Trois ans après son dernier match professionnel, Del Potro raconte son calvaire : “Je suis incapable de monter les escaliers”
Dans une longue interview publiée sur son compte Instagram, l’Argentin explique qu’il est encore rongé par les douleurs et les blessures.
Le 9 février 2022, Juan Martin del Potro disait adieu au monde du tennis professionnel. L’Argentin s’en allait, en larmes, après une défaite face à son compatriote Federico Delbonis (6-1, 6-3). Le vainqueur de l’US Open 2009 mettait fin à une carrière gâchée par d’innombrables blessures.
Dans une longue interview publiée sur son compte Instagram, Del Potro raconte même qu’après ce dernier match, il s’est rendu en Suisse pour… une cinquième opération au genou droit. Un calvaire pour l’ancien troisième joueur mondial.
“J’ai fait tout cela en secret et si ça marchait, j’annonçais que je reviendrais. J’ai passé deux mois en Suisse, dans un village près de Bâle, à essayer de me rééduquer, mais ça n’a pas marché. Au bout de deux mois et demi, j’ai subi ma sixième opération. Je suis retourné aux États-Unis, j’ai eu encore plus de rééducation, plus de 100 injections partout, des infiltrations. C’est une souffrance quotidienne. C’est ma vie depuis ce match contre Federico”, raconte, bouleversé, le joueur de 36 ans.
Le supplice débute en juin 2018 pour Del Potro, qui subit sa première opération au genou après une blessure à Shanghai : “Le médecin m’a dit que je jouerais dans trois mois. Je me suis même inscrit à trois tournois en salle à la fin de l’année. Depuis, je n’ai pas couru, je suis incapable de monter les escaliers. J’ai mal quand je conduis, j’ai mal souvent quand je m’endors. C’est un cauchemar sans fin.”
Chaque jour, quand je me réveille, je dois prendre six ou sept pilules
Del Potro cherche tant bien que mal des solutions pour soulager ses douleurs qui lui sont insupportables. La tour de Tandil avait réfléchi à l’idée d’une prothèse mais les médecins ont été clairs : il est trop jeune. “Dois-je encore passer quinze ans de ma vie comme ça pour qu’à 50 ans, ils m’installent une prothèse et que je puisse vivre plus ou moins correctement à 60 ans ?”, se demande celui qui a remporté 22 titres dans sa carrière, tous sur dur et terre battue.
Les médicaments sont alors son seul remède : “Ce n’est pas la vie dont je voulais. Je ne peux pas jouer au football, au padel. C’est terrible. Ils m’ont enlevé la possibilité de faire ce que j’aimais le plus, c’est-à-dire jouer au tennis. Il y a des moments où je n’ai plus de force. Je ne suis pas indestructible. J’ai des bons et des mauvais côtés, mais la plupart du temps, je dois faire semblant et faire bonne figure alors que je me sens très mal.”
“Chaque jour, quand je me réveille, je dois prendre six ou sept pilules, des protecteurs gastriques, des anti-inflammatoires et un pour l’anxiété. Les pilules m’ont fait prendre du poids et on m’a dit d’arrêter de manger certaines choses.”
Et pourtant, Del Potro va rejouer au tennis, dans une exhibition organisée à Buenos Aires, le 1er décembre prochain, face à Novak Djokovic. “Je veux arriver à ce match dans la meilleure forme possible. C’est un match d’adieu. Djokovic a été très généreux en acceptant mon invitation. Je veux lui donner tout l’amour possible. Si, au moins pour une, deux ou trois heures, je peux être en paix et heureux sur un court de tennis, ce sera magnifique”. L’abnégation d’un champion.