Tsitsipás, battu par Fritz : “Prendre ça comme quelque chose qui va me secouer et nourrir mon ego”
Battu par Taylor Fritz en huitième de finale de l’Open d’Australie, Stéfanos Tsitsipás a admis qu’il lui faudrait plusieurs jours pour digérer.
“Je peux seulement prendre ça comme quelque chose qui va me frapper de plein fouet, me secouer, et peut-être nourrir un peu mon ego.”
Certaines défaites sont plus dure à avaler que d’autres. Celle subie par Stéfanos Tsitsipás en huitième de finale de l’Open d’Australie – 7-6, 5-7, 6-3, 6-3 en 3h01 – face à Taylor Fritz en fait partie. Parce que le Grec, finaliste sortant, nourrit (de nouveau ?) de grandes ambitions depuis la fin de saison dernière, en ayant confié s’être remis sérieusement au boulot.
Depuis fin 2023, TsitsipáS a mis les bouchées doubles à l’entraînement
“Je pensais aussi pouvoir réussir en mettant un peu la discipline de côté et en me concentrant un peu plus sur mon talent”, avait-t-il déclaré lors du tournoi d’Anvers, en octobre. “Mais ce n’est pas comme ça que ça fonctionne. Au fond de moi, je sens que je veux changer les choses, avec une bonne fin d’année. J’ai très faim, en commençant cette saison indoor. Je ne m’étais jamais autant entraîné que maintenant durant toute ma carrière.”
Après trois demi-finales de suite, en Belgique, à Vienne puis à Paris-Bercy, le Grec avait dû se retirer du Masters au cours de son deuxième match contre Holger Rune en raison d’une blessure au dos. Pour lui, l’élimination plus précoce que prévue à Melbourne est un nouveau coup dur. Une nouvelle occasion de gagner un titre du Grand Chelem, son objectif, partie en fumée alors que les années défilent aussi vite que le paysage admiré derrière la fenêtre d’un TGV.
Je pense qu’il va me falloir quelques jours pour me remettre de cette défaite.
Stéfanos Tsitsipás
Novak Djokovic est toujours là, Daniil Medvedev ne lâche pas le morceau, Carlos Alcaraz, Jannik Sinner et Holger Rune ne cessent de prendre du galon, d’autres comme Arthur Fils grimpent, et la génération 2005 emmenée par Shang Juncheng, Dino Prižmić et Jakub Menšík commence à pointer le bout de son nez. Sans doute Tsitsipás, 26 ans en août, sent-il le temps se faire menaçant, comme un nuage noir au-dessus de sa tête, prêt à le foudroyer une fois ses cannes trop usées pour courir assez vite et en réchapper.
“Je pense qu’il va me falloir quelques jours pour me remettre de cette défaite”, a-t-il répondu en conférence de presse. “Mais moins d’une semaine, c’est sûr (sourire). Je vais prendre le temps de réfléchir, de visualiser pour mieux faire la prochaine fois que serai face à lui (Taylor Fritz). Pour me laisser imprégner par toutes ces émotions, qu’elles fassent partie de mon passé, de mon voyage sur le court de tennis.”
TsitsipáS a frôlé la sortie du top 10
Suite à ce revers à Melbourne, l’Athénien va reculer de trois rangs au classement ATP, pour se retrouver 10e. Et il a évité le coup de pied aux fesses de justesse. En cas de victoire d’Alex De Minaur, qui s’est incliné en cinq manches contre Andrey Rublev ce dimanche, il aurait été éjecté du top 10 pour la première fois depuis qu’il y est entré le 4 mars 2019, à 20 ans.
“Le changement est constant”, a-t-il déclaré, philosophe, devant les journalistes. “Un jour vous êtes top 10, le suivant vous n’êtes plus là, donc il il faut continuer à travailler dur pour grandir avec ces expériences, se permettre de trouver ces moments qui ont fonctionné pour vous lors des dernières années, se donner une nouvelle chance, encore et encore. C’est douloureux, et les moments de gloire ne sont pas si nombreux.”
Dans une carrière, on vit bien plus de moments douloureux que de moments de gloire.
Stéfanos Tsitsipás
“Dans une carrière, on vit bien plus de moments douloureux et difficiles à gérer, de souffrance, que de moments de gloire et de succès à faire sauter les bouchons de champagne”, a-t-il ajouté. “Le succès ne représente qu’un très faible pourcentage de ce qu’un joueur de tennis vit chaque année.”
S’il faut consommer le champagne avec modération, Stéfanos Tsitsipás compte toutefois s’envoyer une ou deux “coupettes” lors des onze mois qui viennent. Histoire de s’en servir comme “digeo” pour faire couler sa sortie australienne.