French Riviera Open, Canal +, prize-money : sept choses que tout passionné de tennis doit connaître sur le tennis fauteuil
Le French Riviera Open se déroule du 13 au 18 juin à l’académie Mouratoglou. L’occasion d’apprendre à connaître un peu plus le monde du tennis fauteuil.
Cette année encore, les meilleurs joueurs de tennis fauteuil au monde s’affrontent sur la Côte d’Azur. Du 13 au 18 juin, l’Académie Mouratoglou accueille le French Riviera Open, le “plus grand tournoi mondial de tennis fauteuil” selon Michaël Jeremiasz, le directeur du tournoi.
Faisant partie du circuit de l’International Tennis Federation, le FRO est classé parmi les tournois Super Series, l’équivalent des Masters 1000 pour le circuit ATP. Malgré cela, il reste l’événement avec la plus grande densité de participants. 32 joueurs sont alignés au départ des tableaux masculins et féminins.
Cette compétition est devenue incontournable pour les plus grands joueurs du circuit. Tokito Oda, n°1 mondial masculin, et Diede de Groot, n°1 mondiale féminine, y foulent la terre battue de l’Académie Mouratoglou. Le lieu est loin d’être choisi au hasard par l’ancien n°1 mondial français, puisqu’ il s’agit du “meilleur endroit d’Europe, voire du monde, pour accueillir cette compétition”.
Si le French Riviera Open continue de grandir chaque année et que les finales du tournoi sont diffusées en direct sur Canal + cette année et l’intégralité du tournoi sur Youtube, le tennis fauteuil est un sport qui gagne à être plus connu.
Voici les réponses à sept questions que vous pourriez vous poser sur le tennis fauteuil :
Qu’est ce qui différencie le tennis fauteuil du tennis classique ?
Le tennis fauteuil est un handisport dont les règles se rapprochent sensiblement de celles du tennis classique. Il se joue sur les mêmes courts et les mêmes surfaces. En revanche, les joueurs ont le droit à deux rebonds avant de renvoyer la balle. Par ailleurs, étant donné que les participants se déplacent en fauteuil roulant, la vitesse et la puissance des bras sont très importantes parce qu’ils permettent le déplacement ainsi que la frappe. ” Il y a un aspect tactique encore plus développé que dans le tennis classique car il faut réfléchir à tous ses déplacements” estime Michaël Jeremiasz.
À qui est destiné le tennis fauteuil ?
“Le tennis est le handisport avec le moins de catégories différentes” résume l’ancien champion paralympique. Il n’en existe que deux. La catégorie “Open” est ouverte à toutes les personnes qui souffrent d’un handicap des membres inférieurs, tandis que la catégorie “Quad” concerne ceux qui sont atteints au niveau des membres inférieurs et supérieurs.
Comment s’entraînent les athlètes ?
L’entraînement des athlètes du tennis fauteuil est vraiment spécifique. Evidemment, le haut du corps étant largement sollicité, il y a une large part de renforcement musculaire des bras, des cervicales, mais aussi du gainage pour ceux qui le peuvent. Ensuite, la grande spécificité est qu’une majeure partie du travail est concentrée sur des exercices liés au déplacement, “On fait des huit sur le court pour tout le temps être bien placé, ça ressemble à un ballet” s’amuse Jeremiasz.
Qui sont les meilleurs joueurs du monde de tennis fauteuil ?
Chez les hommes, en gagnant la finale de Roland-Garros face à Alfie Hewett à 17 ans et 34 jours, le Japonais Tokito Oda est devenu le plus jeune gagnant d’un tournoi du Grand Chelem mais aussi le plus jeune n°1 mondial, marchant ainsi sur les traces de la légende Shingo Kunieda. Les Français ont aussi eu de très bons résultats avec Stéphane Houdet et Michaël Jeremiasz, tous deux anciens n°1. Chez les femmes, la discipline a souvent été dominée par des Néerlandaises. Esther Vergeer avait réussi l’exploit de remporter 470 matchs consécutifs, restant invaincue pendant plus de 10 ans, un record de domination tous sports confondus. Une de ses compatriotes possède aussi une série de victoires impressionnante. Diede de Groot reste sur 103 matchs sans défaite : elle vient de gagner Roland-Garros pour la troisième année consécutive.
Le tennis fauteuil bénéficie-t-il d’une grosse couverture médiatique ?
“Le tennis est le handisport le plus médiatisé en France” affirme le directeur du French Riviera Open. Grâce à la diffusion en direct de ses finales du simple et du double sur Canal + et l’ensemble de la compétition sur Youtube, la compétition handisport est devenue la première à être retransmise en direct si on omet les Jeux Paralympiques. Michaël Jeremiasz espère aller encore plus loin : “C’est une question de volonté. Si les médias veulent retransmettre plus de compétitions, les gens s’intéresseront de plus en plus à notre sport”.
À quel point le tennis fauteuil est-il professionnalisé ?
Le tennis fauteuil est une discipline qui se professionnalise de plus en plus. Grâce à l’arrivée de gros sponsors, et les prizes money offerts par les tournois, une quinzaine de joueurs du circuit masculin arrivent à vivre uniquement grâce à leurs revenus liés au tennis fauteuil. Le chiffre est malheureusement un peu plus bas pour les femmes. A titre de comparaison, le gagnant de Roland-Garros gagne moins qu’un perdant au premier tour du tournoi sur les circuits ATP et WTA. De nombreux joueurs ont docn souvent une activité à côté.
Est-il bien développé en France par rapport à d’autres pays ?
La France dispose d’un bon maillage territorial avec de nombreux clubs “wheelchair friendly” et même un circuit national de compétitions tennis fauteuil avec une trentaine d’événements. Malgré cela, Michaël Jeremiasz n’observe pas “une explosion du nombre de licenciés” dans la discipline, puisqu’en France, on en compte 500 . Pour lui ” la Fédération joue le jeu, mais pas suffisamment et pas assez vite. Il faut démocratiser la pratique du tennis fauteuil en communiquant beaucoup auprès des jeunes notamment. La France est en retard sur des pays comme l’Angleterre, l’Espagne, les Pays-Bas ou le Japon.”
Pour continuer son développement, le tennis fauteuil va pouvoir compter sur un formidable coup de projecteur. En 2024, les Jeux Olympiques et Paralympiques se dérouleront à Paris. Pour l’ensemble de la discipline, cet événement mondial doit servir “d’accélérateur” au développement du tennis fauteuil et du handisport en général en France.