Dodin pour revenir au top, Tan et Burel confirmer… Découvrez les sept wild-cards françaises à Roland-Garros
Sept joueuses françaises ont hérité d’une invitation pour le grand tableau de Roland-Garros, qui débute dimanche prochain. Découvrez qui elles sont et ce qu’elles peuvent viser.
Océane Dodin, renaître en Grand Chelem
Âge : 24 ans (née le 24 octobre 1996 à Lille, dans le Nord)
Classement : 114e
Profil : Droitière, revers à deux mains
Son parcours : Très en vue chez les jeunes puisqu’elle avait été double championne de France des 15-16 ans en 2012 (face à Fiona Ferro) puis des 17-18 ans en 2014, elle a fait des débuts chez les pros aussi fracassants que sa frappe de balle n’est assourdissante.
Gagnante du tournoi de Quebec City en 2016 à même pas 20 ans, classée dans le top 50 l’année suivante, elle a vu ensuite son ascension stoppée par des problèmes d’oreille interne qui lui ont “pourri” deux saisons. Océane était superbement revenue début 2020 avant d’être, cette fois, freinée par le Covid-19. La saison 2021 a été plus compliquée jusque-là puisqu’elle vient seulement de remporter son premier match sur le circuit principal, à Belgrade, face à Kristyna Pliskova. A Strasbourg, elle a abandonné au premier tour en prévision de Roland-Garros.
Entre-temps, la Nordiste a fait appel à un coach, Thomas Drouet, pour suppléer son père, Frédéric, qui l’avait fait débuter en Martinique, où il était professeur de tennis et d’EPS, et qui l’a toujours entraînée ensuite.
Ce serait quoi, pour elle, un bon Roland ? Voilà bientôt quatre ans, depuis l’US Open 2017, qu’elle n’a plus gagné de match en Grand Chelem. Il est temps que ça cesse. Malgré une entrée en lice ardue, on lui souhaite une victoire, et même deux pour atteindre son premier 3e tour dans un tournoi majeur.
Son adversaire au premier tour : Madison Keys, 24e mondiale et tête de série numéro 23
Clara Burel, pour la confirmation
Âge : 20 ans (née le 24 mars 2001 à Rennes, en Ille-et-Vilaine )
Classement : 146e
Profil : Droitière, revers à deux mains
Son parcours : Plus vraiment besoin de la présenter depuis notamment son superbe parcours lors du dernier Roland-Garros où, titulaire d’une wild-card, elle était devenue à 19 ans la plus jeune Française à atteindre le 3e tour à Paris depuis Alizé Cornet en 2008. Une sorte de renaissance pour la Bretonne qui, après avoir été sacrée championne du monde juniors en 2018, et été appelée par Yannick Noah en Fed Cup cette année-là, avait vu sa progression sérieusement entravée l’année suivante à cause d’une opération au poignet.
Une renaissance bien confirmée depuis : la protégée d’Alexia Dechaume et Thierry Champion a été quart-finaliste à Lyon cette année et vient tout juste de remporter l’ITF “60 000 $” de Saint-Gaudens. A 20 ans, son potentiel physique s’accorde de mieux en mieux à son tennis subtil et raffiné.
Ce serait quoi, pour elle, un bon Roland ? Elle n’était pas loin de la deuxième semaine l’an dernier. Même si cela paraît encore ambitieux, elle nous en semble capable…
Son adversaire au premier tour : Danka Kovinic, 62e mondiale
Harmony Tan, la quête d’une première victoire en Grand Chelem
Âge : 23 ans (née le 11 septembre 1997 à Paris)
Classement : 151e
Profil : Droitière, revers à deux mains
Son parcours : Elle est sans doute la joueuse française de l’élite qui a le plus progressé lors d’une première partie de saison 2021 particulièrement faste. Un premier titre dans un “60 000 $” à Andrezieux-Bouthéon pour commencer l’année, une première demi-finale sur le circuit principal à Bogota en avril, puis tout récemment une demi-finale au “115 000 $” de Saint-Malo… En cinq mois, la Parisienne aux origines sino-cambodgiennes a gagné près de 100 places WTA, ce qui n’est pas rien dans cette période de classement gelé. Vainqueure de la Belge Alison Van Uytvanck à Strasbourg, elle a abandonné après la perte du premier set contre la Néerlandaise Arantxa Rus.
Formée au sein de la Ligue du Val-de-Marne et désormais entraînée par Nathalie Tauziat et Pierre Bouteyre, cette passionnée de surf et de piano, qui a lancé très tôt sa carrière pro sans s’attarder chez les juniors, jouera son troisième Roland-Garros d’affilée en tant que wild-card “tableau”. Elle n’a pas eu de chance au tirage jusque là, battue par Amanda Anisimova (future demi-finaliste) en 2019 et Daria Kasatkina en 2020.
Ce serait quoi, pour elle, un bon Roland ? Son jeu offensif et varié, qu’elle sait moduler au gré des surfaces, est suffisamment arrivé à maturité pour lui permettre de gagner son premier match en Grand Chelem. Voire un deuxième dans la foulée.
Son adversaire au premier tour : Alizé Cornet, 65e mondiale
Chloé Paquet, faire encore mieux qu’en 2017
Âge : 26 ans (née le 1er juillet 1994 à Versailles, dans les Yvelines)
Classement : 248e
Profil : Droitière, revers à deux mains
Son parcours : Formée à la Ligue des Yvelines dont elle est originaire, Chloé a vécu l’un des plus grands moments de sa carrière à Roland-Garros puisqu’elle y avait remporté son premier match en Grand Chelem en 2017, face à Krystina Pliskova, avant d’opposer une très belle résistance à Caroline Garcia.
