Le tennis a-t-il besoin de plus de compétitions par équipes comme la Laver Cup ?

La Coupe Davis et la Laver ont montré une autre facette du tennis, qu’on ne voit pas quand ce sport est strictement individuel.

Carlos Alcaraz, Casper Ruud, Grigor Dimitrov, Stefanos Tsitsipas, Laver Cup 2024 Carlos Alcaraz, dans les bras de Casper Ruud, Grigor Dimitrov et Stefanos Tsitsipas pour fêter le titre en Laver Cup 2024 (Imago / Panoramic)

Au cours des deux semaines qui ont suivi l’US Open, le tennis a ouvert une des rares fenêtres de son calendrier lui permettant de se montrer comme sport d’équipe. D’abord, il y a eu la phase de groupes de la Coupe Davis, avec 16 pays en compétition dans quatre villes différentes. Ensuite, la Laver Cup s’est installée à Berlin pour opposer l’Europe au reste du monde pendant trois jours.

L’une des forces du tennis réside dans son aspect purement individuel : quand un joueur entre sur le court, personne ne peut l’aider, il est seul face à son adversaire. À l’exception de brèves interventions des entraîneurs depuis que l’ATP et la WTA ont autorisé le coaching, la gestion des émotions et trouver des solutions tactiques sont des problèmes à résoudre par soi-même.

Mais la Coupe Davis et la Laver Cup ont été scènes d’une autre facette de ce sport, dont nous n’avons pas le plaisir de profiter lorsqu’il est strictement individuel.

L’ambiance au sein du groupe, l’esprit d’équipe : voilà des sujets sur lesquels les joueurs aiment s’exprimer, longuement, à chaque édition de Laver Cup. Pour dire le plaisir qu’ils prennent à jouer en étant encouragés par leurs coéquipiers, et à quel point cela leur offre l’opportunité d’apprendre les uns des autres.

“Comparé aux autres tournois, la sensation est différente”, s’est exprimé Carlos Alcaraz dimanche, après avoir guidé Team Europe vers son cinquième sacre en Laver Cup. “J’ai pu compter sur le soutien des autres joueurs.”

“Ils se sont montrés présents pour tout le temps m’envoyer une bonne énergie. Ça m’a permis de me sentir vraiment très à l’aise sur le court pour essayer de me débarrasser de toute la tension et pouvoir produire du bon tennis.”

Son coéquipier Grigor Dimitrov – très actif sur le banc pour coacher ses partenaires tout au long des trois jours – s’est exprimé au sujet du bénéfice tiré des connaissances de chacun.

“Je pense que nous avons fait très bon travail d’équipe, pour profiter des compétences uniques de chacun, de la vision en fonction de la façon de jouer. C’est bien de voir que chaque joueur perçoit les choses différemment.”

“On s’est beaucoup aidé entre coéquipiers”, a ajouté le Bulgare. “On rebondissait sur les idées des uns et des autres. Et tout le monde était réceptif lorsqu’une information été donnée. Personnellement, j’aime beaucoup ça.”

Côté Team World, on est passé tout proche de ce qui aurait été une surprise de taille en remportant la Laver Cup. Ne comptant qu’un membre du top 10 (Fritz) contre quatre pour Team Europe (Alcaraz, Zverev, Medvedev et Ruud, Tsitsipas étant 12e), les Rouges étaient loin d’être favoris.

Lors de l’avant-dernier match, Tiafoe a mené 7-6⁵ 4-2 contre Zverev avant de s’incliner alors que sa victoire aurait permis aux siens de soulever le trophée. Une triomphe que l’équipe du capitaine John McEnroe aurait indubitablement attribué à leur esprit d’équipe.

“C’était super de voir toutes ces personnalités différentes, le mélange des genres dans cette équipe”, s’est réjoui Ben Shelton

“C’est une grande partie de ce qui fait notre Team World : l’alchimie, l’ambiance”, a ajouté Fritz.

“Chaque année – c’est une chose qui reste vraie – je pense qu’on s’amuse plus que l’autre équipe pendant cet évènement, le résultat mis à part”, a-t-il ajouté.

Le fait que Thanasi Kokkinakis – qui n’a joué qu’un match, perdu 6-1, 6-4 contre Stefanos Tsitsipas – ait été nommé MVP de Team World veut dire beaucoup. L’importance d’une compétition va bien au-delà ce qui se passe uniquement sur le court.

Certes, pousser trop loin l’aspect collectif du tennis par l’ajout de trop de tournois par équipes nuirait à ce qui fait son essence, savoir se débrouiller seul sur le court. Mais peut-être que les instances dirigeantes devraient prendre note du plaisir pris par les joueurs dans ces évènements, afin de travailler à la naissance de quelques nouvelles réjouissances de ce genre.

Comme la création d’un tournoi par équipes basé sur l’âge, par exemple ?

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