Gagner l’US Open sans jouer au Canada ou à Cincinnati : Le Big 3 face à un défi jamais réussi
Jamais un joueur n’a remporté l’US Open sans avoir participé au préalable à l’Open du Canada ou à Cincinnati, depuis ce diptyque précède Flushing. Si Novak Djokovic veut réussir son Grand Chelem calendaire, ou si Roger Federer et Rafael Nadal veulent s’adjuger un 21e Grand Chelem en carrière, il faudra accomplir cet exploit historique.
Novak Djokovic abordera à l’US Open l’un des plus grands challenges de sa carrière : valider le Grand Chelem calendaire, ce qu’aucun joueur masculin n’a réussi depuis Rod Laver en 1969. Mais ce n’est pas le seul défi que devra relever le Serbe. L’autre, il le partagera avec Rafael Nadal et Roger Federer, si toutefois tous confirment leur présence à Flushing Meadows : remporter l’US Open sans avoir participé au préalable à l’Open du Canada ou au tournoi de Cincinnati.
Depuis que la phase finale de la préparation au Grand Chelem américain est construite autour de ce diptyque, soit depuis quarante ans, les deux tournois ayant intégré les Super Series du circuit Grand Prix en 1981, jamais un joueur ATP ne s’est imposé à New York en ayant zappé les deux principaux rendez-vous le précédant. L’histoire indiquerait même qu’il est plutôt conseillé de réussir un bon résultat au Canada (Toronto ou Montréal, en alternance avec le circuit féminin) ou à Cincinnati pour soulever le trophée à Flushing.
Sur les quarante derniers vainqueurs, seuls neuf se sont imposés à l’US Open sans avoir atteint au moins les demi-finales de l’un des deux tournois. Le tenant du titre, Dominic Thiem, est dans ce cas. L’Open du Canada ayant été annulé en raison de la pandémie de coronavirus, l’Autrichien ne s’était aligné qu’au Western & Southern Open, disputé exceptionnellement à New York pour éviter des voyages supplémentaires en cette période d’incertitude sanitaire. Il avait alors été surclassé par Filip Krajinovic pour son entrée en lice dans le Masters 1000 de “Cincinnati” (6-2, 6-1). Ce qui ne l’avait pas empêché de décrocher son premier titre du Grand Chelem à peine trois semaines plus tard.
Djokovic a l’habitude de briller lors de la tournée avant de gagner l’US Open
Federer et Nadal font partie de ces exceptions. Le Suisse avait remporté l’US Open en 2008 au sortir d’une tournée américaine peu concluante (défaite d’entrée au Canada, en huitième de finale à Cincinnati). Nadal avait été sorti en huitième de finale à Montréal puis en quart de finale dans l’Ohio quand il avait décroché le troisième de ses quatre titres à Flushing Meadows, en 2017. Mais Federer était au sommet de sa domination en 2008, sans compter qu’il n’a plus joué depuis Wimbledon, et Nadal n’était pas gêné par un pied récalcitrant il y a quatre ans.
En pause après avoir enchaîné sans relâcher la pression depuis le début du printemps, Djokovic a toujours brillé pour monter en puissance avant ses succès à l’US Open. Titre au Canada puis finale à Cincinnati en 2011, finale lors des deux tournois en 2015, victoire dans l’Ohio en 2018 : le numéro 1 mondial a ses habitudes. Cette fois, il devra faire sans ses repères qu’il se construit habituellement. Et c’est un sacré obstacle sur le chemin menant à son Grand Chelem calendaire.