Monte-Carlo : Au bord de la défaite, Rublev renverse Rune et décroche son premier Masters 1 000
Après avoir sauvé une balle de 5-1 au troisième set, Andrey Rublev a fini par renverser un Holger Rune touché physiquement (5-7, 6-2, 7-5 en 2h34) et décrocher ce dimanche à Monte-Carlo son premier Masters 1 000.
Ne l’appelez plus “Monsieur 500”. A 25 ans, Andrey Rublev a fini par décrocher (enfin) son premier Masters 1 000 en renversant ce dimanche un Holger Rune qui avait pourtant la victoire au bout de la raquette avant de craquer nerveusement et physiquement en fin de partie, laissant son rival s’imposer 5-7, 6-2, 7-5 en 2h34 pour devenir aussi le premier joueur russe à triompher en Principauté depuis Andreï Chesnokov en 1990.
C’est peu dire que cette victoire est celle de la persévérance. Rublev avait déjà perdu deux finales de Masters 1 000, les deux en 2021, ici-même à Monte Carlo face à Stefanos Tsitstipas puis à Cincinnati face à Alexander Zverev, à chaque fois en deux sets. Et très franchement, tout le monde a bien pensé qu’il allait subir le même sort face à Holger Rune qui avait remporté le premier set et s’était surtout détaché 4-1, balle de 5-1 dans le troisième set.
Autant dire que c’était quasiment plié, d’autant que Rublev n’avait pas fait jusque-là un grand match, loin de là. A vrai dire, le score avait plutôt évolué au gré des errements de Rune, manifestement touché par sa demi-finale au long cours la veille face à Jannik Sinner, et déjà victime d’un gros coup de barre dans le deuxième set, dans lequel il avait perdu les quatre derniers jeux.
Deux smashes dans le filet, deux balles dans la Méditerranée
Mais à quelques jours de ses 20 ans, le Danois, déjà vainqueur pour sa part d’un Masters 1 000 fin 2022 du côté de Bercy, avait su resserrer la vis au début du troisième set. Sa créativité et surtout son réalisme supérieurs (6/19 balles de break converties seulement pour Rublev, qui avait notamment beaucoup “vendangé” au premier set malgré un bel effort pour revenir de 2-4 à 4-4) semblait alors devoir le porter vers un nouveau sacre.
Mais alors qu’il menait 4-1, 0-30 puis 30-40, Holger “oublia” de concrétiser cette balle de 5-1 probablement cruciale, et tomba derrière en panne sèche. Il eut beau réclamer une boisson énergisante, aller chercher le public comme il aime à le faire, rien, cette fois, ne rechargea ses batteries. Et à 5-5, la “cata” : deux smashes dans le filet, un revers “baduf” et une double-faute lui coûtèrent le break fatal. Il n’allait pas revoir son service, pas plus que les deux balles qu’il expédia de rage, dans ce jeu, vers la Méditerranée.
Remis en confiance, Rublev joua finalement sa meilleure partition dans la partie finale du match et son adversaire lui épargna une éventuelle crise de nerfs au moment de conclure en commettant alors trois nouvelles grosses fautes. Comme lors de l’Open d’Australie où il avait sauvé deux balles de match, le Russe aura finalement coiffé Rune sur le fil pour remporter son plus grand titre et préserver au passage sa sixième place mondiale. Stefanos Tsitsipas et les observateurs du tennis en général sont désormais prévenus : il ne faut plus sous-estimer Andrey Rublev…