Djokovic désamorce la “bombe” Shelton et se qualifie pour sa 10e finale de l’US Open
Globalement maître de son sujet même s’il a dû sauver une balle de troisième set, Novak Djokovic s’est qualifié pour sa 10e finale de l’US Open – record égalé -, ce vendredi soir, en dominant un Ben Shelton qui a mis pour sa part un peu trop de temps à rentrer dans son match (6-3, 6-2, 7-6).
Ce serait sévère de parler de leçon de tennis, mais on n’en est pas passé loin, quelques points tout au plus. Puis Novak Djokovic a dû gérer un beau mais tardif sursaut de Ben Shelton, qui est parvenu à “secouer” la fin de match sans en changer le cours devenu inéluctable : vainqueur 6-3, 6-2, 7-6(4) en 2h41, le Serbe a survolé le clash des générations et s’est qualifié ce vendredi soir pour la finale de l’US Open, sa 10e personnelle à New York, ce qui lui vaut d’égaler le record du légendaire Bill Tilden dans l’histoire du Grand Chelem américain.
Djokovic attend ainsi de pied ferme son rival Carlos Alcaraz pour la revanche tant attendue de la finale de Wimbledon. Mais l’Espagnol a encore un match à gagner, et pas n’importe lequel, pour honorer le rendez-vous : il jouera cette nuit la deuxième demi-finale face à Daniil Medvedev.
Une balle de 3e set inattendue pour Shelton
Ce Djokovic plus impérial que jamais, qui jouait sa 47e demi-finale de Grand Chelem (record) et qui n’en a plus perdu depuis celle de Roland-Garros 2019 face à Dominic Thiem, ce même Djokovic qui jouait par ailleurs son 100e match à l’US Open, pouvait-il décemment trébucher contre ce “rookie” de 20 ans, 47e mondial, qui disputait pour sa part sa première demi-finale majeure et découvrait ce soir l’ivresse de la haute altitude.
Il eût fallu, pour cela, que le spectaculaire Américain prenne feu comme lors de ses deux matches précédents face à ses compatriotes Tommy Paul et Frances Tiafoe, et parvienne ainsi à embraser le match. Mais, sous un toit fermé, Djokovic joua tout de suite les pompiers de service : il mit deux jeux à prendre la mesure de l’énorme service adverse, breaka à 2-2 et s’envola vers le gain du premier set, malgré un léger accroc avec quatre balles de set manquées à 5-2, pour finalement conclure 6-3.
Quand il breaka d’entrée de 2e set pour survoler celui-ci, puis recommença dans le 3e set pour se détacher 4-2 (avec une balle de double break manquée au passage), nous étions tous presque à deux doigts d’éteindre l’écran n°1 pour rallumer l’écran n°2 et suivre la fin du match d’ouverture de la Coupe du Monde de rugby entre la France et la Nouvelle Zélande.
Mais c’est le moment où Djokovic connut son seul moment de flottement du match. Ou alors celui choisi par Shelton, jusqu’alors dépassé par l’événement, pour sortir un peu de sa torpeur. C’est selon. Toujours est-il que l’Américain réussit à ce moment-là son premier break du match pour revenir à 4-4, passer enfin devant à 5-4 et s’offrir dans la foulée une inespérée balle de troisième set, service Djokovic. Celui-ci refroidit l’ambiance en la sauvant d’un service gagnant imparable. Létal, comme d’habitude.
Le Serbe connut un dernier soubresaut avec un deuxième (dé)break encaissé à 6-5 sur un très vilain “Djokosmash”, alors qu’il servait pour la victoire et venait d’ailleurs de rater une balle de match en sortant de peu une attaque de coup droit. Mais il allait recouvrer tous ses esprits pour conclure, derrière, dans un jeu décisif qui fut un bref condensé du match : Djoko prit largement les devants (5-1), “laissa” son adversaire revenir un peu (5-4) pour mieux l’achever derrière, avec sang-froid (7-4).
Le téléphone pleure…
Extrêmement solide à défaut d’être parfait, notamment dans le domaine des balles de break converties (5/14) et des points gagnés derrière sa deuxième balle (34%), le Serbe a néanmoins été impérial en retour – euphémisme – puisqu’il n’a encaissé que 5 aces de la part d’un joueur qui en avait réussi 76 au total de ses cinq premiers matches. Ensuite, il a fait ce qu’il fallait pour emmener Shelton dans sa filière favorite, la filière longue. Filière dans laquelle il a, sans surprise, fait exploser l’Américain la plupart du temps.
A 36 ans, Novak Djokovic devient le finaliste le plus âgé à l’US Open depuis Ken Rosewall en 1974 (39 ans). Il pourrait, s’il s’impose dimanche, en devenir le vainqueur le plus âgé, devant ce même Ken Rosewall (35 ans en 1970). Auquel cas il parachèverait surtout de la meilleure des manières une saison encore une fois extraordinaire en Grand Chelem, puisqu’il a d’ores et déjà atteint la finale des quatre Majeurs en 2023, comme en 2015 et 2021.
Et comme Djokovic le lui a plus ou moins élégamment signifié en singeant sa célébration du téléphone, Ben Shelton, lui, a pu constater tout le chemin qui lui reste encore à parcourir…