Cette joueuse élancée, athlétique et puissante, dotée d’un bon coup droit, est l’une des membres émérites de la grande famille Paquet : elle est la nièce issue de germain de Virginie Paquet, qui a flirté avec le top 200 dans les années 80 et qui est elle-même la maman d’Arthur Rinderknech, autre wild-card française de ce Roland.
Coachée depuis plusieurs années par Stéphane Charret, Chloé a une source de motivation supplémentaire toute trouvée à Roland-Garros : elle joue à deux pas du Parc des Princes, l’antre du PSG, dont elle est un fan inconditionnelle.
Ce serait quoi, pour elle, un bon Roland ? Passer un tour à Roland, c’est fait. Pourquoi pas deux cette année ?
Son adversaire au premier tour : Magda Linette, 48e mondiale
Diane Parry, sur la terre de ses premiers exploits
Âge : 18 ans (née le 1er septembre 2002 à Nice, dans les Alpes-Maritimes)
Classement : 307e
Profil : Droitière, revers à une main
Son parcours : Dire qu’elle évolue à la maison quand elle joue à Roland-Garros n’est pas une vaine expression dans son cas. Diane Parry a grandi à deux pas du stade, à Boulogne-Billancourt, où elle est née et a appris à jouer, au TCBB, avant d’intégrer le CNE à l’âge de 14 ans.
Fatalement, c’est à Roland-Garros qu’elle a signé ses premiers gros coups d’éclat, passant un tour en qualifs en 2018 à 15 ans, et surtout un tour dans le grand tableau l’année suivante, à 16 ans, ce qu’aucune joueuse plus jeune n’avait fait depuis la Portugaise Michelle Larcher de Brito en 2009 ! Sacrée championne du monde juniors lors de cette même année 2019, la Boulonnaise au revers à une main “à la Mauresmo”, entraînée par l’Espagnol Gonzalo Lopez Sanchis, s’est malheureusement blessée récemment aux adducteurs. Mais attention : la demoiselle est du genre à honorer ses invitations…
Ce serait quoi, pour elle, un bon Roland ? On sait qu’elle est capable d’élever son niveau dans les grands moments. On aimerait la voir s’étalonner face à une forte tête, et pourquoi pas la battre.
Son adversaire au premier tour : Aliaksandra Sasnovich, 103 mondiale
Elsa Jacquemot, la gestion des émotions
Âge : 18 ans (née le 3 mai 2003 à Lyon, dans le Rhône)
Classement : 493e
Profil : Droitière, revers à deux mains.
Son parcours : Les feux des projecteurs s’étaient braqués sur elle lors de l’édition 2020 de Roland-Garros, où elle était devenue la première Française à triompher chez les juniors depuis Kristina Mladenovic en 2009. Un titre qui lui avait ouvert une voie royale vers un autre titre, celui de championne du monde juniors.
En revanche, Elsa Jacquemot avait mal géré, elle l’avoue, la wild-card “tableau” qu’elle avait (déjà) obtenue, s’inclinant sèchement au 1er tour face à une joueuse qualifiée. Trop d’émotions, de pression aussi… Alors qu’elle venait juste de battre sa première top 100, elle ne s’était pas donné le droit jouer avec la fameuse insouciance de celle qui n’a rien à perdre, comme cela avait été le cas en 2019 où elle avait passé un tour en qualifications. Ou comme lorsqu’elle avait passé un tour au tournoi ITF d’Amiens en mars 2018, à seulement 14 ans.
Une “erreur” que cette proche de Caroline Garcia – Lyonnaise comme elle -, entraînée au sein de la All In Academy de Thierry Ascione, mettra tout en œuvre pour ne pas commettre à nouveau. Si c’est le cas, son esprit combatif et son tennis assez percutant, bien adapté à la terre battue, pourront s’exprimer à plein.
Ce serait quoi, pour elle, un bon Roland ? Elle n’a encore jamais gagné un match sur le circuit principal, restons donc mesurés. Résister à l’étoile montante Elena Rybakina serait déjà une belle performance.
Son adversaire au premier tour : Elena Rybakina, 22e mondiale et tête de série numéro 21
Océane Babel, 16 ans et la découverte du “grand” Roland !
Âge : 17 ans (née le 26 février 2004 à Epinay-sur-Seine, en Seine-Saint-Denis)
Classement : 1047e
Profil : Gauchère, revers à deux mains
Son parcours : Si ses origines sont guadeloupéennes, elle a grandi et appris à jouer à Sarcelles, dans le Val d’Oise, où elle a été rapidement repérée par sa Ligue. Après avoir été sacrée championne de France en 13 ans puis 14 ans en 2017 et 2018, elle a intégré le Centre national d’entraînement, où elle est suivie par Noëlle van Lottum.
Océane Babel, qui fait partie des meilleures mondiales juniors après avoir atteint les quarts à Roland-Garros en 2020 et remporté un gros tournoi (Grade A) au Brésil en mars dernier, n’a encore jamais joué sur le circuit principal mais son jeu de gauchère puissant et complet peut lui permettre de causer rapidement quelques dégâts. Grande et athlétique, celle qui aime à dire qu’elle a commencé le tennis par hasard en jouant sur sa Wii, et qui a par ailleurs beaucoup pratiqué le piano, a des atouts à faire valoir.
Ce serait quoi, pour elle, un bon Roland ? Qu’importe le tirage et le résultat, le but pour elle, comme le lui a un jour conseillé son idole Venus Williams, sera de jouer sans peur et sans reproche. Son vrai objectif, de toute façon, ce sera les juniors.
Son adversaire au premier tour : Elina Svitolina, 6e mondiale et tête de série numéro 5