Sinner, battu par Altmaier : “Peut-être que je ne dois pas me fixer des attentes très élevées”
Après sa défaite contre Daniel Atlmaier au troisième tour de Roland-Garros, Jannik Sinner s’est interrogé quant à sa nouvelle approche des tournois.
Il est difficile de se connaître pleinement soi-même. A fortiori quand on est encore très jeune, comme Jannik Sinner, 21 ans. Mais après sa défaite face à Daniel Altmaier – quart-de-finaliste surprise à Madrid – malgré deux balles de match dans le quatrième set, à l’issue d’un duel mémorable fait d’innombrables rebondissements – 6-7⁰, 7-6⁷, 1-6, 7-6⁴, 7-5 en 5h26 -, l’Italien en a appris davantage sur lui-même.
“Qu’est-ce qu’il s’est passé ? Bonne question”, a-t-il répondu pour lancer sa conférence de presse. “J’ai eu des opportunités que je n’ai pas su saisir. J’ai parfois était un peu malchanceux, aussi. Comme sur la balle de match (il en a eu deux à 6-7⁰, 7-6⁷, 1-6, 5-4, sur son service) où j’ai smashé, puis il m’a fait un let sur le passing. Peut-être que je m’étais mis un peu trop d’attentes et de pression, appellez-ça comme vous voulez. Je pense que je fais une bonne saisons, mais les deux derniers tournois ne se sont pas passés comme je le voulais.”
J’ai essayé cette méthode (se fixer des attentes élevées), ça n’a pas fonctionné.
Jannik Sinner
Éliminé par Franciso Cerúndolo en huitième de finale à Rome avant de débarquer à Paris, l’actuel 9e joueur mondial en est venu à remettre en question son approche des tournois. Deux saisons en arrière, comme le lui a rappelé un journaliste, il avait déclaré jouer avant tout pour progresser, sans trop prêter attention aux résultats. Mais son statut a changé désormais, il s’est imposé comme bien plus qu’un joueur émergeant au plus haut niveau, et son état d’esprit en a logiquement été impacté.
“Je me suis fixé l’objectif d’aller à Turin (pour disputer le Masters en fin d’année), donc il faut des résultats”, a-t-il répondu. “Peut-être que lors des deux derniers tournois (Roland-Garros et Rome), je me suis un peu trop focalisé là-dessus, et on sait ce qu’il s’est passé. Donc, peut-être que je ne suis pas le genre de gars qui doit se fixer des attentes très, très élevées. Tout le monde est différent. J’ai essayé cette méthode, ça n’a pas fonctionné. du moins ces dernières semaines. Nous verrons ce qu’il faut faire par la suite.”
Ce sport n’est pas un sprint, c’est un marathon. Je vais continuer à travailler dur, et j’aurai ma récompense
Jannik Sinner
Pour la quatrième levée du Grand Chelem de suite, le natif de San Candido – battu par Stéfanos Tsitsipás à l’Open d’Australie, Carlos Alcaraz à l’US Open et Novak Djokovic à Wimbledon – s’est incliné en cinq manches. Après un match très difficile nerveusement, qui l’a poussé à en jeter sa raquette en fin de cinquième manche. Un geste très rare de sa part. “Oui, mon attitude n’a pas été celle de d’habitude”, a-t-il reconnu. “Il aurait fallu que je sois un peu différent. Mais quand vous êtes un peu sous pression, ce sont des choses qui arrivent.”
Malgré cette “défaite difficile à avaler”, comme il l’a qualifiée, le protégé de Daren Cahill et Simone Vagnozzi est resté philosophe. “Quand vous travaillez très dur et que vous n’êtes pas récompensé, c’est dur”, s’est-il exprimé. “Mais ce sport n’est pas un sprint, c’est un marathon. Je vais continuer à travailler dur, et j’aurai ma récompense. Aujourd’hui, c’est dur, mais ça ne s’arrête pas ici, non ?” Une série s’est tout de même terminée ce jeudi pour Jannik Sinner : depuis l’US Open 2021, il avait toujours atteint, au moins, les huitièmes de finale en Grand Chelem. Soit six fois de suite.