Zheng met fin au rêve australien de Yastremska pour poursuivre le sien et rejoindre Sabalenka en finale
Gagnante 6-4, 6-4 face à Dayana Yastremska en demi-finale de l’Open d’Australie jeudi, Zheng Qinwen est devenue la deuxième joueuse de son pays à se qualifier pour une finale en Grand Chelem.
Zheng Qinwen jouait pour devenir la deuxième Chinoise – hommes et femmes confondus – à atteindre la finale d’un tournoi du Grand Chelem en simple, Dayana Yastremska pour être la deuxième joueuse issue des qualifications – la première depuis 1978 – à réussir cette performance à l’Open d’Australie. Et Zheng est entrée dans l’histoire de son pays ce jeudi à Melbourne.
Victoire 6-4, 6-4 en 1h42 sur le dur extérieur de la Rod Laver Arena, devant de nombreux fans chinois, pour succéder à Li Na, gagnante de Roland-Garros 2011, de l’Open d’Australie 2014, et également finaliste à Melbourne en 2011 et 2013.
C’est une émotion incroyable.
Zheng Qinwen, deuxième Chinoise de l’histoire à atteindre une finale de Grand Chelem en simple.
“C’est une émotion incroyable”, a déclaré, au micro d’Alica Molik lors de l’interview sur le court, la 15e joueuse mondiale de 21 ans assurée de faire son entrée dans le top 10 lundi. “Je suis tellement contente d’avoir réussi une telle performance aujourd’hui (jeudi). Dayana a joué un tennis incroyable, avec beaucoup de puissance du fond de court. C’est difficile de mettre des mots sur ce que je ressens actuellement.”
“On travaille très dur avec mon équipe”, a-t-elle ajouté après son succès contre une Yastremska, 98e de la hiérarchie planétaire, garantie de grimper à la 29e place pour revenir à 8 longueur de son meilleur classement atteint en janvier 2020, à 20 ans “C’est la base pour un sportif (de haut niveau). On met beaucoup d’énergie sur le terrain, mais aussi en salle de sport, ou pour la récupération. Tous les petits détails, au quotidien, sont importants. Merci encore à mon équipe. Je ne pourrais pas le faire sans vous.”
Début de match sous tension
La faute à l’enjeu, sans doute, entre deux joueuses disputant leur première demi-finale de Majeur, le début de rencontre s’est déroulée sous un mélange de pression, tension et nervosité. Si ce cocktail inhibant n’a eu aucun effet sur les visages de deux adversaires adeptes de la poker face en toutes circonstances, il été lisible dans bras et raquettes : beaucoup de fautes directes et de mauvais choix lors des premiers jeux.
Breakée d’entrée, menée 2-0, Zheng est parvenue à débreaker en profitant de quatre doubles fautes, non consécutives, de l’Ukrainienne. À 2-3, 0-30, elle a aligné sept points de suite pour se retrouver à 3-2, 0-40. Elle a alors commis trois erreurs, en envoyant la boule de feutre très loin des limites du court, sur ses occasions de prendre le large pour virer à 4-3 service à suivre. Sans conséquence. Quelques instants plus tard, la quatrième opportunité fut la bonne.
Temps mort médical pour Yastremska
Au changement de côté la native de Shiyan a vu sa rivale du jour quitté le court pour un traitement médical. Lors de la fin du jeu précédent, celle qui jouait son neuvième match – dont quatre en trois sets – en seize jours avait légèrement grimacé en se touchant une zone entre le bas des abdominaux et le haut de la jambe. À la reprise, après 7 minutes d’interruption, Zheng a débuté par une double faute, sa deuxième de la rencontre. Quelques instants plus tard, elle a écarté une balle de débreak grâce à un superbe défense en bout de de course, avec un coup droit slicé.
À 5-4, au moment de servir pour le set, la Chinoise a perdu le premier point. Ayant oublié de changer de raquette pour engager avec des balles neuves, elle a alors couru vers son banc pour prendre un outil de travail avec la bonne tension de cordage. Choix payant, avec notamment un ace pour faire 30-15, puis un service gagnant à 40-30 pour boucler le round.
qualité de contre et sens tactique ont fait la différence pour Zheng
Après avoir gagné en qualité en deuxième partie d’acte initial, l’empoignade a continué sur ce rythme dans le second. Face à une Yastremska cherchant à envoyer des caramels bien salés, à plat, sur chacune de ses frappes, Zheng, agressive et aimant elle aussi prendre l’initiative, a réussi à faire parler ses capacités supérieures de contre et défense. Judicieuse tactiquement, elle a aussi su faire usage d’un coup droit lifté sur le revers d’une rivale plus à l’aise pour gifler les balles à hauteur de hanche qu’au-dessus de l’épaule.
Après un échange de break lors des troisième et quatrième jeux du deuxième set, Zheng, globalement un ton au-dessus, ayant plus d’atouts dans sa main qu’une Yastremska tentant le all-in sur chaque frappe, est définitivement passée devant. En prenant, blanc, l’engagement de son opposante pour mener 4-3. Trois jeux plus tard, elle terminait le travail sur sa première balle de match. D’un service gagnant autoritaire, sous pression, à 40-30.
Rendez-vous avec SAbalenka
En finale, samedi, Zheng Qinwen a rendez-vous avec la tenante du titre et numéro 2 mondiale : Aryna Sabalenka. Avec l’objectif de devenir la deuxième Chinoise titrée en Grand Chelem après Li Na, auprès de laquelle elle a pu prendre quelques conseils la semaine passée à Melbourne.
“C’était vraiment une surprise”, avait-elle confié après son troisième contre sa compatriote Wang Yafan. “J’étais tellement heureuse de la rencontrer et d’avoir une chance de lui parler en personne pour la première fois. C’était vraiment un sentiment spécial pour moi.”
Ce que Li Na m’a dit ? C’est très simple : ‘ne réfléchis pas trop’.
“C’est ce que Li Na m’a dit la dernière fois ? C’est très simple : ‘Ne réfléchis pas trop'”, avait-elle ensuite révélé dans la foulée de son huitième de finale contre Océane Dodin. “Mais parfois, sur le court, c’est difficile à faire, on cogite. Les choses simples m’aident vraiment sur le court. Si on se concentre vraiment sur les choses basiques, on produit du bon tennis.”
Voire du très bon tennis. C’est au moins ce qu’il faudra pour sortir gagnante d’une finale entre deux des trois joueuses ayant claqué plus d’aces depuis le début du tournoi – 48 pour Zheng, et 24 pour Sabalenka pointant à une longueur de la deuxième, Parks – et vaincre une Biélorusse qui n’a pas perdu la moindre manche dans cet Open d’Australie 2024.