Paul poursuit son aventure, et met fin à celle de Shelton
En quatre manches, Tommy Paul a pris le meilleur sur son compartiote Ben Shelton en quarts de finale de l’Open d’Australie.
“Il fait partie des gars qui m’ont pris sous leur aile pour mes débuts sur le circuit professionnel”. Après sa qualification pour les quarts de finale de l’Open d’Australie, Ben Shelton, 20 ans, avait parlé en ces mots de son futur adversaire, Tommy Paul, 25 printemps. Ce mercredi, seul le plus âgé des deux Américains a poursuivi son envol.
Lors d’un duel entre deux amis disputant chacun leur premier quart de finale de Grand Chelem, Paul a imposé sa solidité de fond de court. Victoire 7-6⁶, 6-3, 5-7, 6-4 en 3h06 sur le dur de la Rod Laver Arena.
L’autre jour, on m’a demandé ce que ça faisait d’être en quarts, j’ai répondu que ce serait encore mieux d’aller en demies.
Tommy Paul
“C’était ma première fois sur ce court, ma première fois en quart de finale de Grand Chelem, et le premier voyage de Ben hors des États-Unis ; je pense qu’il a passé un très bon séjour (rires)”, a déclaré le vainqueur devant le public. “L’autre jour, on m’a demandé ce que ça faisait d’être en quarts, j’ai répondu que ce serait encore mieux d’aller en demies (rires).”
Couvert d’éloges par son compatriote dans la suite de l’interview sur le court, Ben Shelton s’est imposé comme la révélation de Melbourne. Avant l’été dernier, il n’avait encore jamais disputé le moindre match sur le circuit principal. Six mois plus tard, dès son deuxième Majeur, il s’est invité dans le grand huit en produisant un tennis étincelant.
Solide sur sa ligne de fond, Paul a déréglé Shelton
Mais Paul, très rigoureux depuis sa ligne de fond, excellent dans le jeu en cadence, a trouvé les moyens de prendre Shelton de vitesse tout en le faisant déjouer. Auteur de 43 coups gagnants pour 26 fautes directes, le 35e mondial a vu le 89e compiler, lui, 42 coups intouchables – dont 24 aces – pour 50 erreurs.
S’il s’est procuré 15 balles de break sur l’ensemble du match, Paul n’a pu en convertir que 3. Parce que son adversaire a régulièrement fait parler la poudre au service, lorsque sa première balle est passée – 58%. A tel point que le natif du New Jersey a dû demander conseil à son coach à un moment crucial au retour.
Mon coach m’a dit de couvrir le T, Ben a entendu, il a servi extérieur.
Tommy Paul
“C’était difficile de le relancer”, a-t-il expliqué. “Sur la balle de double break (à 7-6⁶, 6-3, 5-7, 3-1), j’ai demandé à mon coach (Brad Stine) quel côté couvrir. Il a crié “LE T !”. Ben a entendu, donc il a servi extérieur (rires).”
Grand sourire pour Shelton, pas d’avance plus large pour un Paul qui est resté sous pression. Dans la troisième manche, alors qu’il menait 7-6⁶, 6-3, 4-3 avec un break d’avance, il avait finalement cédé. Cette fois, les nerfs ont tenu pour conserver son avantage et améliorer la meilleure performance de sa carrière en Grand Chelem. Devant sa maman.
Prochain adversaire : Djokovic ou Rublev
“Ma mère est arrivée hier, elle est là-bas (dans les tribunes)”, a-t-il révélé une fois la qualification en poche. “Elle a sauté dans l’avion juste après le boulot pour venir voir mon quart de finale (sourire).”
Au prochain tour, maman Paul verra le fiston affronter Andrey Rublev ou Novak Djokovic. Le duel le plus important de la carrière d’un homme montant en puissance depuis 2020, avec des victoires sur des top 10 comme Alexander Zverev, Andrey Rublev, Matteo Berrettini, Carlos Alcaraz et Rafael Nadal. De quoi prouver qu’il est capable de voler dans les plumes d’à peu près n’importe qui.