Sabalenka : “Je suis ma propre psychologue”
Qualifiée pour sa première demi-finale de Grand Chelem, Aryna Sabalenka a révélé avoir mis fin à la collaboration avec son psychologue durant la pré-saison.
Enfin. Après trois échecs en demi-finales de Grand Chelem, la quatrième fut la bonne. Aryna Sabalenka a réussi à franchir le cap à l’Open d’Australie, en venant à bout de Magda Linette. Grâce, entres autres, à une nouvelle mentalité. “Je me sens différente, plus calme sur le court”, avait-elle expliqué mercredi. “Lors de mes trois premières demies, j’étais nerveuse, stressée, je criais.” Une sérénité trouvée grâce à des discussions avec son psychologue depuis le début du tournoi ?
“Non”, a-t-elle répondu en conférence de presse ce jeudi. “J’ai décidé d’arrêter de travailler avec mon psychologue. Pendant la pré-saison, je lui ai dit que j’avais besoin de gérer ça moi-même. Espérer à chaque fois que quelqu’un règle mes problèmes, ça ne règle pas mes problèmes. Je devais prendre cette responsabilité. Je suis ma propre psychologue maintenant (rires). (…) Je pense que je me connais assez bien. Je sais comment gérer mes émotions.”
Pendant la pré-saison, j’ai dit à mon psychologue que j’avais besoin de me gérer moi-même.
Aryna Sabalenka
Pour progresser dans la gestion de ses émotions, la 5e joueuse mondiale avait déjà expliqué sa méthode en début de saison lors de son titre à Adélaïde. De façon humoristique, d’abord, en se disant en passe de devenir plus “ennuyeuse”. “J’essaie de moins crier, moins m’énerver après mes erreurs”, a-t-elle de nouveau confié. “Mon but est de rester calme, penser au point suivant. Mais je crie encore, ‘Come on !’ par exemple, pour m’encourager. Donc je pense que je ne suis pas trop ennuyeuse à voir jouer (sourire). Je veux juste être moins négative.”
A 2-0 contre elle et 30-30 sur son service face à Linette, elle a d’ailleurs lâché un cri qui est venu tambouriner les tympans de tout le stade après une gifle de coup droit en bout de course pour s’offrir sa première balle de jeu. De quoi relâcher toute sa tension intérieure, et lancer son match après un début compliqué : seulement un point marqué lors des deux premiers jeux.
Avant, j’aurais probablement commencé à crier sur tout le monde.
Aryna Sabalenka
“Avant (suite à un début de partie comme celui-ci), j’aurais probablement commencé à crier sur tout le monde, puis à surjouer en voulant taper trop fort”, a-t-elle détaillé devant les journalistes. “Là, je me suis juste dit : ‘OK, je vais continuer à essayer, et je vais trouver mon rythme.'” Pour développer cette nouvelle mentalité qui lui a permis d’aligner dix victoires de suite et d’être toujours invaincue en 2023, Biélorusse ne s’est toutefois pas renfermée sur elle-même.
“Je parle beaucoup avec mon équipe, et aussi ma famille”, a-t-elle détaillée. En vue de sa finale face à Elena Rybakina, gagnante de Wimbledon 2022, elle ne compte pas changer ses habitudes. “Je ne pense pas faire quelque chose de plus”, a-t-elle déclaré. “Je crois que c’est normal d’être un peu nerveuse. C’est un gros évènement. Mais si vous faites quelque chose en plus, vous donnez encore plus de poids à ce match.” Un match qui pèse déjà bien lourd. Le match le plus important de sa carrière.