Paolini : “Je suis petite, OK, mais on essaie de ne pas en faire un problème”
Du haut de ses 163 cm, Jasmine Paolini a éliminé Elena Rybakina, 1,84 m, en quart de finale de Roland-Garros mercredi.
Nancy Richey, Mima Jaušovec. Ces noms ne font pas forcément “tilt” quand ils viennent taper les tympans, mais ils ont marqué l’histoire du tennis. Ces deux femmes de 1,60 m sont restées dans l’histoire comme les plus petites championnes de Grand Chelem en simple dans l’ère Open. L’Américaine a remporté Wimbledon en 1968, la Yougoslave s’est imposée à Roland-Garros en 1977.
Du haut de ses 163 cm, Jasmine Paolini, tombeuse d’Elena Rybakina mercredi en quarts de finale sur l’ocre de la porte d’Auteuil, est à deux victoires de devenir la plus petite reine en Majeur depuis Jaušovec. Un exploit, au temps d’un tennis de plus en plus puissant, que n’était pas passé loin de réaliser Sara Errani, 1,64 m, battue par Maria Sharapova en finale à Paris lors de l’édition 2012.
L’apport de Sara Errani
Une Errani – par ailleurs suspendue pour dopage cinq ans plus tard – qui fait partie de l’entourage de Paolini. Elle était présente dans les tribunes ce vendredi à côté de Conchita Martinez – coach de Paolini – pour la soutenir, et les deux Italiennes sont qualifiées pour les demi-finales du double dames.
“Elle m’aide tellement”, a expliqué Paolini au sujet d’Errani, en conférence de presse. “Je peux parler tennis avec elle, lui demander des stratégies, des conseils, comment être sur le court, ce que je peux améliorer, que faire pour mieux jouer. C’est quelqu’un qui peut beaucoup m’apporter, sur bien des aspects. Elle a déjà joué une finale de Grand Chelem (et deux autres demi-finales, US Open 2012, Roland-Garros 2013), donc elle a déjà été dans ma situation.”
J’aurais aimé être plus grande, pour mieux servir, Mais j’accepte très bien de devoir faire avec mon corps.
Jasmine Paolini
Si les trois autres demi-finalistes, Iga Świątek, Coco Gauff et Mirra Andreeva atteignent respectivement 1,76 m, et 1,75 m pour les deux dernières nommées d’après leurs fiches WTA, la Transalpine ne fait aucun complexe par rapport à ça.
“J’aurais aimé être plus grande, pour mieux servir”, a-t-elle sourit devant les journalistes. “Mais j’accepte très bien de devoir faire avec mon corps. Il faut faire avec ce qu’on a. Je suis petite, OK, mais on essaie de ne pas en faire un problème. On essaie de faire quelque chose de différent pour progresser dans les autres domaines, et aussi au service.”
Ashleigh Barty et Simona Halep, les exemples récents
Ce sur quoi Jasmine Paolini, 28 ans, 15e mondiale et gagnante de son premier WTA 1000 cette saison peut compter, ce sont notamment ses jambes. Qu’elle peut faire mouliner au point de produire autant d’énergie qu’un champ d’éoliennes et réussir des séquences défensives épastrouillantes.
En outre, pour la rassurer, si besoin en est, il n’est pas nécessaire de dépasser le mètre soixante-dix pour triompher en Grand Chelem. Ces dernières saisons, Ashleigh Barty et Simona Halep l’ont prouvé. En montant, en plus, sur le trône d’un circuit WTA qu’elles ont pu toiser du haut de leurs 1,66 m et 1,68 m respectifs.