Les courts à l’US Open plus rapides que jamais ? Un insoluble débat
L’un des débats de la première semaine de l’US Open concerne la vitesse des courts, certains joueurs estimant qu’ils sont extrêmement rapides. Ce que démentent les organisateurs, et le ressenti de chacun diffère selon le feeling.
Il est difficile de passer une journée devant l’US Open sans entendre parler de la vitesse des courts à Flushing Meadows cette année. L’ancien numéro 1 mondial Jim Courier, qui travaille sur le tournoi pour Amazon Prime, les a qualifiés de “glacés” jeudi.
Certains joueurs se sont aussi mêlés à la discussion, avec Casper Ruud, battu au deuxième tour mercredi par Botic van de Zandschulp, qui a indiqué n’avoir joué sur un court plus rapide de sa vie.
Dans une réponse à une question posée par Tennis Majors, l’US Open a assuré que les courts étaient les mêmes qu’en 2019 et 2020. Les organisateurs confirment qu’ils sont plus rapides qu’ils ne l’étaient en 2018, une année où ils avaient admis avoir décidé de les ralentir suite au retour de joueurs qui estimaient qu’ils étaient devenus trop rapides.
43 tie-breaks au premier tour du tableau masculin, un signe de la vitesse des courts ?
Le débat sur la vitesse des courts revient régulièrement lors des tournois du Grand Chelem sur dur, l’Open d’Australie et l’US Open. Invariablement, les joueurs assurent que les courts extérieurs sont plus rapides que les courts principaux.
Il pourrait y avoir un fond de vérité dans cette affirmation, en particulier en première semaine. La rapidité d’un court en dur tend à s’accroître plus on joue dessus. Cela fait ainsi sens que les courts extérieurs soient plus rapides que les courts principaux, simplement parce qu’ils sont davantage pratiqués. Et ensuite il y a les balles, qui peuvent être différentes.
Comme nous l’avons constaté à travers les années, les joueurs ne sont pas toujours les meilleurs juges de la vitesse des courts, et même cette année, les joueurs ne se sont pas montrés aussi radicaux que les commentaires, au moins en ce qui concerne le Arthur-Ashe et le Louis-Armstrong, les deux plus grands courts.
Cependant, le fait qu’il y ait eu 43 tie-breaks au premier tour dans le tableau masculin, où les gros services ont davantage d’importance, laisse à penser que si les courts n’ont pas été accélérés, ils restent rapides.
“Je les trouve toujours rapides, a soufflé Garbiñe Muguruza cette semaine. Certains courts le sont encore plus. J’ai toujours la sensation que ça va vite à l’US Open. Mais je n’ai pas l’impression que c’est incroyablement plus rapide que l’année dernière, par exemple, mais ça dépend vraiment du court sur lequel vous jouez. C’est le piège, vous ne savez pas comment sera le court à moins de vous être entraînée dessus avant.”
“De mon expérience passée, je sais que le Court 17 est toujours rapide, plus que les autres ici. Le Arthur-Ashe semble aussi plus que rapide que le Louis-Armstrong.”
Plus les courts sont utilisés, plus ils s’accélèrent
L’Italien Matteo Berrettini a qualifié les courts de “très rapides”, mais Daniil Medvedev, finaliste de l’US Open en 2019 et tête de série numéro 2 cette année, a précisé que les courts d’entraînement étaient les plus rapides de tous.
“C’est difficile à dire parce que j’ai joué mes deux matchs sur le court central, et le court central, surtout en Grand Chelem, parce que c’est gigantesque, c’est différent. C’est normal. La surface est la même, mais les conditions sont différentes. Le court central est toujours plus lent.”
“Je me suis entraîné sur les courts d’entraînement et ils sont super rapides. Il y a plein, plein de fois où vous prenez la balle tard. Le court central, ce sont des conditions plus lentes, pas la surface en elle-même, mais ça reste assez rapide. Le service part vite, la balle glisse sur le court.”
Quand je disputais mes premiers Opens d’Australie, tu joues sur les courts extérieurs, ça semble presque deux fois plus rapide que le gazon à Wimbledon.
Daniil Medvedev
Quasiment tous les ans, le directeur de l’Open d’Australie, Craig Tiley, est questionné à propos de la vitesse de la surface à Melbourne Park. Et à chaque fois, il rétorque la même chose : les courts sont posés à la même période, c’est juste une question de la quantité de tennis qui y est disputée. “Ils s’accélèrent en général au fil du tournoi”, explique-t-il.
Medvedev estime que l’Australie lui parait être le plus rapide des quatre tournois du Grand Chelem.
“La surface est rapide. Je me souviens surtout quand je disputais mes premiers Opens d’Australie, tu joues sur les courts extérieurs, ça semble presque deux fois plus rapide que le gazon à Wimbledon, a lancé le Russe. Mais après vous jouez sur la Rod Laver Arena et il y a beaucoup de rallyes. C’est dur de déborder votre adversaire.”
L’US Open ouvre la voie à différents styles de joueurs
Il y a néanmoins toujours pour penser l’inverse. Prenez Aryna Sabalenka, par exemple.
“Je me suis entraîné sur le Grandstand avant que l’US Open ne commence, a raconté la tête de série numéro 2 du tournoi féminin après son match du deuxième tour. J’avais le sentiment que le court était un peu plus lent, parce qu’il n’y a pas de toit, dont il y a un peu plus d’air. C’est pour ça que c’est un peu plus lent. Mais c’est un super court. On a l’impression d’un stade énorme. C’est vraiment sympa d’y jouer.”
Peu importe la vérité, il était agréable de voir une variété de styles s’exprimer sur les quatre premiers jours, des joueurs de fond de court aux serveurs-volleyeurs ou aux attaquants, comme l’Américain Maxime Cressy, qui a sorti au premier tour Pablo Carreño Busta, deux fois demi-finaliste de l’US Open.
Medvedev estime qu’avoir différentes surfaces est une bonne chose.
“J’apprécie qu’on ait différents courts en dur sur le court, parce que sur certains tournois, c’est vraiment, vraiment lent. D’autres, comme ici, sont plutôt rapide. Je dirais que chacun y trouve son compte.”