João Fonseca, pourquoi il impressionne déjà

Le jeune Brésilien João Fonseca, qui sera le premier adversaire d’Ugo Humbert à Miami, n’est encore « que » 60è mondial mais il suscite déjà une vague de folie sur le tennis mondial qui s’explique par des faits concrets.

Joao Fonseca Miami 2025 réaction poing serré © Zuma / PsnewZ

Depuis le début de l’année, partout où il passe, il provoque des secousses qui ne laissent guère de place au doute : le Brésilien João Fonseca ne devrait pas tarder à déclencher un séisme sur le tennis mondial. A 18 ans et 7 mois, l’homme de Rio, vainqueur de son premier titre en février à Buenos Aires quelques semaines seulement après avoir remporté le Masters de la Next Gen, a encore mis Miami en ébullition la nuit dernière en battant l’un de ses rivaux de la Génération Z, Leander Tien, dans un match de folie et une ambiance indescriptible. Au point que même Andy Murray y est allé de son tweet : « Fonseca et Tien sont d’incroyables talents ! Le tennis n’est pas mort après tout. »

Murray, que l’on ne peut pas soupçonner de méconnaître le tennis, ne fait que partager un sentiment général. Ce Fonseca, c’est certain, a un « truc » en plus qui s’explique certes par des émotions subjectives, mais aussi par des faits concrets. En voici trois.

C’est un phénomène de précocité

D’accord, on pourra toujours rappeler que Mats Wilander, Michael Chang ou Boris Becker ont gagné un Grand Chelem à 17 ans. Ou même Lottie Dod à 15 ans, au XIXè siècle. Il y aura toujours un « mais », un « cependant » ou un « toutefois ». Il n’en reste pas moins que João Fonseca a déjà établi de solides références de précocité.

En début d’année, il est devenu ainsi le plus jeune joueur à battre un top 10 (Andrey Rublev) à l’Open d’Australie. Un mois plus tard, à Buenos Aires, il est devenu le plus jeune Sud-Américain à gagner un titre sur le circuit principal depuis Guillermo Perez-Roldan en 1987. Mieux que Gustavo Kuerten ou Juan Martin Del Potro, les deux légendes du tennis sud-américain moderne…

Et le tout, quelques semaines seulement après être devenu le troisième joueur de 18 ans à remporter le Masters Next Gen après Jannik Sinner et Carlos Alcaraz. Not too bad…

Il est sur les temps de passage du Big Three

Pardon de revenir à ces comparaisons toujours un peu aléatoires, mais l’on est quelque part un peu obligé aujourd’hui de regarder le tennis par le prisme de ce qu’ont réussi les trois légendes ultimes du jeu.

A ce jour, João Fonseca n’est certes « que » 60è mondial mais il est tout à fait dans les clous du classement qu’avaient au même âge Roger Federer (50è), Rafael Nadal (56è) et Novak Djokovic (78è). A 18 ans, l’Espagnol était d’ailleurs le seul des trois à avoir déjà remporté un premier titre sur le circuit principal, qu’il a décroché à Sopot à 18 ans et 2 mois en août 2004.

João Fonseca, Buenos Aires 2025
João Fonseca, titré à Buenos Aires en 2025 (Gustavo Garello / AP / SIPA)

Idem d’ailleurs en ce qui concerne Carlos Alcaraz, qui a été un poil plus précoce que Fonseca puisqu’il a lui aussi remporté son premier titre à 18 ans et 2 mois (Umag, juillet 2021), et qu’il était 32è mondial au même âge que Fonseca. En revanche, Jannik Sinner a ouvert son palmarès à 19 ans et 3 mois, à Sofia, en 2020, alors qu’il venait juste d’atteindre les quarts de finale du Roland-Garros « Covid », joué en automne.

Tous ces joueurs cités, en tout cas, étaient sur le point d’exploser pour de bon au plus haut niveau mondial à l’âge de Fonseca. Et tout semble indiquer que le Brésilien, qui est déjà dans le top 20 à la Race, va le faire incessamment, lui aussi.

Il envoie des coups droits indécents

Avoir un « truc en plus », c’est aussi et surtout dégager quelque chose de différent dans son jeu. C’est bien sûr le cas de João Fonseca, qui dégage une puissance brute typiquement « sinnerienne » dans chacun de ses coups, particulièrement côté coup droit. En Australie, par exemple, le Brésilien a décoché face à Rublev une météorite à 181 km/h qui a fait le tour des réseaux.

Mais sans maîtrise, c’est bien connu, la puissance n’est rien. Face à Tien, à Miami, il a livré une masterclass avec une « shot quality » calculée à 8.4 (sur 10) par les statisticiens de l’ATP, avec une vitesse moyenne de 81 mph (130,3 km/h) mais aussi un « spin » moyen (3361 rpm) supérieurs aux chiffres affichés par Jannik Sinner ces 52 dernières semaines (125 kmh et 3236 rmp). Cela montre aussi, à l’instar de Jack Draper à Indian Wells, l’importance capitale du coup droit dans le tennis moderne. Fonseca en est l’archétype.

Cette alliance de la force et de la sécurité qu’il a su acquérir le fait en tout cas sourire : « j’ai toujours essayé d’être agressif avec mon coup droit mais quand j’étais plus jeune, j’envoyais tout dans les bâches », s’est-il amusé en conférence de presse. « Maintenant, j’essaie d’être agressif et solide en même temps. Et sur les points importants, quand je suis en confiance, j’y vais avec mon coup droit. »

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