Vingt mémorables scènes de fatigue extrême sur un terrain de tennis

Le “vomi” déposé par Taylor Fritz le week-end dernier à Acapulco est venu rappeler de nombreuses autres scènes de souffrance où des joueurs et des joueuses sont allés au bout d’eux-mêmes pour finir un match, parfois même victorieusement. Nous en avons listé vingt ici, particulièrement dramatiques et mémorables.

Grigor Dimitrov, Roland-Garros 2012 Grigor Dimitrov, Roland-Garros 2012 – © Bernat Armangue/AP/SIPA
Michael Chang Roland-Garros 1989

Michael Chang, Roland-Garros 1989

L’un des matches les plus dramatiques mais aussi les plus iconiques de l’histoire : Michael Chang, 17 ans, affronte le numéro 1 mondial Ivan Lendl en huitièmes de finale de Roland-Garros 1989. Mené deux manches à rien, le petit Américain remonte mais à l’attaque du cinquième set, se retrouve au bord des crampes.

Il ne peut plus s’asseoir aux changements de côté, songe à abandonner mais fait appel à sa foi et sa malice pour finalement trouver le moyen de s’en sortir, grâce notamment une campagne de “moonballs” qui lui donnent le temps de se replacer entre deux frappes, sans oublier ce fameux service à la cuillère passé à postérité.

Chang finit par faire craquer Lendl nerveusement, s’impose et deviendra quelques jours plus tard le plus jeune vainqueur en Grand Chelem de l’histoire.

Jimmy Connors, Roland-Garros 1991

Peut-être, cette fois, l’abandon le plus célèbre, voire le plus ovationné de l’histoire. Michael Chang est toujours en scène, mais de l’autre côté : le rôle dramatique revient cette fois à son “vieux” compatriote Jimmy Connors qui dispute, à 38 ans, son avant-dernier Roland-Garros, et qu’il affronte au troisième tour.

Face à celui qui est désormais l’un des favoris du tournoi, “Jimbo”, mené deux sets à un, s’arrache comme un beau diable pour revenir à deux sets partout. Mais il est à bout. Il n’a plus qu’un point d’autonomie, qu’il prend soin de gagner, à l’attaque du cinquième set, d’un retour de revers. Et peut se satisfaire ainsi de mener au score au moment de signifier à l’arbitre, Bruno Rebeuh, son inéluctable abandon.

Ce dernier tente de le convaincre mais Connors n’en peut plus : “crois-moi, si je te dis que je ne peux plus jouer, c’est que je ne peux plus”. Il faut le croire : épuisé, déshydraté, il finira sous perfusions dans les vestiaires.

Henri Leconte, Open d’Australie 1994

Henri Leconte n’a jamais passé plus de deux tours à l’Open d’Australie, où il avait du mal à endurer le climat particulièrement chaud. Lui qui ne supportait pas de jouer avec une casquette est obligé de le faire lors du deuxième tour de l’édition 1994 qui l’oppose au Tchèque Martin Damm.

Ce jour-là, la température n’est pourtant pas infernale (24 degrés) et le Français joue bien pour se détacher un set, un break. Mais il commence progressivement à se sentir mal, laisse son adversaire revenir au score puis se détacher quand survient cette scène effrayante : mené 4-2 au 4ème set, Henri, après avoir manqué son premier service, s’écroule sur le Rebound Ace australien, avant d’être pris de convulsions.

Victime d’une insolation, il est évacué sur un brancard.

Matsuoka during US Open 1995

Shuzo Matsuoka, US Open 1995

C’est l’une des scènes les plus dramatiques jamais vues, et sans doute aussi la plus célèbre considérant les conséquences qu’elle aura sur la règlementation liée aux crampes.

Lors du premier tour de l’US Open 1995, le Japonais Suzo Matsuoka, qui vient d’atteindre les quarts de finale à Wimbledon, est sur le point de réussir une nouvelle belle performance puisqu’il mène deux sets à un (6-7, 7-6, 7-6, 5-5) face à Petr Korda.

Cela fait 3h26 que les deux hommes se livrent une féroce empoignade dans la chaleur moite de New York lorsque, alors qu’il vient de réussir un coup droit gagnant, Matsuoka s’écroule sur le sol en hurlant, victime d’une soudaine et atroce crise de crampes.

