Medvedev : « Dès qu’il se passe un truc, le public se met à huer sans même savoir ce qu’il se passe »

Un adversaire, ce n’est parfois pas assez pour Daniil Medvedev. Alors, de temps en temps, il s’en met quelques milliers de plus à dos pendant un match. Comme ce lundi au troisième tour du Masters 1000 de Madrid.

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Lancé dans un duel âpre face à son compatriote et partenaire de jeux vidéos Alexander Shevchenko, le numéro 3 mondial s’est laissé aller à un jeu de provocation avec le public. Hué pour avoir frappé son instrument à cordes contre le sol suite à la perte de l’acte initial, il a répondu en pointant son oreille du doigt avant d’agiter les bras pour demander plus de décibels.

« J’ai un peu tapé ma raquette à la fin du premier set, j’étais déçu de certaines erreurs, donc ils ont commencé à me huer », a expliqué le Moscovite en conférence de presse. « J’ai répondu (par des gestes), du genre : ‘Allez, plus fort ! » Mais en faisant un beau point par la suite, vous pouvez remettre les fans de votre côté. »

Parfois, vous méritez d’être hué, d’autres fois non.

Daniil Medvedev

À l’instar de son passing de revers croisé court – une merveille – lors de l’ultime jeu, pour se procurer la première de ses deux balles de match, qui a fait lever la foule et lui a permis une nouvelle fantaisie, en adressant quelques révérences aux tribunes.

S’il a titillé les spectateurs sur le terrain, le vainqueur de l’US Open 2021, devant les journalistes, n’a pas nié sa responsabilité dans le fait d’être pris en grippe. « Parfois, vous le méritez (d’être hué), d’autres fois non », a-t-il répondu. « Cette fois, je l’avais probablement mérité, j’avais tapé ma raquette. »

Tout en se questionnant sur l’attitude de la foule dans d’autres situations. « À un moment, j’ai demandé un challenge, et ils m’ont hué. Pourquoi ne veulent-ils pas que je demande la vidéo ? J’ai aussi l’impression que le public, actuellement, se met à vous huer dès qu’il se passe quelque chose. Sans même savoir ce qu’il se passe. »

Il n’aurait pas dû montrer ses crampes, parce qu’après j’y suis allé encore plus fort mentalement et physiquement.

Daniil Medvedev

« J’en ai fait l’expérience plusieurs fois, Novak (Djokovic) aussi, comme beaucoup d’autres joueurs. Mais je ne sais pas, peut-être que c’était déjà comme ça par le passé. » Une situation qui ne l’a pas empêché de rester solide dans sa tête pour sortir vainqueur d’un match qu’il a qualifié de « mentalement difficile, brutal », car émaillé de « beaucoup de moments compliqués. »

« J’ai perdu mon service alors que je menais 40-0 (à 3-2 contre lui dans le troisième set) », a-t-il rappelé. « Puis, à 4-4, j’ai été mené 0-40, et j’ai réussi à garder mon engagement. Ensuite, il a eu des crampes. Je ne sais pas quand elles ont commencé, mais il l’a montré à 5-5 (jouant le jeu sur une jambe, Shevchenko a concédé le break.) »

« J’étais moi-même en train de ‘cramper’ depuis à peu près 20 minutes », a-t-il confié. « Mais je ne l’ai pas montré. Je me suis dit : ‘OK, il vient d’arriver sur le circuit, il n’aurait pas dû montrer ça, parce que maintenant je vais y aller encore plus fort mentalement et physiquement.' » Souvent décrit comme un joueur d’échecs sur le court, Daniil Medvedev maîtrise aussi la poker face.

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