De la défaite contre Rublev en Australie, à la délivrance contre Cerúndolo à Paris : comment Rune a appris à gagner en cinq sets
En conférence de presse, Holger Rune a expliqué comment sa défaite au super tie-break contre Andrey Rublev en huitième de finale de l’Open d’Australie lui a permis de s’imposer face à Francisco Cerúndolo à Roland-Garros, au même stade de la compétition, au jeu décisif du cinquième set.
“La folie, c’est de faire toujours la même chose et de s’attendre à un résultat différent” – Albert Einstein
Holger Rune n’est donc pas fou. En début de saison, en huitième de finale de l’Open d’Australie contre Andrey Rublev, Holger avait servi pour le match à 5-4 dans le cinquième puis mené 7-3 dans le super tie-break avant de s’incliner. Lundi, au même stade de la compétition face à Francisco Cerúndolo il a vécu un scénario similaire sur certains aspects.
Alors qu’il était à 5-4 sur son engagement dans l’ultime manche, le Danois de 20 ans n’est retrouvé embarqué dans un jeu décisif. Mais cette fois, il en est sorti vainqueur pour remporter le premier duel en cinq sets de sa carrière, à sa troisième tentative. Une cap passé en s’appuyant sur les “traumas” de janvier. “Oui, l’expérience a aidé”, a-t-il confié en conférence de presse. “La défaite difficile à encaisser contre Rublev m’a aidé à gagner aujourd’hui (lundi). En commençant le super tie-break, j’ai repensé à celui contre Rublev. Je me suis dit d’essayer des choses différentes, car ce que j’avais fait à Melbourne n’avait pas fonctionné.”
J’ai repensé au match contre Rublev, et je me suis dit de changer quelque chose, de prendre du plaisir.
Holger Rune
Ce qu’il a changé sur l’ocre de la porte d’Auteuil a surtout concerné l’approche mentale de ce moment clef. “J’ai appris quelque chose de ce match en Australie”, a-t-il expliqué. “Au début du jeu décisif, je me suis dit que je devais profiter de cet instant, prendre du plaisir, d’essayer de jouer mon tennis. Pour, au moins, sortir du court avec le sourire, car j’ai disputé un bon match. Parce qu’en pensant trop à perdre ou gagner, vous commencer à être tendu. J’essaie de rester positif et de voir comme ça se passe.”
Pour le moment, pas trop mal. De quoi l’emmener pour la deuxième saison consécutive en quart de finale de Roland-Garros. Et y défier, comme l’an passé, Casper Ruud. Et si son parcours 2022 s’était arrêté, avec un clash, contre le Norvégien, sa victoire face à Stéfanos Tsitsipás au tour précédent l’avait déjà révélé aux yeux du grand public. Y compris sur le plan de l’ambition : en conférence de presse, il avait affiché publiquement son objectif de devenir numéro 1 mondial.
Le chemin est encore long pour devenir numéro 1 mondial, mais je crois que je peux le faire.
Un an après, se sent-il plus proche de ce but ? “Non, le chemin est encore long”, a-t-il répondu. “. (…) Je pense toujours que je suis capable d’accomplir ce que je veux accomplir. Mais, comme je l’ai dit, le chemin est encore long. Si on regarde les points (au classement ATP), c’est toujours possible. Je vais devoir donner tout ce que j’ai en moi, et, oui, je crois que je peux le faire.”
Actuellement 6e mondial, Holger Rune compte 2240 points de retard sur le roi Carlos Alcaraz. Sachant qu’un sacre en Majeur rapporte 2000 unités, pas besoin d’être Albert Einstein pour faire un calcul et en tirer des conclusions. “Pour être numéro 1 mondial, il faut être capable de gagner un titre en Grand Chelem, ce que je n’ai pas encore fait.”, a analysé le protégé de Lars Christensen et Patrick Mouratoglou. “J’ai une opportunité ici, mais je dois me concentrer sur un match après l’autre”.