La règle, à l’époque, ne permettant pas à un joueur de recevoir de traitement médical pour des crampes, le joueur est laissé à son agonie pendant trois minutes, compté comme un boxeur groggy avant d’être déclaré vaincu.

Très fair-play, Matsuoka ne remettra pas en question une règlementation qui sera pourtant changée après cet épisode… pour finalement revenir en arrière en 2008. Aujourd’hui, c’est la même chose : les crampes ne sont pas considérées comme une blessure mais comme une perte de condition physique, et ne constituent donc pas un motif valable de temps mort médical (elles peuvent toutefois bien sûr être soignées dans la limite de durée d’un changement de côté).

Pete Sampras, US Open 1996

Atteint de thalassémie, un défaut génétique dans la synthèse de l’hémoglobine qui lui provoque des épisodes passagers de fatigue, Pete Sampras a souvent livré des matches héroïques où il a dû aller au bout de lui-même. Mais jamais autant sans doute que lors de ce quart de finale de l’US Open 1996 où il s’en est sorti miraculeusement face à Alex Corretja, battu 7-6, 5-7, 5-7, 6-4, 7-6 après un marathon de plus de 4h.

Donnant des signes de faiblesse dès le quatrième set, l’Américain s’appuie sur son service et son coup droit pour rester en vie, tout en titubant entre les points. A 1-1 dans l’ultime jeu décisif, il n’en peut vraiment plus : il se tourne vers la bâche et se met à vomir sur le court, encaissant à ce moment-là un cruel mais logique point de pénalité, qui vaut à l’arbitre une énorme bronca.

Sampras s’en sort finalement après avoir sauvé une balle de match à 7-6 et expliquera avoir tenu grâce au souvenir de son coach Tim Gullikson, décédé durant l’année. Il lui faudra deux litres de perfusions liquides en intraveineuse pour se rétablir avant de soulever le trophée quelques jours plus tard.

https://www.youtube.com/watch?v=vUpCv-97Vk0


Guillermo Coria Roland-Garros 2004

Guillermo Coria, Roland-Garros 2004

Pour se convaincre que les crampes peuvent aussi être parfois d’ordre psychosomatique, il suffit de se repasser l’abracadabrantesque finale de Roland-Garros 2004 100% argentine entre Gaston Gaudio et Guillermo Coria, finalement remportée par le premier nommé 0-6, 3-6, 6-4, 6-1, 8-6 après un refus d’obstacle caractérisé du second.

Favori face à son cordial ennemi, Coria part pour une victoire sans histoire lorsqu’il se détache deux sets à rien mais alors que Gaudio, perdu pour perdu, commence à se libérer, lui se liquéfie progressivement. Touché par les crampes, il balance ouvertement le quatrième set en attendant que le traitement médical face effet.

Coria raccroche le wagon à l’attaque du cinquième set mais dans la partie finale d’une ultime manche sans queue ni tête, émaillée de breaks et d’échanges loufoques, il demeure incapable de servir, ni de conclure deux balles de match à 6-5. Et c’est finalement Gaudio qui l’emporte au finish, pour avoir su rester plus solide sur ses jambes, et dans sa tête.

Andy Murray, US Open 2005

Dans la série “je donne tout sur le court et parfois même jusqu’au contenu de mon estomac”, on se souvient aussi de cette “galette” déposée par Andy Murray toujours à l’US Open, en 2005, soit neuf ans après celle de Pete Sampras.

A l’époque, l’Ecossais de 18 ans est déjà le guerrier que l’on connaît mais il n’a pas la même robustesse physique. A Wimbledon déjà, où il vient d’atteindre le troisième tour, il a connu une sévère crise de crampes qui lui a coûté un match qu’il avait en mains face à David Nalbandian.

Opposé cette fois au premier tour de l’US Open au Roumain Andreï Pavel, Murray a le break au cinquième set (2-1) lorsqu’il est pris de vomissements à même le court. Le match va être interrompu plus de 20 minutes, le temps de nettoyer les dégâts, ce qui permet peut-être aussi au futur numéro 1 mondial de retrouver des forces et finalement s’imposer 6-3, 3-6, 3-6, 6-1, 6-4.

