L’arbitrage électronique doit-il faire son apparition sur terre battue ?
Malgré des polémiques régulières, la grande majorité des tournois sur terre battue n’utilise pas l’arbitrage vidéo. Les joueurs militent pourtant pour son instauration rapide.
Cette année encore, on a assisté à plusieurs polémiques entre arbitres et joueurs pour savoir si la balle avait effectivement accroché un bout de ligne. Le fait le plus marquant de cette édition 2020 concerne sûrement Denis Shapovalov. Lors de son deuxième tour face à Roberto Carballe Baena, le Canadien était persuadé que la balle de son adversaire était faute, lui permettant d’obtenir deux balles de match dans la foulée. Jugée bonne par l’arbitre, la balle apparaissait pourtant faute sur la reconstitution proposée par le hawk-eye (disponible uniquement pour les télévisions).
« Quand est-ce que nous aurons le hawk-eye sur terre battue ? » s’interrogeait après le match le gaucher dans un tweet accompagné d’une photo montrant la balle faute de son adversaire.
When will we have Hawkeye on clay? @atptour @rolandgarros pic.twitter.com/neTqwglkbD
— Denis Shapovalov (@denis_shapo) October 1, 2020
A l’instar de Shapovalov, de nombreux autres joueurs du circuit plaident pour l’instauration de la vidéo sur terre. Parmi eux, Dominic Thiem.
« Je soutiens le Hawk-Eye à 100 % pour la terre battue. Les arbitres ne commettent pas forcément des erreurs, parce que parfois on ne voit même pas la marque de la balle, c’est trop difficile. Surtout après un set, parce qu’on nettoie les lignes, on passe le filet sur le court, c’est difficile de voir où sont les marques. Il serait juste pour tout le monde d’utiliser ce système de Hawk-Eye si cela existait sur terre battue. Il faut faire en sorte de l’utiliser et le système Foxtenn à Rio a très bien marché. J’espère que l’année prochaine, nous l’utiliserons pour chaque tournoi sur terre. »
Un essai concluant à Rio
Contrairement aux autres surfaces, la terre battue laisse des traces permettant aux arbitres de juger si la balle est bonne ou non. Avec des traces qui peuvent se chevaucher, ou encore de la terre qui peut se déplacer au moment de l’impact de la balle sur le court, la tâche n’est pas toujours aisée pour les officiels. Le pas de tester la technologie sur ocre a été franchi cette année. Lors du tournoi de Rio en février dernier, le système Foxtenn, qui retranscrit fidèlement l’impact des balles à l’aide de caméras contrairement au hawk-eye (non-homologuée sur terre) dont la marge d’erreur est de 3-4 millimètres, a ainsi fait ses preuves.
Le système devait être de nouveau être mis à l’épreuve à l’occasion du Masters 1000 de Madrid mais le tournoi a finalement été annulé en raison de la pandémie. Du côté des organisateurs de Roland-Garros, on ne semble pas pressé de recourir à la technologie.
« La FFT n’est pas favorable au remplacement des arbitres par les machines. Les traces laissées par la balle sur terre battue sont censées permettre aux arbitres de valider ou d’invalider d’eux-mêmes les annonces des juges de ligne », a ainsi expliqué la direction du tournoi à l’AFP.
On devrait donc encore assister à de longues palabres sur les courts de la Porte d’Auteuil dans les années à venir.