Paire quitte Roland-Garros en larmes après un beau combat contre Ruud

La tête sous la serviette, Benoît Paire s’est laissé aller à ses émotions. A peine battu par Casper Ruud au premier tour de Roland-Garros lundi (5-7, 6-2, 6-1, 7-6), le Français a craqué et a quitté le court Simonne-Mathieu en larmes. Non sans un dernier salut et une ultime ovation d’un public avec lequel il a communié pendant trois heures. C’est ce qui lui avait tant manqué pendant des mois sur le circuit.

Face à Ruud, tête de série numéro 15 du tournoi et auteur d’une excellente saison sur terre battue (titré à Genève, demi-finaliste à Monte-Carlo, Munich et Madrid), Paire était loin d’être le favori. Mais il a sorti un vrai match pour rivaliser avec le Norvégien. Le 40e joueur mondial a même réussi à empocher la première manche, alors qu’il était mené 3-0, et avait concédé deux balles de set sur son service à 5-4. Mais après les avoir écartées, il avait breaké Ruud et conclu dans la foulée.

En manque de rythme et de repères, Paire est retombé dans ses travers dans les deux sets suivants. Il est redevenu plus passif et a commis 29 fautes directes pour seulement 14 coups gagnants. Sans être génial, Ruud a serré le jeu pour passer devant au score. Il a surtout eu le mérite de ne pas paniquer, malgré son statut d’outsider pour une place dans le dernier carré et l’ambiance surchauffée du court Simonne-Mathieu.

Les décibels sont encore montés d’un cran dans le quatrième set, quand Paire, faute de pouvoir vraiment combattre physiquement, s’est complètement lâché raquette en main. Il a fait tout le jeu dans cette manche (28 coups gagnants pour 23 fautes directes) et réalisé des miracles avec son toucher. Il s’est d’ailleurs procuré les quatre seules balles dans cette manche, dont une qui était aussi une balle de set, à 6-5. Paire a finalement cédé dans le tie-break, à cause notamment d’une double faute malvenue à 4-4. D’où une partie de la frustration de l’Avignonnais à la fin de la rencontre. Mais Paire pourra se féliciter d’avoir revécu, le temps d’un après-midi, ces émotions qui lui manquaient tant sur le court.