-3. Breaké pour la sixième fois en quinze occasions – contre un quatre sur neuf dans ce domaine de son côté – il a vu ses espoirs de deuxième tour s’envoler. Malgré deux balles de match brillamment écartées à 5-3, il a été éliminé d’entrée, comme lors des trois précédentes levées du Grand Chelem de l’année. En passant la fin du duel à pester auprès de l’arbitre au sujet d’un Coca demandé en fin de troisième manche qui n’est jamais arrivé.
Normal, pour Benoît Paire.