Nadal a souffert, Monfils balayé, Wawrinka prend sa revanche contre Medvedev, Zverev fait chuter Rublev
Monfils est passé à la moulinette face à Thiem, Wawrinka a renversé Medvedev et Zverev fait chuter Rublev. Nadal a dû batailler.
Sixième confrontation entre Gaël Monfils et Dominic Thiem et… sixième victoire de l’Autrichien. Comme à Roland-Garros en juin dernier, déjà en huitièmes de finale, le numéro 1 français a encore pris une gifle (6-2, 6-4, 6-4, 1h52) face au numéro 5 mondial, lundi à Melbourne. Tout de suite surclassé par sa bête noire (6-2 pour Thiem dans le premier set), le dernier représentant français en course dans cet Open d’Australie a bien tenté de bousculer son adversaire dans le deuxième set. Mais il n’a pas réussi à tenir plus de six jeux (3-3) devant la dernière victime de Nadal en finale Porte d’Auteuil. De nouveau breaké alors qu’il n’a pas su, lui, se procurer la moindre opportunité de prendre le service de Thiem dans cette partie, Monfils s’est très vite orienté inexorablement vers une nouvelle correction. La déconvenue ne faisait même plus aucun doute lorsqu’il a débuté la troisième manche en cédant d’entrée son engagement pour la quatrième fois. Après coup, le Parisien ne s’est d’ailleurs pas cherché d’excuse. « Je n’ai pas su être au niveau, j’ai fait un mauvais match, je n’ai pas bien retourné du tout », a analysé « La Monf’ » avec beaucoup de lucidité. Une bien triste journée pour notre meilleur joueur, encore marqué en conférence de presse après sa défaite par le décès tragique de Kobe Bryant.
Wawrinka n’est pas mort !
Comme le Français, Stan Wawrinka a lui aussi été attristé par la disparition de la légende américaine. Cela ne l’a pas empêché pour autant ensuite de créer l’exploit aux dépens de Daniil Medvedev (6-2, 2-6, 4-6, 7-6, 6-2, 3h25) et de retrouver ainsi les quarts de finale du tournoi, trois ans après sa défaite aux portes de la finale face à Roger Federer en 2017. Mené 2 sets à 1 par le Russe et numéro 4 mondial, son départ canon ayant laissé place à une longue baisse de régime, le vétéran suisse de 35 ans s’est bien repris pour obliger Medvedev à disputer un jeu décisif dans le quatrième set. Un tie-break que le Vaudois, vainqueur à Melbourne en 2014, a beaucoup mieux géré (7-2) que celui qui l’avait dominé en quarts de finale du dernier US Open. Finaliste malheureux à New York, où il s’était incliné face à Nadal, le Russe ne s’en est jamais remis. Breaké dès le premier jeu, dans la foulée de ce jeu décisif qu’il avait déjà traversé comme un fantôme, le protégé de l’entraîneur français Gilles Cervara a lentement creusé sa tombe, dans laquelle « StantheMan », qui n’avait plus scalpé un membre du Top 5 depuis 2017 (Andy Murray à Roland-Garros), ne s’est pas gêné pour l’enterrer. Et si Medvedev, qui n’a toujours pas gagné le moindre match en cinq sets dans sa carrière, s’arrête bien tôt dans cet Open d’Australie 2020, Wawrinka peut espérer flirter de nouveau avec les sommets s’il parvient à réitérer ce genre de performance. A commencer par son prochain match, contre Alexander Zverev.
Première pour Zverev et fin de série pour Rublev
Au même titre qu’il n’y est pas encore parvenu à Wimbledon et à l’US Open, Alexander Zverev n’avait encore jamais atteint les quarts de finale de l’Open d’Australie dans sa carrière. C’est désormais chose faite, après le succès de l’Allemand face à Andrey Rublev, lundi en huitièmes de finale à Melbourne. Le numéro 7 mondial n’a fait aucun cadeau au jeune Russe, expédié en trois sets (6-4, 6-4, 6-4) et 1h39 de jeu alors qu’il restait sur quinze victoires de suite, Coupe Davis compris, et était toujours invaincu en 2020. Il était dit qu’il chuterait face à sa bête noire, puisque Zverev a remporté lundi sa quatrième victoire face à Rublev en autant de matchs entre les deux hommes. Jamais inquiété, si l’on excepte les quatre balles de break qu’il a eues à sauver dans cette partie (toutes dans le troisième set), le vainqueur du Masters 2018 a fait la différence à la régulière, en prenant une fois le service de son adversaire dans chacune des trois manches. Suffisant pour faire tomber celui qui avait déjà remporter deux tournois cette saison (Doha et Adelaïde), qui semblait pourtant inarrêtable. Zverev en a décidé autrement.
