Monfils sait où il va, “mais ça va prendre du temps”
Gaël Monfils a quitté Roland-Garros dès le deuxième tour, battu par Mikael Ymer ce jeudi. Déçu, le Français reste tout de même positif et sait que le travail fait avec Gunter Bresnik pour faire évoluer son jeu est en train de se mettre en place.
Apprend-on encore d’une défaite à 34 ans ? Peut-être pas, mais on en tire des enseignements et c’est exactement ce qu’a fait Gaël Monfils ce jeudi après son élimination au deuxième tour de Roland-Garros, contre Mikael Ymer (6-0, 2-6, 6-4, 6-3). En conférence de presse, le Français était bien évidemment très déçu. Mais il a tenu à mettre en perspective le travail effectué avec Gunter Bresnik, son entraîneur avec qui il évolue depuis le début de l’année 2021, en indiquant que celui-ci n’était pas allé au bout.
“Soixante fautes directes (deux de plus, ndlr), je ne vais pas dire que je suis content, mais ça veut dire que je fais évoluer mon jeu. Mais ça va prendre du temps”, a expliqué Monfils à l’issue de la rencontre.
Le nouvel axe de travail du 14e joueur mondial tourne autour de l’agressivité. Les incroyables coups de défense de Monfils ? Terminé, Bresnik n’en veut plus. L’ancien mentor de Dominic Thiem veut que le Français soit beaucoup plus agressif, prenne le jeu à son compte, quitte à faire beaucoup de fautes directes, au moins dans une première phase, le temps de se régler. Cela explique les 75 fautes de Monfils au premier tour, et les 62 de ce jeudi à Roland-Garros.
“Gunter veut que je tape plus fort, que je prenne plus de risques, donc forcément, je fais plus de fautesavait expliqué le Français après sa victoire au premier tour contre Albert Ramos-Viñolas. Après, j’ai parfois envie d’être un peu roublard, j’essaie de trouver l’équilibre entre taper plus fort et ne pas faire trop de faute, entre l’attaque et la défense”.
Monfils “trop tendu” sur le court
Malmené par son corps et frustré par le scénario ce jeudi sur le court Suzanne-Lenglen face à Mikael Ymer, 105e mondial, Monfils sait qu’il n’aurait pas dû perdre cette rencontre. Après avoir pris un bol d’air mardi en s’imposant au premier tour, le Français a pris un nouveau coup sur la tête avec cette élimination au deuxième tour de Roland-Garros.
“Je suis hyper frustré. Je m’excuse auprès de tous mes fans, de tous les gens qui ont dû regarder ça. C’est un match que je dois clairement gagner, et ça ne passe pas. Je suis tellement déçu de ne pas arriver à trouver la solution.”
Beaucoup de mauvais choix, beaucoup de fautes… Des amorties parce que tu ne sais pas quoi faire…
Gaël Monfils
Le Parisien est à nouveau apparu un peu perdu, entre la volonté de changer son jeu comme le veut son entraîneur, et revenir à l’ancien Monfils pour tenter de se rassurer.
“Beaucoup de mauvais choix, beaucoup de fautes… Des amorties parce que tu ne sais pas quoi faire. Parce que je n’ai pas le bon style de jeu au bon moment. Je n’ai pas la bonne confiance qui fait que tu vas frapper vraiment fort sur le coup droit ou sur le revers. C’est facile de le décrire, de le pointer du doigt maintenant, mais c’est très dur de le changer. J’espère pouvoir basculer sur des semaines beaucoup plus positives.”
Monfils a battu Seyboth Wild et Ramos-Viñolas depuis la reprise
Ce Roland-Garros, devant son public, aurait pu lui faire le plus grand bien. Mais Monfils repart avec les mêmes doutes qui l’habitent depuis un an, malgré une ligne directrice très claire. Oui, le Français sait où il va dans le jeu, et a la volonté de s’y tenir. Mais il va avoir besoin de gagner pour reconstruire un mental défaillant et une confiance en berne.
Depuis la reprise du circuit en août 2020, Monfils n’a remporté que… deux matchs. Face à Thiago Seyboth Wild, 122e mondial à Lyon, et contre Albert Ramos-Viñolas, 38e, à Roland-Garros. Le Français va tenter de se reconstruire sur gazon. Là où son nouveau plan de jeu, très agressif, pourrait faire des merveilles.
Au sujet de l’identité de jeu de Gaël Monfils (et du jeu en général), nous vous recommandons de vous plonger à nouveau dans le grand entretien entre Gilles Simon et Alizé Lim.