Avant le choc des titans contre Djokovic, Nadal remporte un choc de géants face à Auger-Aliassime
Rafael Nadal est sorti vainqueur d’un duel épique contre Felix Auger-Aliassime (3-6, 6-3, 6-2, 3-6, 6-3) ce dimanche en huitièmes de finale de Roland-Garros. Il a désormais rendez-vous avec Novak Djokovic, pour la revanche du duel brutal gagné par le Serbe l’an passé.
Ça aura bien lieu. “Ça”, c’est le choc, attendu depuis le tirage au sort, entre Rafael Nadal et Novak Djokovic en quart de finale de Roland-Garros. Mais pour s’offrir – et nous offrir – ce choc des titans, l’Espagnol de 36 ans a dû sortir vainqueur d’un autre choc ce dimanche. Un choc de géants. Opposé à Félix Auger-Aliassime, tête de série numéro 9, l’Espagnol a été poussé dans ses ultimes retranchements, comme rarement au printemps à Paris.
Pour la troisième fois de sa carrière, seulement, il a dû jouer cinq sets sur l’ocre de la porte d’Auteuil. En 112 matchs, et 18 participations. Tombeur d’Isner d’entrée en 2011 (6-4, 6-7, 6-7, 6-2, 6-4) et de Djokovic en demi-finale deux ans plus tard (6-4, 3-6, 6-1, 6-7, 9-7), il est cette fois venu à bout d’Auger-Aliassime en 4h21 : 3-6, 6-3, 6-2, 3-6, 6-3.
C’est le tournoi le plus important de ma carrière.
Rafael Nadal
“Pour moi c’est toujours incroyable de jouer sur le Chatrier, avec une ambiance incomparable”, a-t-il répondu à son compatriote Alex Corretja lors de l’interview sur le court. “Jouer ici, c’est toujours beaucoup d’émotions. C’est le tournoi le plus important de ma carrière. Merci beaucoup à tous. Félix est l’un des meilleurs joueurs du monde ; beaucoup de puissance et une super mobilité. Il est très jeune (21 ans) et progresse chaque année. C’est aussi un super mec et un bon collègue sur le circuit, je lui souhaite le meilleur. »
Dans ce duel, Nadal a d’abord connu le pire. Après quatre jeux, il affichait déjà un bilan de dix fautes directes, trois balles de breaks non converties et son engagement perdu à 2-1. Le fait de voir “oncle Toni” dans l’impossibilité de l’encourager, bien qu’à quelques mètres de lui en en tribune présidentielle, car désormais coach-consultant du Canadien ? Peut-être. Peut-être pas. Mais après deux balles de débreak manquées à 3-1, il s’est retrouvé mené 5-1. Avant une hausse de niveau en fin de manche pour finalement s’incliner 6-3.
Je n’ai pas bien commencé ; beaucoup d’opportunités non converties.
Rafael Nadal
“Je pense que je n’ai pas bien commencé”, a-t-il analysé , à chaud et devant le public, le 5e du classement ATP. “J’ai eu beaucoup d’opportunités que je n’ai pas su convertir dans le premier set (1 convertie sur 7, contre 2 sur 3 pour Auger-Aliassime). J’ai fini le troisième en jouant très bien, puis ça a été un peu plus dur au début du quatrième, je mène 30-0 sur son service, puis je perds le mien après avoir été à 40-0 en ma faveur. Il a un gros service, il met beaucoup de pression.”
Pour chacun des deux hommes, le plan était assez similaire : diriger le point avec le coup droit, tout en évitant au maximum celui de l’adversaire en phase de construction. Être agressif. Venir au filet. Au total, Nadal est allé à la volée 45 fois, pour 31 points gagnés. Auger-Aliassime : 54 fois, 32 points gagnés. Sur les 287 échanges de l’empoignade, 99 se sont terminés avec l’un des deux hommes à l’assaut, soit 34,5% du temps.
Je suis content de mon attitude à la fin, j’ai été plus agressif en venant plus souvent au filet.
Rafael Nadal
“Je suis très content de mon attitude à la fin”, a expliqué Nadal, toujours lors de l’interview sur le court. “J’ai été plus agressif, en venant plus souvent au filet.” Lors de l’ultime acte – avec un Toni Nadal ayant quitté les tribunes car ne supportant plus la tension – il y est venu 11 fois, 10 avec succès. Même bilan que lors du troisième round, contre 7 montées réussies sur 13 tentées dans le second. Les deux manches perdues, celles où il a été globalement moins maître du rythme, il n’a pris le filet que 4 et 6 fois.
Certes, l’homme aux 21 titres du Grand Chelem a laissé un bon paquet d’énergie sur le court avant son 59e affrontement avec Djokovic. Mais il s’est aussi rassuré. Tout au long du marathon, il n’a montré aucun signe de douleur physique, ou de difficultés sur ses appuis pied gauche. Son talon d’Achille. Celui sur lequel pèse l’épée de Damoclès liée au syndrome de Muller-Weiss incurable.
Je ne sais pas ce qu’il va se passer (contre Djokovic), mais je peux vous garantir que je vais me battre jusqu’au dernier point.
Rafael Nadal
“On a une grande histoire l’un contre l’autre”, a-t-il commenté au micro de Corretja. “Il (Djokovic) est arrivé ici en ayant gagné Rome, pour moi la situation a été moins idéale (résurgence de la douleur au pied contre Shapovalov à Rome). Mais voilà, on est à Roland-Garros maintenant, mon tournoi favori. Je ne sais pas ce qu’il va se passer, mais je peux vous garantir que je vais me battre jusqu’au dernier point.”
Avec une revanche à prendre. L’an passé, Rafael Nadal s’était incliné face au Serbe en demi-finale de Roland-Garros après un choc brutal. Trop brutal pour son pied gauche, qui avait cédé et l’avait forcé à faire une croix sur le reste de la saison.
Les autres rencontres des huitièmes de finale à Roland-Garros (Grand Chelem, Stade Roland-Garros, terre battue, 43.600.000 EUR, les résultats s’affichent du plus récent au plus ancien) :
- Marin Čilić – Daniil Medvedev : programmé lundi
- Andrey Rublev – Jannik Sinner : programmé lundi
- Holger Vitus Nodskov Rune – Stefanos Tsitsipas : programmé lundi
- Casper Ruud – Hubert Hurkacz : programmé lundi
- Karen Khachanov – Carlos Alcaraz : programmé dimanche
- Alexander Zverev (N.3) – Bernabe Zapata Miralles (Q) : 7-6 [11], 7-5, 6-3
- Novak Djokovic – Diego Schwartzman (N.15) : 6-1, 6-3, 6-3