Boris Becker : “Holger (Rune) est une vraie tête brûlée”
Dans un long entretien à paraître dans l’Equipe Magazine, Boris Becker, qui entraîne depuis peu Holger Rune, explique en quoi le caractère impétueux du jeune Danois l’a notamment séduit.
C’est une énième renaissance, fidèle à son image de Phénix aux mille vies. Après avoir passé huit mois derrière les barreaux d’une prison de la banlieue de Londres, en 2022, pour plusieurs infractions financières, Boris Becker (55 ans) a rebondi comme si de rien n’était, cette année, reprenant ses activités de consultant dans les médias et redevenant aux côtés de Holger Rune, le mois dernier, le coach médiatique qu’il avait déjà été entre 2014 et 2016 aux cotés (notamment) de Novak Djokovic.
De Rune à Djokovic, deux joueurs qui se reconnaissent un peu l’un dans l’autre, il y a finalement une forme de continuité que l’ancien numéro 1 mondial, désormais âgé de 55 ans, se plaît à évoquer au cours d’un long entretien à paraître ce samedi dans l’Equipe Magazine.
“J’aime les fortes personnalités. Je pense que le tennis a besoin de joueurs de caractère qui expriment leurs émotions. Si cela implique le public ou l’arbitre, c’est une bonne chose (…)”, déclare ainsi celui qui reste le plus jeune vainqueur de l’histoire de Wimbledon (17 ans et 7 mois, en 1985). “Le pire qui puisse arriver dans le monde du tennis, c’est d’avoir des joueurs tout le temps silencieux. Le public veut de l’action, et pas uniquement de l’action au sens d’un beau service ou d’un bel échange, il veut des personnalités qui se prennent à partie et parfois même les personnes autour d’eux.”
J’aime entraîner de jeunes joueurs parce que j’ai l’impression de pouvoir rendre un peu de ce que j’ai appris (…) J’ai l’impression de connaître les tourments intérieurs qu’ils traversent.
Boris Becker
Becker, qui n’était pas le dernier à exprimer ses émotions sur le terrain, se retrouve donc lui aussi dans la personnalité du jeune Danois. “Holger, j’aime son agressivité. J’aime aussi sa façon de s’exprimer sur le court, c’est un vrai combattant, une tête brûlée. Il tente l’impossible parfois. Et puis, il y a sa passion viscérale du jeu. Pour être très bon, il faut aussi être un peu fou, vous savez (…) J’aime entraîner de jeunes joueurs parce que j’ai l’impression de pouvoir rendre un peu de ce que j’ai appris, je sais de quoi je parle. Leur contact me maintient jeune, et puis, j’ai des enfants de leur âge : j’ai l’impression de connaître les tourments intérieurs qu’ils traversent.”
Becker était dans la box de Rune il y a deux semaines lors de son quart de finale contre Novak Djokovic au Rolex Paris Masters. L’occasion, pour le Serbe, d’ailleurs, de rendre un hommage appuyé à son ancien entraîneur. Les deux hommes se retrouveront encore la semaine prochaine au Masters de Turin, puisque Rune et Djokovic ont été placés dans la même poule.