Sinner, une victoire historique mais seulement une étape : “Le tournoi n’est pas terminé”
L’Italien a fait tomber Novak Djokovic en demi-finales de l’Open d’Australie (6-1, 6-2, 6-7, 6-3) et jouera sa première finale en Grand Chelem dimanche.
C’est le plus grand accomplissement de sa jeune carrière et il l’a confirmé dès ses premiers mots en conférence de presse. Jannik Sinner a fait tomber le roi Novak Djokovic dans son antre, lui qui n’avait jamais perdu une demi-finale à l’Open d’Australie. À la loyale, l’Italien a surclassé le numéro un mondial et il n’y avait pas grand chose à redire à l’issue de la rencontre.
C’est la troisième victoire de Jannik Sinner sur ses quatre derniers matchs face à Novak Djokovic. Mais celle-ci est sans aucun doute la plus retentissante. Parce qu’elle est au meilleur des cinq sets, parce que le Serbe semblait invincible à Melbourne, parce que l’Italien n’a eu à sauver aucune balle de break de la rencontre (une première pour le Serbe dans un match terminé en Grand Chelem). On pourrait en rajouter tant l’exploit est immense.
Alors certains journalistes se sont étonnés de ne pas avoir vu l’Italien se libérer totalement après sa balle de match victorieuse. Le principal intéressé est resté sobre dans sa célébration. “J’ai l’impression que ce genre d’émotions est incontrôlable. Si quelqu’un célèbre d’une certaine manière, vous célébrez parce que c’est l’émotion que vous ressentez en ce moment, non ?” a t-il questionné en conférence de presse.
La raison est sûrement la suivante : il reste encore une marche à Sinner pour aller chercher ce qu’il désire tant. “Évidemment, cela signifie beaucoup pour moi de battre Novak ici à Melbourne, mais d’un autre côté, je sais que le tournoi n’est pas terminé. Dimanche, c’est la finale. Les émotions sont différentes, parce que la finale est toujours différente. Peu importe l’importance du tournoi. Ce n’est pas comme ça qu’on gagne le tournoi. J’ai donc hâte d’être à dimanche et de voir ce qui nous attend.”
La patience, sa principale qualité
Depuis la fin de l’année 2023, Jannik Sinner a montré une progression constante : un premier titre en Masters 1000, une première demi-finale en Grand Chelem, une première victoire face à Novak Djokovic, un titre en Coupe Davis. Cette première qualification en finale d’un tournoi du Grand Chelem est tout sauf étonnante pour l’Italien qui coche les cases de plus en plus rapidement.
Si Carlos Alcaraz a explosé plus rapidement que lui (deux titres en Grand Chelem, quatre Masters 1000 remportés, place de numéro un mondial), le protégé de Daren Cahill met en avant la patience dont il fait preuve depuis le début de sa carrière. Elle est récompensée ce vendredi.
“La patience peut être votre plus grand ennemi d’une certaine manière, parce que si vous n’êtes pas patient, vous vous précipitez, et vous oubliez peut-être certaines étapes que vous devriez faire pour devenir un meilleur joueur, pour devenir meilleur physiquement. J’ai l’impression que ce que nous voyons aujourd’hui de mon côté est le résultat d’une année entière de travail et du processus que nous avons mis en place pour devenir la meilleure version de ce que je suis aujourd’hui” a expliqué le joueur de 22 ans.
Avant de concéder qu’il lui restait encore beaucoup à apprendre : “Je sais encore que je peux améliorer beaucoup de choses. Mon chemin n’est donc pas encore terminé”. L’un de ces chemins le mènera dimanche à Daniil Medvedev ou Alexander Zverev pour s’offrir le plus grand titre de sa jeune carrière.