Une finale Barty-Vondrousova

Ashleigh Barty (23 ans) contre Marketa Vondrousova (19 ans). Depuis que l’Australienne, la Tchèque mais aussi Amanda Anisimova et Johanna Konta avaient décidé de former un dernier carré composé uniquement de joueuses n’ayant jamais atteint les demi-finales dans un tournoi du Grand Chelem (ce qui n’était plus arrivé depuis 1976), il était d’ores et déjà certain que la finale opposerait deux femmes n’ayant jamais eu encore la chance de disputer le titre dans un Majeur. Il était également acquis que ce Roland-Garros 2019 sacrerait une lauréate qui ne l’a encore jamais été. En revanche, si la finale était promise à un duel inédit, il semblait très compliqué de savoir qui elle opposerait. Barty et Vondrousova nous ont chacune livré la réponse vendredi en sortant victorieuses de ces deux demies forcément insolites également. Insolites mais passionnantes avec un scénario complètement fou pour commencer entre Barty et Amanda Anisimova (6-7, 6-3, 6-3). Passée complètement au travers en début de match, la jeune Américaine de 17 ans qui n’avait encore pas perdu le moindre set de la quinzaine a tout d’abord été à un point, et ce à deux reprises, de prendre 6-0 avant de retrouver subitement son tennis et de finalement l’emporter au jeu décisif (7-4). Un revirement très dur à encaisser pour l’Australienne. Sonnée, elle se retrouvait d’ailleurs rapidement menée 3-0 dans la deuxième manche, avant de provoquer un nouveau coup de tonnerre sur le court Suzanne-Lenglen en alignant sept jeux de suite pour égaliser à une manche partout et mener 1-0 dans la dernière. Après que les deux joueuses ont chacune perdu leur service, la rencontre, décousue au possible, donnait enfin l’impression de pouvoir donner lieu à un véritable combat. Un espoir qui ne durait que quatre jeux, puisqu’à 2-2, la première finaliste australienne Porte d’Auteuil depuis 2010 s’envolait de nouveau. Anisimova, beaucoup moins convaincante que face à Simona Halep en quarts, ne baissait pas les armes pour autant. Mais la finaliste de 2016 chez les juniors à Paris devait finalement s’avouer vaincue, non sans avoir sauvé cinq balles de match sur les deux derniers jeux.

Vondrousova, dix ans après Wozniacki

Avant de valider elle aussi son billet pour une première finale en Grand Chelem, Vondrousova, elle, a dû écarter des balles de set, trois très précisément dans la première manche, et se sortir d’une situation qui a vu Konta servir pour le set dans la première, certes, mais aussi dans la seconde manche sans parvenir à en enlever aucune (7-5, 7-6). Un petit exploit de la part de la jeune Tchèque, parvenue à compenser à deux reprises un break de retard dans le premier set avant de faire finalement craquer son adversaire. A l’issue d’un jeu décisif qu’elle a survolé (7-2), la 38eme mondiale a également eu le dernier mot dans le second. Encore une fois, elle ne s’était pourtant pas facilité la tâche. Breakée dès le troisième jeu, la première joueuse de moins de 20 ans depuis dix ans (la Danoise Caroline Wozniacki à l’US Open) à atteindre une finale en Grand Chelem est passée à deux doigts de devoir disputer un troisième et dernier set contre celle qui n’avait encore jamais gagné un seul match à Roland-Garros avant cette année. Mais à l’image de ce tournoi qui ne l’a vu laisser que des miettes à ses adversaires jusqu’à maintenant (elle n’a toujours perdu aucun set), Vondrousova a recollé au moment où elle aurait pu plonger, pour ensuite porter le coup de grâce à la 26eme mondiale devant le public du court Simonne-Mathieu, conquis. La représentante de la République tchèque déjà finaliste à Istanbul et Budapest et quart de finaliste à Indian Wells, Miami et Rome poursuit ainsi sa somptueuse saison. Sur un nuage, elle peut continuer de rêver à décrocher le Graal Porte d’Auteuil. Il ne lui reste plus qu’une marche. Une marche qui porte le nom d’Ashleigh Barty, l’autre finaliste inattendue de ce Roland-Garros. Tête de série numéro 8 (et donc seule tête de série encore en course), la joueuse de 23 ans éliminée en quarts à Melbourne partira naturellement favorite. Mais avec un tableau féminin tombé sur la tête, il ne faut jurer de rien.

ROLAND-GARROS (France, Grand Chelem, terre battue, 21 330 500€)
Tenante du titre : Simona Halep (ROU)

Finale
Barty (AUS, n°8) – Vondrousova (RTC)

Demi-finales
Barty (AUS, n°8) bat Anisimova (USA) : 6-7 (4), 6-3, 6-3
Vondrousova (RTC) bat Konta (GBR, n°26) : 7-5, 7-6 (2)

Quarts de finale
Barty (AUS, n°8) bat Keys (USA, n°14) : 6-3, 7-5
Anisimova (USA) bat Halep (ROU, n°3) : 6-2, 6-4
Konta (GBR, n°26) bat Stephens (USA, n°7) : 6-1, 6-4
Vondrousova (RTC) bat Martic (CRO, n°31) : 7-6 (1), 7-5

Huitièmes de finale
Keys (USA, n°14) bat Siniakova (RTC) : 6-2, 6-4
Barty (AUS, n°8) bat Kenin (USA) : 6-3, 3-6, 6-0
Halep (ROU, n°3) bat Swiatek (POL) : 6-1, 6-0
Anisimova (USA) bat Bolsova (ESP, Q) : 6-3, 6-0

Stephens (USA, n°7) bat Muguruza (ESP, n°19) : 6-4, 6-3
Konta (GBR, n°26) bat Vekic (CRO, n°23) : 6-2, 6-4
Vondrousova (RTC) bat Sevastova (LET, n°12) : 6-2, 6-0
Martic (CRO, n°31) bat Kanepi (EST) : 5-7, 6-2, 6-4