Une nouvelle blessure pour un nouveau gros coup dur : “Je suis détruit mentalement” reconnaît Nadal
Le Majorquin, blessé à la hanche, n’a pas pu se battre à armes égales face à Mackenzie McDonald au deuxième tour de l’Open d’Australie (6-4, 6-4, 7-5).
Il a quitté le court en boitant, à la peine au moment de monter les escaliers qui lui permettent de quitter la Rod Laver Arena. Quelques minutes auparavant, Rafael Nadal venait de s’incliner au deuxième tour de l’Open d’Australie après avoir refusé d’abandonner face à Mackenzie McDonald (6-4, 6-4, 7-5). Une tenace douleur à la hanche gauche l’avait pourtant bien affaibli au milieu du deuxième set. Une nouvelle fois, le corps de l’Espagnol ne lui a pas dit stop. Mais presque. Pendant plus d’un set, Nadal a joué sur une jambe en essayant d’écourter les points au maximum, quitte à jouer contre nature.
Le visage fermé après un retour de temps mort médical et les larmes de son épouse dans les tribunes ont illustré la gravité d’un moment que l’Espagnol a trop souvent l’habitude de vivre. Peut-être la fois de trop pour le vainqueur aux 22 titres du Grand Chelem.
Je ne peux pas dire que je ne suis pas détruit mentalement
Rafael Nadal
“Parfois c’est frustrant, parfois c’est difficile à accepter. Parfois, vous vous sentez super fatigué de toutes ces blessures. Je ne peux pas venir ici et vous mentir en vous disant que la vie est fantastique, qu’il faut rester positif et continuer à se battre. Pas maintenant. Demain est un autre jour, mais maintenant, c’est un moment difficile”, a regretté le Majorquin.
“C’est un jour difficile et je dois l’accepter. Vous savez, je ne peux pas me plaindre de ma vie du tout. Mais c’est une blessure de plus. Je ne peux pas dire que je ne suis pas détruit mentalement en ce moment.”
Hors de question d’abandonner
Ce qui n’est pas contre nature en revanche, c’est la volonté toujours intacte de Rafael Nadal de ne jamais abandonner. Si ce choix peut paraître insensé, l’Espagnol refuse d’intégrer ce mot dans son vocabulaire. Il n’a jeté l’éponge que trois fois depuis le début de sa carrière en Grand Chelem (neuf fois au total).
“Bien sûr que j’ai pensé à arrêter. J’ai essayé de continuer sans aggraver la blessure. Je ne pouvais plus du tout frapper un revers, ni courir pour remettre les balles. Mais je voulais finir le match. Je n’ai pas demandé l’avis de mon clan, je suis assez âgé pour prendre des décisions. Je ne voulais pas abandonner en tant que tenant du titre,” s’est défendu le principal intéressé.
“C’est le sport. Il faut essayer au mieux jusqu’au bout, peu importe les chances de victoire qu’on a. C’est la philosophie, l’essence du sport. J’ai essayé de suivre ce principe pendant toute ma carrière.”
Vers un nouveau come-back de l’Espagnol ?
Il est maintenant l’heure de panser ses plaies pour Rafael Nadal. Mais surtout attendre les examens à venir pour connaître exactement la nature de sa blessure, articulaire ou musculaire. Ce serait mal connaître le natif de Manacor de croire qu’il ne fera pas tout pour revenir. Mais est-ce encore raisonnable ? Cela fait bien longtemps que Nadal a laissé de côté la raison. Et ce n’est pas aujourd’hui que cela va changer.
“Je ne sais pas ce qui peut se passer dans le futur. Ça fait 7 mois que je n’ai quasiment pas joué et si je dois m’absenter encore longtemps, alors c’est super difficile d’être dans le rythme et compétitif. Mais c’est très simple : j’aime ce que je fais. Je sais que ça ne durera pas éternellement. J’aime me sentir compétitif. J’aime me battre pour les choses pour lesquelles je me suis battu la moitié de ma vie, ou même plus”, a affirmé le joueur de 36 ans.
“Quand vous aimez ce que vous faites, en fin de compte, les sacrifices ont toujours du sens. Et puis, ce n’est pas le bon mot. Quand vous faites ce que vous aimez, ce n’est pas un sacrifice. Le sacrifice, c’est de faire des choses que vous ne voulez pas faire. Et ce n’est pas mon cas.”
Des sacrifices sportifs, Rafael Nadal pourrait se retrouver dans l’obligation d’en faire s’il veut rester compétitif pour le plus gros objectif de toutes ses saisons depuis presque vingt ans : Roland-Garros en mai prochain. Il lui reste cinq mois pour le préparer. Nul doute que le compte à rebours est lancé de son côté.