Trois ans après avoir annoncé la fin de sa carrière, Murray gagne de nouveau à Melbourne
Cinq ans après sa dernière victoire à Melbourne, trois ans après pensé avoir joué le dernier match de sa carrière, Andy Murray s’est qualifié mardi pour le deuxième tour de l’Open d’Australie. Il a dominé en cinq manches Nikoloz Basilashvili.
Open d’Australie 2022 | Tableau | Programme
Andy Murray est immortel. Trois ans plus tôt, après sa défaite épique face à Roberto Bautista Agut, le Britannique avait annoncé, en larmes, qu’il arrêterait sa carrière à Wimbledon, en raison d’une hanche droite bien trop douloureuse. Ce mardi, il a de nouveau été immense dans l’abnégation et la combativité pour se défaire de Nikoloz Basilashvili après 3h52 de jeu et cinq manches (6-1, 3-6, 6-4, 6-7 [5], 6-4). Il n’avait plus gagné à Melbourne depuis 4 ans, 11 mois et 29 jours et l’édition 2017.
“J’ai vécu trois années difficiles, c’était tellement incroyable aujourd’hui, a déclaré le 113e mondial sur le court après son succès. C’est le court sur lequel je pensais avoir joué mon dernier match il y a trois ans, c’est incroyable de revenir et de gagner une telle bataille en cinq sets. Je ne pouvais rien demander de plus. Je me suis entraîné pour vivre des matchs dans ce genre d’atmosphère, incroyable, fantastique.” Il n’a pas ressenti d’émotion particulière en revenant sur le court où il pensait en avoir fini avec le tennis. “J’aime jouer sur ce terrain. Mais je ne pense pas beaucoup à ce qui s’est passé il y a trois ans. Je sais que vous aimeriez probablement que je dise quelque chose de différent, mais c’est la vérité.”
Comme à Wimbledon en juillet dernier, comme à Sydney, la semaine dernière – il était finaliste -, Murray (113e) est venu à bout de Basilashvili (23e). “C’était un match très serré à Sydney, long, en trois sets, a avoué celui qui a bénéficié d’une invitation. C’était particulier quand on a vu nos noms sur le tableau. C’était plus difficile aujourd’hui. La victoire à Sydney m’a bien aidé.”
Murray héroïque en défense
Après avoir remporté la première manche face au fantôme de Basilashvili, l’Ecossais a vu le Géorgien revenir dans le match et au score. Si Murray a repris l’avantage après un troisième set serré, son adversaire s’est logiquement offert un cinquième set. Murray faisait la course en tête, menant 4-1 avant de faiblir physiquement et d’être rejoint à 4-4. Mais il s’est arraché, a pu compter sur sa première balle (13 aces) et a fait jouer le coup de plus à Basilashvili, qui s’est remis à faire des fautes – il en a fait 99 au total pour 69 coups gagnants. Et sur une dernière erreur, le Géorgien a permis à Murray de poursuivre son parcours.
Andy Murray est fier d’en être arrivé là après tous les efforts consentis pour tenter de revenir au haut niveau. “Je pense que le fait de gagner des matchs comme aujourd’hui et de se mesurer à des gars qui sont 20, 25e mondiaux, j’en suis fier. Ce n’est pas facile. J’ai beaucoup travaillé. Et même depuis que l’opération a eu lieu, j’ai eu divers problèmes. J’ai persévéré et des jours comme aujourd’hui font que ça vaut le coup.”
Agile en défense, Murray s’est dit bien en jambes mardi. Ce qui n’a pas toujours été le cas : depuis son retour fin 2019, l’ancien numéro un mondial a alterné le bon et le moins bon dans ses déplacements. “Lorsque j’ai joué les tournois en Asie fin 2019, je me déplaçais bien dans certains matchs, et d’autres moins bien. Quand j’ai gagné le tournoi d’Anvers, j’ai senti que je bougeais bien.” Avant d’ajouter : “J’ai eu quelques difficultés ensuite, et j’ai eu différents problèmes autour de la zone de ma hanche, ce qui a affecté mes déplacements à certains moments. Il y a eu des tournois où je ne bougeais pas bien, même il y a quelques mois. Ce n’est pas aussi facile de revenir aussi vite que lorsque j’étais plus jeune.”
“Je ne m’attendrais pas, même si je jouais à mon meilleur niveau, à gagner nécessairement en trois sets. Un match contre un joueur qui se situe dans les 20 premiers mondiaux sera toujours difficile.”
Andy Murray
Désormais, Murray a beaucoup plus de mal à être expéditif, notamment en Grand Chelem. “Dans certains des matchs que j’ai joués, je ne m’attendrais pas, même si je jouais à mon meilleur niveau, à gagner nécessairement en trois sets. Un match comme celui d’aujourd’hui, contre quelqu’un qui se situe dans les 20 premiers mondiaux, sera toujours difficile”, se défend-il, avant de justifier ces matchs plus longs par son style de jeu et par son niveau de jeu, moins bon qu’à son apogée. “Si vous commencez à essayer de jouer un style de jeu différent et que vous essayez de raccourcir les points, et que vous faites peut-être un peu plus d’erreurs ou que vous ne breakez pas autant, cela peut aussi prolonger les matchs. Donc jouer mon style de jeu mais à un niveau plus élevé, je pense que cela me donnera la meilleure chance de raccourcir les matchs.
Taro Daniel pour retrouver le troisième tour
“Quand je regarde mes matchs de 2015, 2016, j’étais plutôt efficace et clinique, quand j’avais des opportunités et quand j’étais devant au score, je finissais rapidement. Maintenant, parce que je ne joue pas à ce niveau, les matchs sont peut-être un peu plus serrés. J’espère donc que si je continue à améliorer mon niveau, je pourrai raccourcir certains matches”, a-t-il ajouté.
Andy Murray va devoir récupérer avant son deuxième tour, jeudi, contre Taro Daniel (120e), qui n’a passé “que” deux heures sur le court pour se défaire de Tomas Barrios (147e). “C’est un joueur solide, qui bouge très bien. Il n’a pas de grandes faiblesses dans son jeu. Ce sera un bon test pour moi pour voir comment j’ai récupéré de ma performance d’aujourd’hui.”