Moya se confie sur les doutes de Nadal : “II y a eu beaucoup de moments où il a dit : ‘Je ne peux plus'”
Dans une interview accordée à L’Equipe, Carlos Moya a évoqué les moments compliqués vécus par Nadal ces trois derniers mois.
Malgré sa défaite au premier tour de Roland-Garros, une première dans sa carrière, Rafael Nadal a mis tout le monde d’accord sur sa capacité à revenir au plus haut niveau. Même s’il a pris trois sets par le numéro quatre mondial Alexander Zverev, l’Espagnol a eu un break d’avance dans les deuxième et troisième manches et a eu des occasions pour faire basculer la rencontre.
Le joueur de 37 ans s’est d’abord rassuré sur le plan physique, en soulignant le fait qu’il pouvait désormais s’entraîner et bouger dans limitations, une belle première depuis son retour de blessure. Il s’est ensuite rassuré sur le plan tennistique. Rafael Nadal frappe très bien dans la balle et aurait pu faire chuter beaucoup d’autres joueurs présents dans le tableau finale de Roland-Garros.
Mais pour en arriver là, l’Espagnol a beaucoup souffert mentalement et physiquement. Dans une interview accordée au journal L’Equipe ce jeudi, son entraîneur Carlos Moya est revenu plus en détails sur le chemin parcouru par son poulain de février jusqu’à sa participation à Roland-Garros. On y apprend que Rafael Nadal a parfois pensé à tout stopper.
“Il y a eu des jours où on ne pouvait quasiment rien faire. À Manacor (sur l’île de Majorque, aux Baléares), il y a eu des entraînements très courts (sourire). Sur le chemin, il s’est passé beaucoup de choses. Pas seulement avant Barcelone, mais aussi depuis un mois et demi. Il a fallu faire avec des creux, des contretemps, des petites blessures qui ont ralenti le processus et ne nous ont pas permis d’avancer comme on l’aurait souhaité.”
C’est quelque chose que l’on n’avait encore jamais entendu
Carlos Moya
« Aux entraînements, quand la douleur revenait, quand il n’a pas pu jouer Indian Wells, quand il n’a pas pu aller à Monte-Carlo… C’est pour cela aussi qu’on va à Barcelone, tout en sachant qu’il n’est pas prêt. Pour qu’il retrouve simplement le circuit et parce que pour espérer aller à Roland-Garros, c’est ce qu’il fallait faire. Mais iI y a eu beaucoup de moments où il a dit : “Je ne peux plus ».
« J’ai toujours pensé qu’il ne fallait pas prendre de décisions dans les moments chauds, que tu fus très triste ou très heureux. Nous savions quand il disait cela, “je ne peux plus”, que les heures qui allaient passer ensuite, il allait y penser et continuer. On l’écoutait, on respectait son moment et le jour suivant, on retournait s’entraîner, en oubliant un peu cela. Mais, c’est quelque chose que l’on n’avait encore jamais entendu. Après Barcelone, il n’a plus dit ce genre de choses, même durant les moments un peu critiques à Rome. Ce fut dur, mais il était dans l’envie de continuer. »
Rafael Nadal a été conformé dans son idée de poursuivre sa carrière après sa défaite à Roland-Garros contre Alexander Zverev. L’Espagnol aime voyager avec sa famille et n’a pas fermé la porte à un retour à Paris en 2025. Son objectif principal reste d’être compétitif cet été aux Jeux Olympiques qui auront lieu chez lui, Porte d’Auteuil, dans son royaume. Raison de plus pour briller.