Mahut et Herbert enflamment Roland-Garros pour y décrocher leur deuxième titre
Nicolas Mahut et Pierre-Hugues Herbert ont décroché samedi leur deuxième titre en double à Roland-Garros, leur cinquième en Grand Chelem, aux dépens d’Alexander Bublik et Andrey Golubev (4-6, 7-6, 6-4). La paire française est ainsi entrée dans l’histoire du tennis tricolore.
Roland-Garros (DH) – Finale
Mahut-Herbert (N°6) battent Bublik-Golubev : 4-6, 7-6, 6-4
- L’information principale : Nicolas Mahut et Pierre-Hugues Herbert ont remporté leur deuxième titre à Roland-Garros, le cinquième en Grand Chelem.
- Vous apprendrez aussi : Les Français sont encore passés tout près de la défaite avant de renverser la paire kazakhe.
- Pourquoi il faut lire cet article : Parce que le tennis français a vécu un moment d’émotion intense sur le court Philippe-Chatrier.
Cette fois, les larmes étaient de joie pour Nicolas Mahut et Pierre-Hugues Herbert. Près de deux ans après leur dernière finale en Grand Chelem, perdue à Wimbledon en 2019, les Français ont décroché samedi leur cinquième titre en Majeur. Ils ont renversé les Kazakhs Alexander Bublik et Andrey Golubev pour s’imposer en finale du tableau de double messieurs à Roland-Garros (4-6, 7-6, 6-4).
Avec deux titres à Paris, après celui de 2018, Mahut et Herbert ont écrit l’histoire du tennis français en devenant la première paire tricolore dans l’ère Open à s’être imposée plusieurs fois à domicile. Le jour où Luca van Assche est sorti vainqueur du tournoi garçons chez les juniors où les quatre demi-finalistes étaient français et où Arthur Fils et Giovanni Mpetshi Perricard ont remporté le double chez les juniors, ça met du baume au coeur du tennis tricolore. Lui qui était abimé par une quinzaine catastrophique dans les deux tableaux de simples chez les seniors.
Mahut et Herbert ont joué avec le feu samedi. Mais ils en avaient pris l’habitude depuis le début du tournoi. Les têtes de série numéro 6 n’avaient gagné qu’un seul de leurs cinq premiers matchs en deux sets. Ils avaient concédé le premier set 6-0 en huitième de finale contre Robin Haase et Jan-Lennard Struff pour finalement s’imposer au tie-break. Ils étaient surtout revenus de très loin au tour précédent contre Juan Sebastian Cabal et Robert Farah, têtes de série numéro 2, qui menaient 7-6, 5-3 avant d’obtenir trois balles de match sur le service des Français. Ces derniers les avaient sauvées pour finalement s’en sortir.
Mahut-Herbert étaient encore dos au mur
Il y avait dès lors le sentiment que Mahut et Herbert avaient fait le plus dur. D’autant que Bublik et Golubev, paire formée seulement cette année en ayant atteint les quarts de finale à l’Open d’Australie, n’étaient pas programmés pour atteindre la finale, de l’aveu même de Bublik à l’arbitre de chaise avant la rencontre. “La situation est comique”, souriait celui qui est 37e mondial en simple. Sans pression, les Kazakhs ne se sont pas présentés en victimes expiatoires pour autant, devant un court Philippe-Chatrier rempli de 5 000 personnes quasiment toutes acquises à la cause de leurs adversaires du jour.
Ce sont même eux qui sont le mieux entrés dans le match. Très solides sur leur service (71% de première balle, 80% de points gagnés derrière la première), Bublik et Golubev ont mis la pression d’entrée à Mahut-Herbert, qui ont cédé deux fois de suite leur service pour se retrouver menés 5-2. Leur réaction pour reprendre un break de retard n’a pas suffi pour éviter la perte du premier set. Pour la troisième fois du tournoi, les Français se retrouvaient donc dans cette situation. Et elle s’est encore compliquée quand ils ont été breakés à 4-4 par les Kazakhs, alors en position de servir pour le match.
Et maintenant, l’or olympique ?
Mais le changement de côté a certainement fait cogiter Golubev et Bublik, au service pour ce jeu crucial. Il y a passé peu de premières et les Français se sont engagés pleinement en retour, à l’image d’un Herbert solide pour faire basculer la rencontre. Le débreak réalisé, en pleine confiance et portée dans une ambiance bouillante, la paire tricolore a enchaîné pour réaliser un tie-break de toute beauté, où leur jeu de spécialistes du double s’est pleinement exprimé.
Après l’avoir gagné 7-1, les Français n’ont pas déroulé pour autant contre des Kazakhs accrocheurs. Ce sont même eux qui ont obtenu les premières balles de break du troisième set, à 2-1. Mais Mahut et Herbert ont tenu bon pour concrétiser, eux, leur troisième occasion de la manche, à 3-3. Dès lors, plus rien ne pouvait les empêcher d’aller conquérir leur cinquième titre du Grand Chelem, en plus du Masters remporté en 2019. Dans la foulée de la rencontre, Fabrice Santoro s’es déjà tourné vers cet objectif qui les obsède : l’or olympique à Tokyo, le seul grand titre qui manque à leur palmarès. Histoire de se faire une place encore plus grande dans les livres d’histoire du tennis français.