“Non, mes attentes n’ont pas changé” – après sa victoire contre Herbert, Djokovic ne s’enflamme pas

À Roland-Garros, Novak Djokovic dispute son sixième tournoi de l’année. Sans avoir gagné aucun des cinq précédents. Une anomalie par rapport à ses standards. Depuis son premier titre ATP à Amersfoort en juillet 2006, ça ne lui été arrivé qu’une fois. En 2018. Et encore, c’était dû à une phase de rodage après être revenu à la compétition en début d’année suite à six mois d’absence en raison d’une blessure au coude. Et s’il avait été sorti en quart de finale à Paris par Marco Cecchinato, il avait retrouvé les sommets dès Wimbledon.

Plus surprenant encore, il n’a toujours pas disputé la moindre finale, et il a subi des défaites face à des joueurs comme Luca Nardi à Indian Wells, Alejandro Tabilo à Rome et Tomáš Macháč la semaine passée à Genève. Un type d’adversaire certes très bon, mais contre lequel il nous avait habitués à s’en sortir même sans être au top de sa forme.

J’ai peu d’attentes et beaucoup d’espoirs

Novak Djokovic

Résultat, en arrivant à Paris, le numéro 1 mondial a reconnu ne pas être dans l’état de confiance qu’il aurait souhaité atteindre avant de défendre son titre. “J’ai peu d’attentes et beaucoup d’espoirs”, avait-il expliqué dimanche. “J’ai presque honte de dire quelles sont mes attentes. Vous savez, pour moi, tout ce qui n’est pas un titre n’est pas satisfaisant. Il en a toujours été ainsi. Je sais que ça peut paraître arrogant à beaucoup de gens, mais je pense que ma carrière le prouve.”

“L’une des principales raisons pour lesquelles je continue à jouer au plus haut niveau est d’essayer d’écrire l’histoire de ce sport et de remporter les plus grands titres, dont celui de Paris”, avait-il ajouté. “C’est pourquoi mes espoirs et mes objectifs sont toujours les mêmes, mais je dois revoir mes attentes à la baisse.”

Non, mes attentes n’ont pas changé.

Novak Djokovic

Mardi soir, sous le toit du court Philippe-Chatrier, l’homme aux 24 titres du Grand Chelem s’est imposé en trois manches face à un bon Pierre-Hugues Herbert produisant un tennis porté vers l’avant et fait de nombreuses variations. Victoire 6-4, 7-6³, 6-4 en 2h31 face au 142e mondial. De quoi l’aider à modifier ses attentes ?

“Non, mes attentes n’ont pas changé”, a-t-il répondu en conférence de presse. “À Monte-Carlo, Rome et Genève, j’avais très bien commencé, en jouant très bien mes premiers matchs. Puis, lors des suivants, ça a été assez différent (sourire). Donc je ne veux pas m’enflammer.”

Je pense avoir fait une bonne performance…

À Monaco, le Belgradois avait collé un 6-1, 6-2 à Roman Saffiulin, puis battu Lorenzo Musetti 7-5, 6-3, et Alex de Minaur 7-5, 6-4, avant de s’incliner 6-4, 1-6, 6-4 contre Casper Ruud en demi-finale. En Italie, il avait infligé un 6-3, 6-1 à Corentin Moutet, avant de s’écrouler, 6-2, 6-3, devant Alejandro Tabilo. En Suisse, la semaine passée, il avait vaincu Yannick Hanfmann 6-3, 6-3 et Tallon Girekspoor 7-5, 6-1, avant d’être stoppé 6-4, 0-6, 6-1 par Tomáš Macháč aux portes de la finale.

“Je pense avoir fait une bonne performance, solide”, a-t-il analysé après son succès contre Herbert. “Évidemment, ça aurait pu être mieux, notamment au retour. Mais félicitations à lui (Pierre Hugues Herbert) aussi, pour avoir bien servi, en variant. Chaque fois que je reculais sur sa deuxième balle, il le voyait et montait. Son kick (au service) est extraordinaire. L’un des meilleurs que j’ai affrontés dans ma carrière (c’était la deuxième fois qu’ils s’affrontaient, après la victoire de Djokovic à Bercy en 2013).”

…mais ce n’est que le début.

Novak Djokovic

“Il est très talentueux, il varie dans le jeu, il vient au filet”, a-t-il continué. “Il a une main incroyable. Mais j’ai réussi à gagner en trois sets, en produisant mon meilleur tennis dans les moments importants, comme lors du tie-break. Je suis ravi d’avoir débuté le tournoi de cette manière, et de la façon dont je me suis senti sur le court comparé aux semaines précédentes. Je vais dans la bonne direction, oui, mais ce n’est que le début.”

Au deuxième tour, Novak Djokovic affrontera Roberto Carballes Baéna. Un Espagnol de 31 ans, 63e mondial, adepte du contre et des rallyes de fond de court, contre lequel il a remporté ses deux précédents affrontements. 6-3, 6-4, 6-0 sur le dur de l’Open d’Australie l’an passé, et 6-4, 6-1, 6-4 sur celui de l’US Open en 2019. L’adversaire parfait pour continuer à se régler. A priori.

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