Djokovic, Pospisil, syndicat, procès… : tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur la PTPA (sans prendre le temps de chercher)

Fondée en 2019 par Novak Djokovic et Vasek Pospisil, la PTPA (Professionnal Tennis Players Association) a fait beaucoup parler d’elle en mars 2025 en assignant en justice les principales instances dirigeantes du jeu.

Qu’est-ce que la PTPA ?

La PTPA, Professionnal Tennis Players Association, est un syndicat indépendant qui a pour but de défendre les droits et les intérêts des joueurs et des joueuses de tennis professionnels. Fondé en 2019 à l’initiative de Novak Djokovic et du Canadien Vasek Pospisil, elle n’est pas officiellement reconnue par les instances.

Pourquoi la PTPA a-t-elle engagé un procès contre l’ATP, la WTA, l’ITF et l’ITIA ?

Le 18 mars 2025, la PTPA s’est retrouvée au centre de l’actualité en officialisant un vaste procès contre les principales instances dirigeantes du tennis : l’ATP (Association of Tennis Professionals), la WTA (Women’s Tennis Association), l’ITF (International Tennis Federation) ainsi que l’ITIA (International Tennis Integrity Agency), qui lutte contre les problèmes de dopage et de matches truqués.

Cette vaste action en justice a été lancée à l’international dans les juridictions américaines (à New York), britanniques (à Londres) et européennes (à Bruxelles). Elle a été co-signée par 22 joueurs dont trois Français : Varvara Gracheva, Corentin Moutet et Alice Tubello.

Dans un document de 163 pages, la PTPA étaye de très nombreux motifs de plainte : violation des droits de la concurrence et des droits des travailleurs indépendants, plafonnement artificiel des prize-money, conditions de travail insoutenables… Plus globalement, elle dénonce un système « corrompu et illégal » dont les joueurs sont les principaux perdants, notamment sur un plan économique.

Quelle a été la réaction des instances ?

L’ATP et la WTA ont vite réagi en publiant le jour même un communiqué dans des termes assez cinglants. L’ATP regrette ainsi la « division » et la « désinformation » privilégiée par la PTPA, tandis que la WTA rappelle les efforts déployés pour développer les revenus des joueuses. Seule l’ITF n’a pas réagi, pas plus que les Grands Chelems, qui ne sont pas concernés par la plainte même s’ils y sont largement cités.

Pourquoi Novak DJOKOVIC n’a pas signé la plainte de la PTPA ?

Pas le moindre joueur du top 10 ne s’est associé à la plainte de la PTPA, avec notamment un grand absent : Novak Djokovic, fondateur de l’instance. Avant son entrée en lice au tournoi de Miami, le Serbe a expliqué ne pas mener ce combat pour lui et vouloir avant tout que les leaders des circuits, masculin et féminin, prennent leur responsabilité.

Le Serbe, toujours membre exécutif de la PTPA, a aussi déclaré de manière plus surprenante ne pas être d’accord avec tous les termes de la plainte qui emploie des mots très forts, comparant par exemple les instances à un « cartel ».

QUEL est le principal combat de la PTPA ?

On l’a dit, les combats sont multiples mais le nerf central de la guerre, souvent évoqué par la PTPA et ses partisans, concerne le trop faible pourcentage de revenus reversé par les instances. Bien sûr, les meilleurs sont multi-milliardaires mais « au total, le tennis fait vivre 400 personnes dans le monde, hommes, femmes et doubles compris », comme l’a martelé Novak Djokovic, qui souhaite voir ce chiffre « grossir » absolument dans les années à venir.

Selon les dirigeants de la PTPA, les Grands Chelems et les plus gros tournois ne reversent qu’environ 15% de leurs revenus générés, quand les autres sports majeurs montent jusqu’à 50%. « Le tennis est le troisième ou quatrième sport le plus populaire au monde, mais il est neuvième ou dixième en valeur commerciale », estime ainsi Novak Djokovic.

Qui sont les joueurs et les joueuses membres de la PTPA ?

La PTPA dit ne pas avoir de liste de membres officiels à proprement parler, mais plusieurs joueurs et joueuses de haut standing figurent dans le Comité exécutif : outre bien sûr Novak Djokovic et Vasek Pospisil, les deux leaders, on peut citer Nick Kyrgios, Hubert Hurkacz, Ons Jabeur, Diego Schwartzman et Reilly Opelka.

Avant de poser sa plainte, la PTPA dit avoir discuté avec environ 300 joueurs et joueurs et obtenu des retours positifs de la part de nombreux top 10. Mais que la plupart n’ont pas voulu s’ajouter à la liste des plaignant par « peur des représailles. »

Qui dirige la PTPA ?

Le directeur exécutif de la PTPA est Ahmad Nassar, qui travaillait auparavant en NFL, la Ligue de football américain. Le stratégiste français Romain Rosenberg est son adjoint.

QUelles vont être les suites judiciaires du procès ?

La PTPA a reconnu qu’en assignant les instances en justice, sa volonté n’était pas tant de se lancer dans des années de procédure que d’être enfin invité à la table des négociations. Se revendiquant de l’intérêt suprême des joueurs, elles regrette aujourd’hui ne pas faire partie des discussions liées à l’organisation et à l’avenir du tennis mondial.

« Nous avons eu beaucoup de discussions avec les instances mais derrière, rien ne bouge, alors nous avons décidé de passer par la loi car de nombreuses règles qui régentent le tennis mondial sont aujourd’hui illégales », a ainsi expliqué Romain Rosenberg. « Maintenant, je sais par expérience que 96% de ce type d’actions se concluent par un accord à l’amiable. Nous sommes dans cette optique. »

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