Boogaard et Stusek remportent simple et double aux Petits As

L’Allemande Julia Stusek et le Néerlandais Thijs Boogaard ont remporté le tournois des Petits As en simple, dimanche, après avoir gagné le double la veille. Ils sont les meilleurs du monde en catégorie des moins de 14 ans.

Thijs Boogaard and Julia Stusek, Petits As 2022

Cédric Rouquette

30 janvier 2022

Petits As 2022 | Les tableaux

Ils ont moins de métier et moins de maîtrise face au micro qu’Ashleigh Barty ou Rafael Nadal, dont les exploits étaient projetés en direct au Parc Expo de Tarbes cette semaine. Mais Julia Stusek et Thijs Boogaard, respectivement vainqueurs des tableaux féminins et masculins des Petits As 2022, ont prononcé des mots aussi forts que leurs aînés en parlant d’émotions indescriptibles, dimanche, après leur victoire.

L’un et l’autre têtes de série numéro 3 en simple, ils ont tout gagné cette semaine à Tarbes, le double samedi, puis le simple dimanche. L’Allemande Stusek l’a fait avec la Tchèque Laura Samsonova, tête de série 2 du simple mais éliminée en quart de finale. Thijs Boogaard l’a fait avec Carel Ngounoue, tête de série numéro 10 et adversaire en finale de simple.

Boogaard et Ngounoue, rivaux et amis

Les deux garçons s’apprécient depuis leur première rencontre à Auray il y a deux ans. Ils s’entraînent parfois ensemble à l’Académie Mouratoglou, où Ngounoue travaille sous la direction de son père et aux côtés de sa sœur Clervie, finaliste chez les filles il y deux ans. Boogaard lui, est la plupart du temps chez lui aux Pays-Bas mais il se rend régulièrement à la Mouratoglou Academy en tant que bénéficiaire de la fondation Champ Seed.

D’amitié, il n’y en eu pas beaucoup au cours de la finale, avant la très chaleureuse accolade entre les deux garçons à l’issue de la victoire de Boogaard (3-6, 6-2, 6-3). Ngounoue aura été le seul à pouvoir soutenir la vitesse de jeu du Néerlandais cette semaine et à pouvoir le défier dans l’agressivité. Mais dans une finale sinusoïdale, où l’enjeu a pesé sur le jeu, Boogaard a mieux maîtrisé son émotion dans les moments importants.

Le trou d’air de Klugman

La tension avait aussi présidé à la finale filles, remportée par Stusek face à la Britannique Hannah Klugman, non tête de série et surclassée d’un an. Klugman, demi-finaliste en 2021, est mieux entrée dans la rencontre en menant 3-1, mais elle a mal encaissé de se faire débreaker avant d’encaisser un tunnel de neuf jeux et de ne pas vraiment s’en remettre (6-3, 6-3).

Si Boogaard, fan de Roger Federer, déclare déjà viser le sommet du tennis mondial masculin, avec un projet de carrière fort, Stusek est plus prudente et présente chaque victoire comme un pas de plus vers son développement et un amour du tennis dont elle ignore où il la mènera. La joueuse d’origine tchèque, fille d’une ancienne professionnelle, est pourtant à bonne école puisque sa coach est Melanie Molitor, la mère de Martina Hingis, vainqueure des Petits As en 1991 et 1992.

Stusek s’entraîne régulièrement avec Hingis et nous garantit que la plus jeune vainqueure de l’histoire en Grand Chelem possède toujours un jeu phénoménal. L’organisation du tournoi, qui a diffusé à tous les joueurs du tableau une vidéo avec d’anciens participants pour les quarante ans des Petits As, adore ce type de clin d’œil. Durant la cérémonie de remise des prix, elle n’a pu éviter de rendre hommage au vainqueur masculin de l’édition 2000. Vingt-deux ans plus tard, Rafael Nadal a remporté 21 tournois du Grand Chelem.