Ruud, avant la finale contre Djokovic : “Je vais essayer de jouer sans pression, en mode automatique”
Après sa qualification pour la finale de Roland-Garros, Casper Ruud a expliqué comment il comptait aborder l’échéance de dimanche face à Novak Djokovic.
Sur les cinq derniers tournois du Grand Chelem, Roland-Garros 2023 inclus, Casper Ruud a atteint trois fois la finale. Personne n’a fait mieux. Seul Novak Djokovic, bien que non autorisé à participer à l’US Open, a fait aussi bien. La différence, notable, étant que le Norvégien, pour le moment, n’en a gagné aucune. Finaliste à Paris et New York l’an passé, il s’est fixé pour objectif d’aborder l’échéance de dimanche dans un état d’esprit bien précis.
“Je vais essayer de jouer sans pression, et de profiter du moment”, a-t-il déclaré en conférence de presse après sa victoire 6-3, 6-4, 6-0 contre Alexander Zverev en demi-finale. Une formule devenue son mantra depuis quelques tours. Bien qu’elle ne lui a pas vraiment réussi par le passé. “C’était aussi ma mentalité l’an dernier, mais ça n’avait pas fonctionné. Je vais essayer de faire mieux cette année. On verra si j’ai appris quelque chose de mes finales précédentes.”
Il s’agit de ne pas trop penser à : ‘Je DOIS gagner.’ C’est un mot que j’essaie d’éviter.
CAsper Ruud
Porte d’Auteuil, il s’était incliné 6-3, 6-3, 6-0 face à Rafael Nadal, son idole de jeunesse. À Flushing Meadows, il avait pris un set à Carlos Alcaraz : 6-4, 2-6, 7-6¹, 6-3. “Jouer sans trop de pression, c’est un peu ce que j’ai fait aujourd’hui (vendredi, contre Zverev)”, a-t-il ajouté. “Je suis allé sur le court sans trop penser, en ne voulant pas montrer trop d’émotions, qu’elles soient positives ou négatives. J’étais juste dans la ‘zone’. Voyons si je peux garder cet état d’esprit en finale.”
Une approche sur laquelle il a ensuite apporté plus de précision. “Il s’agit de ne pas trop penser à : ‘Je DOIS gagner ce match”, a-t-il expliqué. “C’est un mot que j’essaie d’éviter. Evidemment, en début de tournoi, on ressent ça davantage, qu’il est important de gagner pour avancer. Mais maintenant, je suis en finale. J’ai réussi une belle quinzaine quoi qu’il arrive. Dimanche, je vais tout donner, évidemment. Mais parfois, vous jouez votre meilleur tennis quand vous ne réfléchissez pas trop. En étant en mode automatique.”
En pensant trop à gagne, on se tend et devient nerveux.
Casper Ruud
Devenir une machine, en quelque sorte, pour éliminer la nervosité humaine. “En pensant trop à ‘Oh, je suis proche de gagner’, on se tend et devient nerveux. Peut-être que c’est ce qui est arrivé à Carlos (Alcaraz) aujourd’hui (l’Espagnol a eu des crampes, ndlr). En gambergeant, la tension augmente, on ne respire plus comme il faut et le corps n’est plus assez relâché. Je vais juste aller sur le terrain en me disant que ça va être un long match, un marathon, jouer point après point, et donner le meilleur de moi-même.”
Pour atteindre le but ultime de tout joueur de tennis, qu’il soit professionnel ou amateur : jouer “comme à l’entraînement”. “Beaucoup de joueurs sont très, très bons à l’entraînement”, a fait remarquer le numéro 4 mondial. “Parce qu’ils savent que c’est juste un entraînement et jouent relâchés. C’est mon objectif. Mais, évidemment, si je suis proche de gagner un set, ou le match, je vais ressentir de la nervosité et il faut y être préparé mentalement.”
Je vais me visualiser dans les deux situations, de défaite et de victoire.
Casper Ruud
Pour ce faire, Casper Ruud a déjà prévu sa méthode : “Je vais me visualiser dans les deux situations, de défaite et de victoire, et préparer un plan de jeu.” En cas de revers, il rejoindrait Ivan Lendl, Andre Agassi, Goran Ivanišević, Andy Murray et Dominic Thiem en tant que sixième joueur de l’ère Open à perdre, au moins, ses trois premières finales de Grand Chelem. En cas de succès, il serait le premier Norvégien, hommes et femmes confondus, à remporter un Majeur en simple depuis Molla Bjurstedt lors de l’US Open 1918.
Titrée à New York pour la quatrième fois de suite cette année-la, cette dernière y avait également soulevé le trophée en 1920, 1921, 1922 et 1925, après avoir pris la nationalité américaine.