John Isner Nicolas Mahut Wimbledon 2010

John Isner et Nicolas Mahut, Wimbledon 2010

Le match qui restera à jamais -on peut l’annoncer- le plus long de l’histoire du tennis (11h5 sur trois jours), celui qui incarne sans doute aussi plus qu’aucun autre l’idée d’aller au bout de soi-même.

Paradoxalement, John Isner et Nicolas Mahut ne sont pas tellement laissés aller à montrer des signes extérieurs de fatigue sur le court. Jusqu’au bout ils seront restés dignes, y compris lors de l’interview commune réalisée conjointement sur le court après leur partie, finalement remportée comme chacun sait 70-68 au cinquième set par l’Américain.

C’est plutôt après le match qu’ils se sont tous deux effondrés, le Français ayant notamment été victime d’un malaise dans les vestiaires du All England Club. “Il est resté groggy quelques minutes, hagard, sans savoir où il habitait, ni comment il s’appelait. Il avait perdu quelques notions”, a ainsi témoigné son ami et compatriote Julien Benneteau.

Est-il possible, humainement, de pousser plus loin le curseur de la résistance physique ?

Victoria Azarenka, US Open 2010

US Open à nouveau, tableau féminin cette fois. Victoria Azarenka, 21 ans, est déjà solidement installée parmi les meilleures mondiales mais demeure fragile physiquement, à l’image de ce virus mystérieux qui l’a déjà conduite à l’abandon face à Serena Williams en huitièmes de finale de l’Open d’Australie, un an plus tôt.

Cette fois, elle affronte l’Argentine Gisela Dulko au deuxième tour de l’US Open, un jour de très fortes chaleurs. La Biélorusse, qui vit pourtant dans le désert de l’Arizona, ne la supporte pas. Elle est complètement à côté de ses pompes, jusqu’à faire un “air-shot” au service. A 3-0, elle fait appel au médecin qui l’examine et décide de repartir au combat.

Mais, menée 5-1 sur son service, Vika n’en peut plus.  Après un nouveau point perdu, elle s’écroule sur le court et ne se relèvera jamais. Elle en est évacuée sur un brancard et finira sa journée à l’hôpital.

Richard Gasquet et Grigor Dimitrov,
Roland-Garros 2012

Une scène absolument ubuesque, à la fois terrible et un peu tragi-comique aussi, qui nous est offerte en 2012 sur le court Suzanne-Lenglen de Roland-Garros par Richard Gasquet et Grigor Dimitrov, opposés cette année-là au deuxième tour dans un choc entre deux joueurs beaucoup plus réputés (peut-être à tort) pour leur talent hors normes que pour leur robustesse physique.

Toujours est-il que le combat fait rage entre ces deux esthètes et atteint son acmé à la fin du deuxième set alors que le Bulgare sert à 5-4 pour mener deux sets à rien. Une balle de débreak en faveur du Français débouche sur un échange phénoménal de 36 coups de raquettes que les deux hommes finissent au sol, Gasquet pour déglutir sa banane sur le court et Dimitrov parce qu’il est fauché, soudainement, par les crampes.

“Ritchie” se relève vite mais le Bulgare, lui, rampe comme un soldat blessé jusqu’à la chaise du juge de ligne. Il repartira au combat mais considérablement diminué, jusqu’à une inéluctable défaite 5/7, 7/5, 6/2, 6/3.

Jack Sock, US Open 2015

Enième épisode des dégâts provoqués par la chaleur moite à l’US Open. Cette année-là, en 2015, il fait particulièrement chaud, près de 35 degrés, dans un début de tournoi qui déjà provoqué un nombre record d’abandons, dont ceux de Thanasi Kokkinakis face à Richard Gasquet et Marina Erakovic face à Simona Halep, victimes de crampes et de déshydratation.

Celui de Jack Sock est plus impressionnant encore puisque l’Américain mène deux sets à un au deuxième tour face à Ruben Belmelmans lorsque, servant à 1-2 au quatrième set, il retient soudainement son geste, se met à marcher comme s’il était en état d’ébriété avant de s’effondrer, pour ne plus se relever. Après quelques minutes de soin, il doit jeter avant d’être raccompagné aux vestiaires, soutenu par deux kinés (6-4, 6-4, 3-6, 1-2). C’est le 13e abandon du tournoi.

