Le rêve éveillé de Fabrice Martin
En finale du double de Roland-Garros ce samedi aux côté de Jérémy Chardy, Fabrice Martin vit un conte de fées après avoir passé sa carrière dans l’anonymat.
A 32 ans, Fabrice Martin entre enfin dans la lumière. Le 58eme joueur mondial en double n’avait jamais connu mieux qu’un huitième de finale en Grand Chelem avant cette finale de Roland-Garros 2019 aux côtés de Jérémy Chardy. Avant de se consacrer pleinement au double en 2013, le natif de Bayonne avait tenté l’aventure en simple sans connaître la réussite qu’il espérait. Avec une 228eme place mondiale comme meilleur classement, ce grand gabarit (1,98m) était contraint de vivre dans l’anonymat du circuit avec des moyens financiers souvent limités. « En simple, j’ai donné mon maximum. J’ai fait des qualifs de Grand Chelem, j’ai fait des bons résultats en Challengers, mais je sentais que pour le top 100, j’avais quelques failles dans mon jeu. J’avais un jeu vers l’avant qui se prêtait bien au double », commentait-il après sa victoire jeudi en demi-finale face à la paire colombienne Cabal-Farah.
Pote d’enfance avec Chardy
La réussite de Martin doit beaucoup à son association avec Chardy. Ensemble, les deux hommes ont déjà remporté trois titres, dont deux cette année à Marseille et Estoril. Complices, les deux natifs des Pyrénées-Atlantiques (Chardy est né à Pau et Martin à Bayonne), se connaissent depuis l’enfance et ont développé une vraie amitié au fil des années. « Je le connais depuis plus longtemps que ma femme (rires) (…) Je suis content de pouvoir partager ces émotions avec lui. Il n’y en a pas beaucoup sur le circuit, des vrais amis. Quand on n’est pas ensemble, on s’appelle tous les jours. On savoure beaucoup plus les moments d’émotions et de victoires. On est complémentaires, on a cette force mentale aussi », explique Chardy au sujet de cette relation particulière.
Un parcours canon
Les deux hommes ont désormais rendez-vous ce samedi avec l’histoire, avec la perspective de remporter Roland-Garros au bout de leur finale face à la paire allemande Krawietz-Mies. Pas de quoi effrayer les deux compères qui ont déjà sorti sur leur passage pas moins de quatre têtes de série (dont la paire Kubot-Melo, tête de série 1). « Il ne nous reste plus qu’un match à gagner. Ce serait quelque chose d’unique, de très spécial de gagner Roland-Garros », reconnaît Chardy qui se retrouve presque là par hasard après avoir toujours érigé le simple en priorité dans sa carrière. « Ça a toujours été mon rêve de jouer Roland-Garos, donc rien que d’être en finale c’est déjà exceptionnel », explique de son côté Martin qui avait effectué une galipette en guise de célébration jeudi après leur victoire. On a hâte de voir quelle acrobatie sera effectuée en cas de titre ce samedi.