Djokovic : “Quand Nadal sautait partout, ça m’énervait et ça m’intimidait”
Au cours de l’émission 60 Minutes sur CBS, Novak Djokovic a notamment parlé de sa rivalité avec Rafael Nadal.
Novak Djokovic est une machine. Un cyborg inusable, réglé au millimètre. Un Terminator, même, tant il semble être capable de défier les lois du temps. Et son cerveau est un véritable ordinateur. Il enregistre tout ; n’importe quel détail pouvant être utile à son seul objectif : battre cet enquiquineur situé de l’autre côté du filet et qui s’est mis en tête de l’empêcher de gagner.
“S’il n’y a pas de contacts physiques au tennis, il y a beaucoup de contacts visuels”, a-t-il expliqué lors de l’émission 60 Minutes diffusée sur CBS dimanche. “Quand on change de côté, qu’on est assis sur le banc et que l’écran géant montre l’adversaire en train de boire, je regarde. J’observe comment il boit, s’il transpire plus que d’habitude, s’il respire profondément ou non. Je regarde aussi comment il communique avec son équipe. Tous ces éléments ont vraiment un impact sur la performance et le jeu en lui-même.”
Les routines de Nadal ont eu un impact sur Djokovic
Cette façon de décortiquer les routines de l’adversaire, de disséquer ses moindres faits et gestes pour finir par autopsier son tennis, a aussi été à double tranchant au début de sa carrière. Notamment face à celui qui est devenu son plus rival : Rafael Nadal.
“J’ai joué contre Nadal à Roland-Garros, son vestiaire était à côté du mien”, a-t-il expliqué en répondant aux question de Jon Wertheim. “Avant d’entrer sur le court, Nadal (comme à son habitude) sautait partout, faisait des sprints dans les vestiaires et, bien qu’on essayait de se laisser de l’espace, je pouvais même entendre la musique provenant de son casque.”
Tout ça m’énervait et m’intimidait, Mais ça m’a aussi motivé à trouver mes propres trucs afin de montrer que j’étais prêt pour pour la guerre.
Novak Djokovic
“Tout ça m’énervait”, a-t-il confié. “Au début de ma carrière, ça m’intimidait. Et je n’avais pas compris à quel point ça faisait partie du scénario. Mais ça m’a aussi motivé à trouver mes propres trucs afin de montrer que j’étais prêt pour la bataille, pour la guerre.”
Le Serbe a affronté l’Espagnol pour la première en 2006. Il avait alors abandonné à 6-4, 6-4 contre lui en quart de finale de Roland-Garros. Jusqu’à l’été 2009, après ses 18 premiers duels contre le surnommé “Rafa”, “Nole” était mené 14 victoires à 4, et 4 à 0 en Grand Chelem.
Nadal – Djokovic, ou la plus grande rivalité de l’histoire du tennis masculin
Depuis, le Belgradois, s’il est toujours derrière en Grand Chelem – 11-7 pour Nadal – a renversé la tendance au total de leur 59 confrontations : 30 succès à 29. Au fils des ans, les deux hommes ont établi la rivalité la plus importante de l’histoire du tennis masculin au nombre de matchs disputés, le Majorquin ayant remporté le dernier, en quart de finale de Roland-Garros 2022.
Au détail par surface, Nadal s’est largement échappé sur terre battue – 20-8 –, alors que Djokovic a nettement pris les rênes sur dur extérieur – 16-5 –, et l’avantage sur dur intérieur – 4-2. Sur gazon, face-à-face à l’équilibre : 2-2. Des chiffres surement bien enregistrés dans le disque dur du robot (sur)humanoïde à la carrière encore plus dorée et brillante que le châssis de C-3PO.