Humbert et Monfils, condamnés à un exploit que toute la France attend (depuis longtemps) en Grand Chelem

Cinq Français (Ugo Humbert, Gaël Monfils, Benjamin Bonzi, Arthur Fils et Corentin Moutet) au troisième tour de cet Open d’Australie 2025, l’un d’entre eux (Humbert) d’ores et déjà en huitièmes, en attendant Monfils et Moutet cette nuit : c’était déjà bien, et même le meilleur résultat d’ensemble du tennis tricolore à Melbourne depuis 2017. Mais, au vu du classement, du pedigree et/ou du tableau de chacun des intéressés, ça n’était pas non plus un exploit insensé. Peu ou prou, chacun a plus ou moins tenu sa place. Et, redisons-le, c’est déjà très bien.

Mais pour aller plus loin, les Bleus vont devoir désormais viser beaucoup plus grand. S’il donne depuis des mois des signes de renouveau, avec la constance de mieux en mieux ancrée au plus haut niveau de son n°1 Ugo Humbert, les montées en puissance d’Arthur Fils, Giovanni Mpetschi Perricard, Arthur Cazaux ou Alexandre Müller, et le retour en grâce presque inespéré de Gaël Monfils à 38 ans, le tennis masculin tricolore va devoir faire son grand retour sur le devant d’une scène prestigieuse de laquelle il est absent depuis trop longtemps : celle des Grands Chelems.  

Depuis le début des années 2020 et une période de flottement entre deux générations, ledit tennis masculin français n’a en effet atteint qu’un seul quart de finale majeur : signé de l’éternel Gaël Monfils, lors de l’Open d’Australie 2022. La dernière fois qu’un Français a fait mieux et atteint le dernier carré d’un tournoi majeur, c’était Lucas Pouille, lors de l’Open d’Australie 2019.

Humbert : « je sais que j’ai le jeu pour battre les tout meilleurs »

Ce même Lucas Pouille est également le dernier joueur français à avoir battu un top 5 mondial en Grand Chelem, et autant dire que la chose remonte un peu : c’était à l’US Open 2016, quand le Nordiste avait terrassé en huitièmes Rafael Nadal, alors numéro 5. Depuis, personne n’a fait mieux dans les rangs bleus.

C’est dire la difficulté de la mission qui attend Ugo Humbert face au numéro 2 mondial Alexander Zverev, et Gaël Monfil face au n°4 Taylor Fritz, respectivement dimanche et samedi. Une mission qui, a priori, s’annonce plus ardue encore pour Humbert face à l’Allemand qui l’avait sévèrement battu (6-2, 6-2) en finale du Rolex Paris Masters, en novembre dernier.

« Mais c’était un match un peu spécial, parce que j’étais arrivé très fatigué, et lui avait été super bon », rappelle à juste titre le numéro 1 français qui, en cas d’exploit, devrait battre son meilleur classement (13^e) et se rapprocher du top 10. « Mais je n’ai aucun regret parce que, malgré tout, je m’étais donné à 100%. Là, je vais essayer de faire différemment. Il va falloir être solide sur mes jeux de service et saisir les opportunités, parce que lui sert vraiment très bien. Je sais que j’ai le jeu pour battre les tout meilleurs. Zverev, je l’ai déjà battu par ailleurs et je peux le refaire. »

Monfils visera… sa meilleure victoire en grand chelem

C’est tout le mal qu’on lui souhaite et ce serait aussi, pour le coup, son premier succès sur un top 5 en Grand Chelem, lui dont le meilleur résultat dans un tournoi majeur reste une victoire face à Casper Ruud (alors n°6 mondial) à Wimbledon en 2022.

Une victoire référence que, malgré l’immensité de sa carrière, Gaël Monfils n’a signé qu’une seule fois. Et, là encore, c’était il y a une paye puisque c’était face à David Ferrer (n°5) en quart de finale de Roland-Garros… 2008. La Monf, 21 ans, avait alors atteint pour la première fois le dernier carré d’un tournoi majeur. Près de dix-sept ans plus tard, il a presque miraculeusement retrouvé une solidité, à la fois dans son jeu, dans sa tête et dans son corps qui semblent le rendent presque aussi fort qu’il ne l’a jamais été.

Jusqu’à battre Taylor Fritz, la nuit prochaine à Melbourne ? Tout le tennis français en rêve, et tout le tennis français y croit. Mais il ne faut pas s’y tromper : au vu des chiffres étayés ci-dessous, ce serait, malgré tout, un authentique et rare exploit.

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