Nadal dans la douleur
Nick Kyrgios a tout donné, mais cela n’a pas suffi (6-3, 3-6, 7-6, 7-6) face à un Rafael Nadal encore une fois impérial. Et même injouable lors d’un premier set rapidement plié (37 minutes) par le numéro 1 mondial, visiblement déterminer à en terminer rapidement avec celui qui ne se gêne pas pour se payer sa tête dès qu’il le peut. Mais Kyrgios n’est pas seulement qu’un joueur capable d’amuser la galerie ou de balancer les matchs quand il ne les sent pas ou perd la motivation. L’Australien est aussi un grand champion. Passé à côté de la première manche, il l’a encore prouvé contre le Majorquin, contraint de passer par deux jeux décisifs dans les troisième et quatrième sets après que le 23eme mondial ait relancé complètement la rencontre en égalisant à un set partout. Malheureusement pour « Crazy Nick », dans un exercice aussi crucial que le tie-break, la moindre erreur ne pardonne généralement pas, surtout face à un joueur comme Nadal, jamais aussi fort et sérieux que dans les moments les plus importants. Et les deux fois (8-6 puis 7-4), la balance a logiquement penché en faveur du moins fantasque des deux hommes. Entré sur le court avec le maillot de Kobe Bryant frappé du numéro 8 sur les épaules (il l’a retiré pour l’échauffement), Kyrgios, poussé par un public survolté, a bien retardé l’échéance dans la quatrième manche, en revenant de 5-3 contre lui à… 6-5 en sa faveur. Nadal n’a alors plus cédé le moindre pouce de terrain. Finaliste l’année dernière à Melbourne, où il n’a gagné qu’une seule fois (en 2009), l’Espagnol disputera mercredi son 41eme quart de finale en Grand Chelem. Depuis 2015, sa victime du jour n’a plus eu cette chance. Mais s’il a l’intelligence de faire preuve du même état d’esprit que lundi plus souvent, nul doute que l’on reverra souvent Kyrgios en deuxième semaine.
OPEN D’AUSTRALIE (Australie, Grand Chelem, dur extérieur)
Tenant du titre : Novak Djokovic (SER)
Quarts de finale
Nadal (ESP, n°1) – Thiem (AUT, n°5)
Wawrinka (SUI, n°15) – A.Zverev (ALL, n°7)
Sandgren (USA) – Federer (SUI, n°3)
Raonic (CAN, n°32) – Djokovic (SER, n°2)
Huitièmes de finale
Nadal (ESP, n°1) bat Kyrgios (AUS, n°23) : 6-3, 3-6, 7-6 (6), 7-6 (4)
Thiem (AUT, n°5) bat Monfils (FRA, n°10) : 6-2, 6-4, 6-4
Wawrinka (SUI, n°15) bat Medvedev (RUS, n°4) : 6-2, 2-6, 4-6, 7-6 (2), 6-2
A.Zverev (ALL, n°7) bat Rublev (RUS, n°17) : 6-4, 6-4, 6-4
Sandgren (USA) bat Fognini (ITA, n°12) : 7-6 (5), 7-5, 6-7 (2), 6-4
Federer (SUI, n°3) bat Fucsovics (HUN) : 4-6, 6-1, 6-2, 6-2
Raonic (CAN, n°32) bat Cilic (CRO) : 6-4, 6-3, 7-5
Djokovic (SER, n°2) bat Schwartzman (ARG, n°14) : 6-3, 6-4, 6-4
3eme tour
Nadal (ESP, n°1) bat Carreno Busta (ESP, n°27) : 6-1, 6-2, 6-4
Kyrgios (AUS, n°23) bat Khachanov (RUS, n°16) : 6-2, 7-6 (5), 6-7 (6), 7-6 (7), 7-6 (8)
Monfils (FRA, n°10) bat Gulbis (LET, Q) : 7-6 (2), 6-4, 6-3
Thiem (AUT, n°5) bat Fritz (USA, n°29) : 6-2, 6-4, 6-7 (5), 6-4
Medvedev (RUS, n°4) bat Popyrin (AUS) : 6-4, 6-3, 6-2
Wawrinka (SUI, n°15) bat Isner (USA, n°19) : 6-4, 4-1 abandon
Rublev (RUS, n°17) bat Goffin (BEL, n°11) : 2-6, 7-6 (3), 6-4, 7-6 (4)
A.Zverev (ALL, n°7) bat Verdasco (ESP) : 6-2, 6-2, 6-4
Sandgren (USA) bat Querrey (USA) : 6-4, 6-4, 6-4
Fognini (ITA, n°12) bat Pella (ARG, n°22) : 7-6 (0), 6-2, 6-3
Fucsovics (HUN) bat Paul (USA) : 6-1, 6-1, 6-4
Federer (SUI, n°3) bat Millman (AUS) : 4-6, 7-6 (2), 6-4, 4-6, 10-6 (8)
Raonic (CAN, n°32) bat Tsitsipas (GRE, n°6) : 7-5, 6-4, 7-6 (2)
Cilic (CRO) bat Bautista Agut (ESP, n°9) : 6-7 (3), 6-4, 6-0, 5-7, 6-3
Schwartzman (ARG, n°14) bat Lajovic (SER, n°24) : 6-2, 6-3, 7-6 (7)
Djokovic (SER, n°2) bat Nishioka (JAP) : 6-3, 6-2, 6-2