« J’ai beaucoup pleuré » : comment Garcia a dompté ses émotions face à Osaka
Victorieuse autoritaire du choc du 1er tour féminin face à Naomi Osaka (6-4, 7-6) ce lundi à l’Open d’Australie, Caroline Garcia a impressionné par la sérénité dont elle a fait preuve tout au long du match. Et pourtant, quelques heures avant, elle était en larmes…
Bien évidemment, on va attendre un peu avant de s’enflammer et de faire d’elle à nouveau une favorite au titre. Bien évidemment, il est encore trop tôt pour dire que la grande Caroline Garcia, celle version fin 2017 et fin 2022, est de retour. Reste un fait : la Française a réalisé un match pas loin de la perfection ce lundi pour étouffer la revenante Naomi Osaka (6-4, 7-6) dans le choc annoncé du 1er tour féminin de l’Open d’Australie. Son match le plus accompli depuis longtemps, en tout cas. Surtout en pareille occasion.
“Caro” a été impressionnante dans un secteur du jeu en particulier : le service, puisqu’elle n’a pas concédé la moindre balle de break. Mais au-delà du plan purement tennistique, elle a frappé les esprits par la sérénité et le relâchement apparents dont elle a fait preuve tout au long de la partie, y compris dans les quelques moments de tension qu’elle a dû traverser, comme lorsqu’elle s’est retrouvée menée 0-30 alors qu’elle servait à 5-4 pour le gain du 1er set.
De l’extérieur, elle donna alors l’impression de ne pas paniquer une seconde puisqu’elle se sortit brillamment du guêpier en alignant notamment un énorme coup droit gagnant puis un ace et un service gagnant. De l’intérieur, pourtant, elle bouillait bel et bien. “A 5-4, j’ai dit à mon entraîneur (Bertrand Perret, Ndlr) que je sentais la pression monter, que je ressentais plus de stress alors que devais servir pour le set.” Sauf qu’elle l’a géré comme un chef.
On a suffisamment pointé du doigt la manière dont la Lyonnaise s’était laissée accabler par la pression tout au long de l’année 2023 pour ne pas remarquer le travail important qu’elle semble avoir opéré à l’orée de cette nouvelle saison. Fini la Caro à la mâchoire crispée et au bras tremblotant trop souvent croisée l’an dernier. A plusieurs reprises dans ce duel pourtant à haute tension, on l’a vue sourire, parfois même franchement. C’est non seulement plus agréable, mais c’est aussi diablement plus efficace.
Parfois, il est bon d’embrasser ses émotions et de les laisser sortir. C‘est ce que j’ai essayé de faire. Cela veut dire que j’ai beaucoup pleuré.
Caroline Garcia
Et c’est la juste récompense, aussi, d’une préparation minutieuse de ce match particulier et de sa pression afférente. “Jouer Naomi, en night session, sur la Rod Laver Arena, c’était forcément un match spécial et je voulais surtout en profiter”, a-t-elle expliqué en conférence de presse. “Je voulais vraiment rester aussi calme que possible et être capable de jouer mon jeu. Trop souvent, je me laisse submerger par mes émotions et au final, je ne m’amuse pas sur le court. Pas cette fois. Et pourtant, je peux vous dire qu’avant le match, j’avais très peur d’y aller. Vous auriez dû me voir à 16h…”.
A 16h précisément, soit environ cinq heures avant de rentrer dans l’arène, elle avait en effet posté un long tweet (pardon, un long “X”), en forme de catharsis, dans lequel elle promettait d’essayer de donner le meilleur d’elle-même pour ce 1er tour. Une manière pour elle d’accepter son afflux d’émotions. Et de les laisser venir à elle, pour mieux les expurger. On ne sait si elle a trouvé pour de bon la recette de la sérénité. Mais cette fois-là en tout cas, ça a marché.
“Parfois, il est bon d’embrasser ses émotions et de les laisser sortir. C‘est ce que j’ai essayé de faire. J’ai tout laissé sortir. Cela veut dire que j’ai beaucoup pleuré. Et puis, j’ai essayé de penser de manière positive, j’ai beaucoup discuté avec mon équipe, mon coach, mon compagnon… Ils m’ont donné de l’énergie positive. Pendant le match, j’ai essayé de respirer autant que possible. La gestion du stress, ça a vraiment été la clé. J’espère que cela me donnera la confiance nécessaire pour continuer à gérer au mieux cet aspect du jeu. Cela peut m’aider à accomplir de grandes choses, ou au moins à profiter davantage.”
C’est tout le mal que tout le monde lui souhaite, à l’exception de sa prochaine adversaire, la Polonaise Magdalena Frech.