Pas de temps à perdre (et pas d’interview sur le court) : en trois sets, Djokovic rejoint Alcaraz

Le Serbe s’est qualifié pour les quarts de finale de l’Open d’Australie, en s’imposant 6-3, 6-4, 7-6⁴ contre Jiří Lehečka ce dimanche.

Novak Djokovic, Open d'Australie 2025 Novak Djokovic, lors des huitièmes de finale de l’Open d’Australie 2025 (Julien Nouet / Panoramic)
Australian Open •Huitièmes de finale • completed
Voir le tableau

– Exigence (nom féminin) : obligation intérieure qu’on s’impose par un souci de rigueur, par soumission à une règle, à un ordre.
– Extrême (adjectif) : qui est au dernier point, au plus haut degré.
⤷ Combinaison des deux : Novak Djokovic.

En huitièmes de finale de l’Open d’Australie, le monument serbe a une nouvelle fois fait montre du niveau d’excellence qu’il a pris l’habitude de s’imposer pour frôler la perfection au plus près possible, tout en ayant bien conscience de ne jamais pouvoir l’embrasser. Bien que vainqueur 6-3, 6-4, 7-6⁴ en 2h39 contre Jiří Lehečka, le Belgradois a plusieurs fois été excédé par ses (rares) erreurs.

À 6-3, 2-1, par exemple, accroché jusqu’à 40-40, le Belgradois a finalement tenu son service pour garder son break d’avance. De quoi voir la vie en rose ; pour le commun des simples mortels, pas pour Djokovic. Irrité par une ou deux approximations, il s’est alors mis à pester contre son box – un de ses pêchés mignons – dans lequel était notamment présent son nouveau coach, Andy Murray.

Djokovic a maîtrisé la puissance de Lehečka

Pourtant, hormis dans le troisième set où il a breaké d’entrée avant d’être rejoint par un adversaire plus percutant, le 7e joueur mondial a globalement maîtrisé son sujet. Face à la puissance que le Tchèque est capable de générer en donnant l’impression de ne pas forcer le moins du monde – le « easy power » comme disent les anglophones –, il appliqué son plan à la perfection.

Prenant la balle tôt, l’homme aux 24 titres du Grand Chelem s’est évertué à déplacer son opposant, éviter de se fixer dans les diagonales, pour l’empêcher d’ancrer ses appuis afin de balancer sa frappe lourde en coup droit et son revers plus à plat. Meilleur dans les moments importants et profitant d’erreurs de son opposant – des doubles fautes pour breaker dans les premier et troisième set –, le surnommé « Nole » a terminé par un tie-break autoritaire, avec une séquence défensive magistrale pour creuser l’écart et mener trois points à un.

Après deux tours de rodages au cours desquels il a chaque fois perdu une manche face à Nishesh Basavareddy et Jaime Faria, le décuple vainqueur du tournoi s’était rassuré en mettant au tapis un Tomáš Macháč, considéré comme piégeux, trois rounds à zéro. En infligeant le même sort à un Lehečka qui restait sur huit succès de suite – dont trois par abandon, toutefois – grâce à son titre à Adélaïde avant de débarquer à Melbourne, Djokovic a poursuivi sa montée en puissance. Et en confiance. Sans pour autant quitté le court en étant animé par la joie.

En fin de rencontre, il a (de nouveau) été agacé par une partie du stade, qui s’est manifestée entre ses services. Au point de pousser l’arbitre – le toujours très calme et souriant Mohamed Lahyani – à faire retentir sa voix pour dire : « Merci de respecter les deux joueurs. »

Pas d’interview sur le court en réaction aux moqueries d’un journaliste australien

Quelques minutes plus tard, une fois la victoire en poche, Djokovic a pris le micro pour remercier le public avant de quitter le court sans répondre aux questions de Jim Courier. Acte ayant pour but de manifester son mécontentement contre Channel 9, le diffuseur australien du tournoi, dont un des journalistes a raillé les chants de fans serbes présents derrière lui en les reprenant pour remplacer les paroles par : « Novak est surcoté.« 

« Oui, je me suis bien senti sur le court, même si j’ai eu quelques petits accrocs », a-t-il toutefois déclaré en zone mixte, pour Eurosport. « J’ai eu du mal à le breaker, il (Jiří Lehečka) a souvent lâché de gros services sur mes occasions (trois balles de breaks converties sur onze). Mais j’ai bien joué dans les moments de pression. »

« Qui aime faire des fautes ? », a-t-il ensuite répondu à une question sur son perfectionnisme. « Chaque joueur y réagit différemment, parfois je m’agace. Quand c’est la tempête à l’intérieur de soi, c’est toujours un défi. Mais j’ai bien réussi à maitriser ça lors des derniers matchs, c’est bon signe pour le prochain. »

Mardi, pour une place en demi-finales, il a rendez-vous avec Carlos Alcaraz. Son huitième affrontement contre le phénomène espagnol, le premier depuis son succès doré en finale des Jeux olympiques. S’il pousse son exigence à l’extrême sans jamais se pardonner la moindre approximation, y compris lorsqu’il mène déjà d’un set et un break face un adversaire moins coté, c’est afin d’être pour ce genre de duel. Ceux aux sommets.

Les autres affiches des huitièmes de finale à l’Open d’Australie (Grand Chelem, Melbourne Park, dur, 60.627.573 USD, les résultats s’affichent du plus récent au plus ancien) :

  • Alex Michelsen – Alex De Minaur : programmé lundi
  • Gael Monfils – Ben Shelton : programmé lundi
  • Lorenzo Sonego – Learner Tien : programmé lundi
  • Jannik Sinner – Holger Rune : programmé lundi
  • Alexander Zverev (N.2) – Ugo Humbert (N.14) : 6-1, 2-6, 6-3, 6-2
  • Carlos Alcaraz – Jack Draper (N.15) : Alcaraz qualifié (7-5, 6-1 ab.)
  • Tommy Paul (N.12) – Alejandro Davidovich Fokina : 6-1, 6-1, 6-1

People in this post

Your comments

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *