La PTPA de Djokovic offrira une aide juridique aux joueurs accusés de dopages
Les cas Swiatek et Sinner ont mis en évidence les inégalités dues aux moyens financiers dont disposent joueurs et joueuses pour se défendre lors d’affaires de dopage.
– La décla : « Le but de la PTPA n’est pas de remplacer l’ATP, mais de fournir aux joueurs une structure d’auto-gouvernance, indépendante de l’ATP, qui réponde aux besoins et aux préoccupations des joueurs membres » – Novak Djokovic
L’an passé, dans le tennis, rien n’a davantage animé la controverse que les tests antidopages positifs des numéro 1 mondiaux des classements féminin et masculin.
Alors qu’Iga Swiatek et Jannik Sinner ont été sujets d’affaires de dopages comptant parmi les plus médiatisées de l’histoire du sport, une tempête de réactions négatives et de débats s’en est suivi – en étant souvent alimentée par des opinions erronées ou mal informées.
Suite à une enquête, il a été conclu par l’International Tennis Integrity Agency (ITIA) que Sinner a été malencontreusement contaminé par son kiné, Giaccomo Naldi, et n’a été coupable d’aucune négligence ayant conduit à ses deux tests positifs datant de mars 2024.
Mais l’Agence mondiale antidopage (AMA), si elle n’a pas contesté la façon dont Sinner a été contaminé, n’a pas été d’accord avec « l’absence de négligence », et a fait appel dans le Tribunal arbitral du sport en requérant « un à deux ans de suspension. » L’affaire sera jugée en avril.
Swiatek, elle, a pu définitivement tourner la page, l’AMA ayant décidé de ne pas faire appel concernant son cas. Il a été reconnu que la Polonaise, suspendue un mois en fin de saison dernière, a été testé positive suite à la prise d’un médicament en vente libre dans son pays, la mélatonine, contaminé par de la trimétazidine (TMZ).
Si tout ceci a indéniablement donné une triste image, il a été admis par les instances que ni l’Italien ni le Polonais n’ont fait volontairement quoi que ce soit de mal d’après tous les éléments à disposition.
Des avantages financiers injustes mis en lumière
Néanmoins, ces affaires ont brutalement mis en lumière certains problèmes flagrants, et bien réels, relatifs à l’équité dans la façon de traiter les différentes affaires de dopage.
Grâce à leurs moyens financiers considérables, Sinner et Swiatek ont pu avoir recours à ce qui se fait de mieux pour pour assurer leurs défenses sur le plan juridique. En outre, la Polonaise a pu payer des tests indépendants, dans des laboratoires différent, concernant les médicaments utilisés, qui ont été cruciaux pour prouver que ceux-ci avaient été contaminés.
En résumé, l’un comme l’autre ont pu s’éviter des conséquences beaucoup plus sérieuses grâce à leurs ressources pécuniaire colossales. De quoi contraster avec le cas de Tara Moore, joueuse de double.
La Britannique a été condamnée à une absence de deux ans, en restant exclue du circuit tout au long de sa bataille juridique longue et coûteuse lancée pour laver son nom, après avoir été testée positive en avril 2022.
Après 200 000 £ (239 000 €) de frais d’avocats, une carrière détruite et deux années âpres sur le plan émotionnel, Moore a été innocentée par un tribunal indépendant ayant déterminé que son test positif résultait de l’ingestion d’une viande contaminée en Colombie. Elle a pu reprendre la compétition en mars 2024, bien que l’ITIA ait décidé de faire appel – l’affaire va donc encore durer.
ptpa providing legal support a necessary and welcome initiative
Une nouvelle devrait être bien accueillie par les joueurs moins fortunés que Swiatek et Sinner : en cas d’accusation de dopage, ils pourront bénéficier d’une aide juridique gratuite fournie par la Professional Tennis Players Association (PTPA).
Créée en 2020 par Novak Djokovic et Vasek Pospisil, la PTPA a annoncé qu’elle garantirait « l’accès à une expertise de classe mondiale indépendemment de la situation financière du joueur. »
Moore, elle-même, a co-fondé le programme Athlete Counsel & Equity (ACE) offrant cette aide juridique gratuite, dans l’espoir que de futurs joueurs contrôlés positifs n’aient pas a subir ce qu’elle a vécu.
« Le combat pour prouver mon innocence m’a laissée avec des centaines de milliers de dollars de dettes, et une immense détresse émotionnelle », a déclaré Moore.
« Mon espoir est que le programme ACE de la PTPA et ses incroyables équipes juridiques assureront qu’aucun joueur n’aura à affronter ces défis seul, notamment dans les cas mettant en jeu des questions d’intégrité. »
« Chaque joueur mérite la chance de pouvoir se défendre sans craindre une ruine financière ou émotionnelle. »
Précision importante, l’accès à cette ne sera aide pas lié à une présomption d’innocence ou non, et ne garantira pas au joueur d’être mis hors de cause.
En revanche, elle assure que tous les joueurs puissent se lancer sur le champ de bataille juridique sur un même pied d’égalité, en n’étant pas restreints par leurs moyens financiers.
C’est en majeure partie autour de ce point qu’on tourné les controverses l’an passé. Le débat n’était pas de savoir qui avait triché ou non. Il était question d’équité et de parité lors des procédures devant la justice en matière de dopage – ce qui, a l’évidence, avait cruellement fait défaut.
Le fait qu’un début de solution ait été trouvé devrait, espérons-le, aider à tirer un trait sur ce type d’inégalités et permettre au tennis de devenir plus sain, plus juste.