Andrea Petkovic, Open d’Australie 2019

L’Open d’Australie, autre tournoi propice aux chaleurs accablantes et donc aux efforts les plus extrêmes. Andrea Petkovic y a vécu une scène effrayante au premier tour de l’édition 2019, au cœur d’un gros combat l’opposant à la Roumaine Irina-Camelia Begu.

L’Allemande de 31 ans, dont la préparation pour le tournoi avait été perturbée par une… grippe, remporte le premier set 7-6 quand elle commence à faiblir progressivement au deuxième. Elle s’accroche comme elle peut à la perspective de la victoire quand, soudain, c’en est trop : après avoir perdu un point à 4-3, 30-30 contre elle dans le deuxième set, Petkovic s’agenouille sur le court avant de s’effondrer sur le dos, comme prise de convulsions.

Après plusieurs minutes de soin, elle n’a jamais pu reprendre le match, quittant le court hagarde et désorientée.

Nicola Kuhn, Miami 2019

Le jour même de ses 19 ans, l’Espagnol Nicola Kuhn, alors solide espoir du circuit, vit probablement l’expérience la plus traumatisante de sa carrière sur un terrain de tennis. Ce jour-là, il manque non seulement huit balles de match pour se qualifier pour le deuxième tour du Masters 1 000 de Miami face à Mischa Zverev, mais connait un malaise brutal et spectaculaire au début du troisième set, alors que la bagarre fait encore rage.

Kuhn, qui a le break au début de ce troisième set, est mis en demeure de sauver une balle de débreak lorsqu’il s’écroule en plein échange, au moment de jouer un coup a priori anodin. Victimes de crampes terribles, le jeune Ibère chute en avant, heureusement sans se cogner la tête, et devra abandonner dans les larmes de longues minutes plus tard. Après avoir mené 6-2, 5-2, il s’incline 2-6, 7-5, 2-2 ab. Et n’a toujours pas regagné depuis un match en Masters 1 000.

Dalila Jakupovic, Open d’Australie 2020

L’Open d’Australie 2020 a été un Grand Chelem particulier, pas seulement parce qu’il s’est agi du dernier avant le Covid mais aussi parce qu’il a été disputé dans des conditions rendues extrêmes par les feux de forêt ayant ravagé Melbourne cette année-là.

Les qualifications se sont malgré tout tenues dans une certaine polémique, laquelle a enflé après le malaise ressenti par la Slovène Dalila Jakupovic, victime d’une crise de toux et de difficultés respiratoires au point d’être contrainte à un abandon spectaculaire lors de son premier tour face à Stefanie Voegele.

D’autant plus dur à accepter que Jakupovic avait gagné le premier set et venait de marquer un point pour obtenir une balle de 6-6 dans le deuxième lorsqu’elle s’est écroulée. Elle a expliqué par la suite n’avoir jamais souffert d’asthme ou de problème allergiques associées.

Kiki Bertens, Roland-Garros 2020

Roland-Garros 2020, l’un des matches les plus fous dans l’une des éditions les plus particulières, décalée à l’automne en raison de la pandémie de coronavirus. Kiki Bertens finit par battre Sara Errani 7-6, 3-6, 9-7 en 3h11, après un match et surtout un troisième set dantesques, constellé de breaks, lors duquel l’ancienne finaliste du tournoi (2012) n’arrive plus à servir tandis que la Néerlandaise n’arrive plus à se déplacer, percluse de crampes aux jambes et aux bras. On la voit même fondre en larmes à un changement de côté à 5-4, alors que l’Italienne s’apprêt à servir pour le match.

Mais cette dernière est incapable de l’achever et Bertens finit par s’en sortir avant de s’allonger sur la terre , ivre de fatigue et de joie. Elle trouve finalement -avec peine- la force de se relever pour aller s’affaler sur sa chaise, continuant de pleurer et de hurler de douleur. Elle est finalement évacuée du court 14 sur une chaise roulante, tandis que son adversaire, persuadée qu’elle en rajoute, quitte le même court sans lui serrer la main, en maugréant des obscénités que l’on ne retranscrira pas ici.

Jack Draper, Miami 2021

Miami encore, à nouveau un jeune teenager dans la tourmente de la moiteur floridienne. Le Britannique Jack Draper est au cœur d’un âpre combat face à l’expérimenté Mikhail Kukushkin, au premier tour. Le premier set a commencé depuis plus d’1h15 lorsque Draper, victime d’un sérieux coup de mou, fait appel au médecin durant un changement côté à 6-5, pendant lequel il est examiné.

