La sœur de Naomi Osaka écrit (puis se rétracte) sur l’origine la réaction de sa sœur
Mari Osaka, la sœur aînée de Naomi Osaka, a indiqué sur Reddit que la volonté de sa sœur de se couper de l’extérieur était née après une remarque d’un membre de sa famille après son premier tour à Rome. Le post a, depuis, été effacé. Il comportait d’évidentes maladresses.
Si vous cliquez sur le lien de ce post paru cette nuit sur le réseau social Reddit, vous aurez la mention « Désolé, cette publication a été supprimée par son auteur ». Mari Osaka, sœur aînée de la numéro deux mondiale Naomi Osaka, pensait sûrement, la nuit dernière, apporter son aide en remettant en contexte la décision d’Osaka de ne plus participer aux conférences de presse à Roland-Garros mais elle a, semble-t-il gaffé.
Tout en affirmant qu’elle « soutient la décision de sa sœur car elle essaie de faire ce qui est le mieux pour elle », les éléments de contexte donnés par Mari Osaka, ancienne 280e mondiale, fragilisent plutôt l’argumentaire de Naomi. La tenante du titre de l’Open d’Australie et de l’US Open se serait, écrit la sœur, sentie blessée par un commentaire d’un membre de sa famille avant de décider de se barricader dans le silence.
Mari Osaka : “Après Rome, elle n’était pas bien mentalement”
« Avant le tournoi (de Roland-Garros), écrit Mari Osaka, un membre de la famille lui a dit qu’elle était mauvaise sur terre battue. A chaque conférence de presse, il lui est dit qu’elle a de mauvaises stats sur terre battue. Après sa défaite (au premier tour) à Rome (contre Jessica Pegula), elle n’était pas bien mentalement. Sa confiance était au plus bas et je pense qu’elle était très marquée par le sentiment général autour d’elle qu’elle était mauvaise sur terre. C’est faux mais elle sait que si elle veut gagner à Roland-Garros, elle doit y croire elle-même, c’est le point de départ de tous les sportifs de haut niveau : y croire. Donc sa solution a été de décréter un black out, de ne rien laisser passer de ce qui pourrait faire naître le doute en elle. »
Les joueurs et joueuses de tennis ne sont pas payés quand ils font des conférences de presse. Ils ne sont payés que quand ils gagnent des matches.
Mari Osaka
Mari Osaka précise que cette abondance de doute est ce qui justifie que Naomi Osaka emploie le terme de « santé mentale » dans ses arguments, même si « les gens pensent qu’il faut être en dépression ou souffrir de déséquilibres pour justifier ce terme. »
La sœur de Naomi écrit aussi une phrase, depuis très commentée pour sa maladresse et son inexactitude : « Les joueurs et joueuses de tennis ne sont pas payés quand ils font des conférences de presse. Ils ne sont payés que quand ils gagnent des matches. » Cette phrase est censée désamorcer l’argument selon lequel Osaka « sèche » les conférences de presse car elle en a les moyens.
Or, Naomi Osaka aurait bel et bien encaissé 60.000 euros en cas de défaite au premier tour dimanche, comme tous les battus. Et par ailleurs le prize money est versé aux joueurs contre le respect des règles de participation au tournoi, dans lequel figure une conférence de presse après chaque rencontre. C’est le non-respect de ses engagements contractuels qui a poussé les quatre tournois du Grand Chelem à menacer publiquement Osaka de disqualification, voire de suspension, en cas de réitération de son attitude.
Mari Osaka, dans un deuxième temps : “J’ai déconné”
La lecture des scripts de la conférence de presse de Naomi Osaka après sa défaite contre Jessica Pegula (7-6, 6-2) confirme aussi que les questions des journalistes à la Japonaise n’avaient rien de blessant et que sa décision brutale est respectable mais difficile à défendre sur le fond.
Après avoir supprimé son post, Mari Osaka a ajouté un court message. “OK j’ai déconné (‘I fucked up’, ndlr). Mon message est horriblement mal passé auprès de personnes qui luttent pour la santé mentale. Je n’avais pas réalisé que Naomi avait beaucoup de merde à gérer et se battait très honnêtement pour la cause de la santé mentale. Maintenant les gens réagissent en mode : ‘elle ne supporte pas la critique’. Désolée Naomi, j’ai probablement empiré la situation.”
Naomi Osaka avait auparavant répondu en des termes généraux et elliptiques, sur les réseaux sociaux, à la menace de disqualification dont elle fait face : « La colère traduit un déficit de compréhension. Le changement rend les gens mal à l’aise. » Les posts Reddit approximatifs aussi, semble-t-il.