Malade et proche de la défaite, Djokovic s’en sort face à Griekspoor et attend Rune pour un remake parisien
Le Serbe s’est imposé en trois manches (4-6, 7-6, 6-4) pour rafler, dans la douleur, sa 15e victoire consécutive sur le circuit.
La scène est assez rare : des “Novak, Novak” descendent des tribunes dans le deuxième set. Ces cris d’encouragement sont généralement dirigés vers le joueur en difficulté. Ce jeudi, ce joueur, c’était le numéro un mondial Novak Djokovic.
Le titre Highway to Hell d’ACDC, choisi par le public à l’entrée des joueurs, résonnait finalement comme un mauvais présage. Le Serbe a vécu l’enfer face à Tallon Griekspoor en huitièmes de finale du Rolex Paris Masters mais il est reparti avec la victoire, comme souvent (4-6, 7-6, 6-4). Après une bataille de 2h39 dans laquelle son adversaire aura fait un match remarquable. Pas assez pour profiter d’un Djokovic sujet à des problèmes gastriques depuis son arrivée à Paris, comme il l’a révélé après coup.
Les trois premiers jeux de la rencontre ne laissaient pourtant pas imaginer un tel scénario. Le break d’entrée du Serbe, pour rapidement mener 3-0, lançait une apparente formalité au lendemain d’un premier tour maîtrisé. Surtout dans une journée où cinq huitièmes de finale sur six se sont terminés en deux sets.
Pourtant à 4-2 en sa faveur, Djokovic s’est soudain déréglé. Pire, il a manqué de lucidité à 4-2 40-15 en arrêtant de jouer pour demander le hawk-eye. Mauvaise appréciation qui lui coûtait très cher : le Serbe perdait son service, puis onze points consécutifs. Il sauvait trois balles de break consécutives à 4 partout avant de voir son adversaire prendre son service. Puis de conclure le set sur un jeu blanc dans une fin de set très étrange.
Griekspoor proche de l’exploit
Sous quelques sifflets du public parisien, Novak Djokovic a fait appel au médecin pendant la pause. Difficile sur le moment de comprendre quel mal touchait le numéro un mondial. “Je me sentais mal”, a-t-il dit au micro après le match. “Ce n’est pas une blessure mais l’estomac. C’est comme ça. C’est la vie. J’ai dû trouver des solutions sur le court. Je n’ai pas été à mon meilleur niveau, mais c’est ce que j’ai fait aujourd’hui”.
De retour sur le court, le protégé de Goran Ivanisevic, absent cette semaine, sauvait une balle de break avant d’en obtenir trois consécutives, toutes repoussées par Griekspoor dans un très bon jour. Après un enchaînement de jeux solides sur les mises en jeu des deux joueurs, le Néerlandais était le premier à se rapprocher d’une victoire impensable, la deuxième face à un joueur du top 10 dans sa carrière.
Il obtenait deux balles de break à 4-4 après deux revers (dont un slicé) dans le bas du filet. La réponse du maître des lieux, six fois vainqueur ici, était cinglante : un service gagnant et un coup droit dans le contre pied permettaient au Serbe de recoller avant un jeu décisif expéditif. La chance de Griekspoor était passée : après une entame de tie-break totalement ratée (5-0), Djokovic tenait sa proie et recollait à une manche partout. Le Serbe jouait mieux et apparaissait surtout plus en jambes.
L’indiscipline du public a finalement motivé Djokovic
Le début de troisième manche commençait par un jeu blanc pour Griekspoor. Au point d’agacer Novak Djokovic qui se tournait vers son clan comme s’il avait encore perdu un peu de lucidité. Quelques jeux plus tard, ce manque de lucidité avait changé de camp. Après trois fautes directes consécutives, le Néerlandais offrait le break à Novak Djokovic pour mener 3-2 puis 4-2.
Griekspoor avait décidé de ne rien lâcher et réussissait à reprendre le service de son adversaire après une grosse double faute, sa septième du match sur une tentative de première seconde, et pour revenir à 4 partout. Sauf qu’entre ses deux services, le public parisien s’était un peu trop exprimé pour le Serbe qui l’applaudissait ironiquement.
Les sifflets s’intensifiaient logiquement pendant que le Serbe en redemandait. Comme s’il avait besoin de ça pour se sortir d’une situation bien mal embarquée. Après cet épisode, Griekspoor ne mettait plus un point et Djokovic concluait sur deux jeux blancs consécutifs.
“Demain, j’espère que la tendance va s’inverser pour moi, a bien résumé Novak Djokovic à l’issue de cette rencontre. C’est l’un de ces jours où il faut essayer de rester dans le match, ce que j’ai fait. J’ai trouvé le service au bon moment pour me sortir du pétrin. Cette victoire est d’autant plus importante sur le plan mental”.
À la fin, la conclusion est souvent la même : jeudi soir, le numéro un mondial a remporté sa 15e victoire de suite sur le circuit. Il s’est surtout offert le droit d’un remake de la finale de l’an passé face à Holger Rune en quarts de finale, si le Danois s’impose face à Daniel Altmaier. N’oublions pas que le Serbe n’avait plus joué sur le circuit (Coupe Davis exclue) depuis la finale de l’US Open avant de se présenter à Bercy, soit il y a plus d’un mois et demi.