Il reprend courageusement mais, alors qu’il doit faire face à une balle de set sur son service au jeu suivant, s’écroule subitement sur un revers en bout de course. Accouru à son chevet, le staff médical le trouve prostré. Il se relève péniblement au bout de quelques minutes mais il vient de perdre le set et, bien sûr, le match.

Paula Badosa, Jeux Olympiques 2021

L’épreuve de tennis des Jeux Olympiques de Tokyo 2021 se déroule dans des conditions climatiques particulièrement suffocantes liées à la chaleur et à la pollution, au point de finir par susciter la grogne des joueurs.

Première victime de marque d’un coup de chaud, lors de son huitièmes de finale contre Fabio Fognini, Daniil Medvedev s’en sort non sans avertir les instances : “je peux continuer le match mais si je meurs, qui sera responsable ?”

On n’en est heureusement pas arrivé à cette extrémité mais le même jour, Paula Badosa se fait une belle frayeur en s’écroulant sur le court après la perte du premier set (6-3) de son quart de finale face à Marketa Vondrousova. Victime d’un gros coup de chaud, l’Espagnole ne sera jamais en mesure de reprendre le match et doit quitter les Jeux en larmes.

Après cet incident, la Fédération internationale a finalement adapté les horaires en faisant démarrer les matches un peu plus tard (15h au lieu de 11h du matin).

Kaja Juvan, Open d’Australie 2021

Encore l’Open d’Australie, encore une Slovène : Kaja Juvan se qualifie pour le troisième tour au prix d’une victoire qu’elle va chercher avec les tripes, c’est le cas de le dire, face à l’Egyptienne Mayar Shérif.

Après s’être arrachée pour égaliser à une manche partout, Juvan, 20 ans, est prise de nausées tout au long du troisième set, vomissant sur le sol près de sa chaise après le premier jeu, puis dégobillant à nouveau, dans une poubelle cette fois, après avoir assuré sa victoire 3-6, 7-6, 6-3 en 2h39. Voilà qui valait bien de s’agenouiller, face contre terre.

Stefan Kozlov Acapulco 2022

L’Américain Stefan Kozlov se souviendra toute sa vie de sa victoire face à Grigor Dimitrov au premier tour du tournoi d’Acapulco en 2022. Pas seulement parce qu’il s’agit de la plus belle de sa carrière, mais aussi du plus du long match du tournoi mexicain (3h21) et l’un des plus épiques, aussi.

Kozlov aurait pu faire plus court puisqu’il venait juste de breaker au deuxième set, après avoir remporté le premier, lorsque son corps ne devient soudainement qu’une gigantesque crampe, l’obligeant à s’allonger sur le court. Dimitrov, chevalier servant, accourt à son chevet aux côtés du staff médical et l’on pourrait dire, avec un peu de cynisme, qu’il l’a peut-être regretté : après avoir encaissé ce deuxième set puis être sorti du court sur une chaise roulante pour se faire soigner avant le troisième, Kozlov retrouvera ses esprits pour s’imposer 7-6, 5-7, 6-3.

On apprendra plus tard que Kozlov, déjà lucky-loser dans ce tournoi, avait été bloqué en mer pendant une vingtaine de minutes suite à une panne de jet-ski le matin même du match !

Taylor Fritz, Acapulco 2023

Décidément, il doit s’en passer des vertes et des pas mûres en coulisses à Acapulco pour produire toujours ainsi son lot de matches épiques : un an après Kozlov-Dimitrov, les Américains Taylor Fritz et Tommy Paul battent à leur tout le record du match le plus long du tournoi (3h27) à l’issue d’une partie qui voit le premier nommé être pris d’une crise de vomissements, liée au taux d’humidité extrême qui a conduit a sa déshydratation.

Servant pour rester dans le match à 6-5 contre lui au troisième set, Fritz, sentant soudainement monter la nausée, se dirige alors vers sa chaise, à côté de laquelle l’arbitre lui indique une poubelle dans laquelle vomir. Fritz s’exécute dans le plus grand des calmes, retourne servir, remporte son jeu de service en sauvant une balle de match, avant de finalement s’incliner 6-3, 6-7, 7-6.

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