Alcaraz et l’apprentissage de la déconnexion, la clé de son succès
Carlos Alcaraz a retrouvé son sourire à Indian Wells en 2024, le début de son retour au premier plan sur le circuit ATP.
Le sourire de Carlos Alcaraz est une chose très précieuse. Pour la planète tennis, car voir un joueur prendre du plaisir sur le court est très communicatif, mais surtout pour lui-même. L’Espagnol a besoin d’être heureux sur un court et aussi en dehors, dans sa vie personnelle, pour pouvoir produire son meilleur tennis tout au long de l’année.
Vainqueur de son troisième titre du Grand Chelem dimanche à Roland-Garros, l’actuel numéro deux mondial a expliqué en conférence de presse que c’est le tournoi qu’il est le plus fier d’avoir remporté. Pourquoi ? Car il revient de très loin. De son sacre à Wimbledon en 2023 jusqu’à son rebond à Indian Wells en 2024, sans parler de sa blessure au bras lors de la tournée européenne sur terre battue, Carlos Alcaraz a traversé une période très compliquée.
“Après Wimbledon, l’été dernier, sur la tournée américaine, ça m’a coûté, de chercher en vain mon meilleur niveau sur le court, de profiter, de sourire ; je n’y arrivais pas…” a déclaré le joueur espagnol dans une interview accordée au journal L’Équipe. Le revers de la médaille pour le Murcien, plus jeune numéro un mondial de l’histoire. Mais son titre à Indian Wells est venue changer la donne. Son visage s’est éclairé et son jeu aussi.
“Indian Wells a été un moment clef, oui. Là-bas, tout s’est bien passé sur le court et en dehors. On a beaucoup ri avec toute mon équipe durant ces deux semaines, avec justement cette capacité de se déconnecter du tournoi. Ça m’a énormément aidé pour retrouver mes sensations, me rapprocher de mes 100 %. Vraiment des moments très précieux, vécus là-bas.”
Ce sourire dont on dit qu’il est ma marque de fabrique, il n’y a aucune raison de le perdre.
Carlos Alcaraz
Élevé au rang de star à seulement 19 ans après sa victoire à l’US Open, Carlos Alcaraz a dû apprendre à gérer son nouveau statut. Mais comme il le rappelle lui-même très souvent, il n’a que 21 ans, une marge de progression encore très grande et un apprentissage loin d’être terminé. Dans l’Equipe, l’Espagnol explique que trouver l’équilibre entre sa vie sur le court et en dehors a été un point crucial pour lui.
“Je crois qu’on oublie parfois que je suis jeune. J’ai 21 ans, je grandis, je mûris et, surtout, j’apprends à me connaître, ce qui selon moi est la chose la plus importante. J’ai appris à identifier les choses qui me conviennent, celles que j’ai à mettre en place, etc. Chaque personne a son fonctionnement propre et elle doit l’apprivoiser.”
“En ce qui me concerne, il s’agissait de trouver l’équilibre entre l’intensité que je mets sur le terrain, à l’entraînement et en match, et le fait de savoir profiter avec mes amis, ma famille, mes proches. L’apprentissage de la déconnexion, en fait. En ayant en plus pleinement conscience que trouver ce juste milieu allait m’aider à donner 100 % sur le court.”
“On ne peut pas reproduire partout le séjour passé à Indian Wells, car chaque tournoi, chaque site, a ses spécificités. Mais là-bas, on a pris conscience de l’importance et de l’influence, sur le jeu, de la façon dont les choses se déroulent en dehors du boulot. Pourquoi se rendre les choses difficiles alors qu’on est loin de chez soi ? Pourquoi ne pas profiter de tout ce qui s’offre à nous au travers de ce métier ? Ce sourire dont on dit qu’il est ma marque de fabrique, il n’y a aucune raison de le perdre. Aucune raison pour laquelle je ne me sentirais pas à l’aise sur le circuit. Donc moi, encore quinze ans comme ça, ça me va très bien.”